Traités et pas contents : quand les Bretons se battaient contre les préjugés parisianistes

30 Oct

Le ministre français de l’Intérieur, Valls, a décidé de se fâcher avec les Basques. Il a fermé la porte au département basque que sa ministre déléguée Bretonne, Marylise Lebranchu, venait d’ouvrir. Parce que pour Valls, département basque rime avec reconnaissance de l’ETA.  En Pays Basque, ces propos ont provoqué une bronca tenace, des rassemblements et des manifestations sont d’ores et déjà prévus, les autorités locales civiles et économiquent protestent vigoureusement.

En Bretagne, les mêmes propos auraient provoqué deux jours de pleurnicheries des quelques berniques qui prétendent représenter la cause Bretonne… et puis rien. Quand Sarkozy a déclaré en 2007 « je me fous des Bretons », il y a eu une seule manif à Rennes  et puis c’est tout. En vérité, comme chez les « Ch’tis » qui ont perdu même le souvenir de la glorieuse Flandre, l’acceptation servile des préjugés par les Bretons règne en Bretagne, notamment sur l’alcoolisme. Leurs ancêtres ne se laissaient pas humilier ainsi. Un exemple parmi d’autres.

En 1936, Henry Wulschleger sort un navet sans prétention, qui reprend le titre de la ritournelle qui est encore aujourd’hui le premier mot d’ordre des politiciens français, Tout va très bien, Madame la marquise. Yonnik est congédié parce que sa négligence a causé l’incendie du château de la marquise de Ploevic. Il va tenter sa chance à Paris et échoue piteusement à devenir acteur, et retourne à la maison-mère, non à Montauban, mais dans son village Breton. Tout au long du film, les Bretons sont systématiquement dénigrés.

Les Bretons lui déclarèrent alors la guerre, et les étudiants Bretons de Paris, emmenés par Paul Ihuel  se firent un honneur d’interrompre régulièrement les projections, en causant divers troubles. Tant et si bien que les producteurs durent se résoudre à faire d’importantes coupures, dont l’application fut supervisée par Ihuel et une délégation des étudiants. Après cela, la tournée en province fut sabotée, car de nombreuses communes de Bretagne firent valoir leur pouvoir en matière de police des films en interdisant sa projection, pour motif des troubles publics qu’il ne manquerait pas de provoquer. Ce « navet injurieux » décrié par Yann Fouéré connût ainsi rapidement une fin sans gloire. Alors que le film qui passe à la poubelle l’identité de la Flandre Méridionale caracole en tête des meilleurs films français. Décadence ?

 

 

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