Nous remettons en ligne l’article que j’avais publié à l’origine sur le Flochington Post, en continu, du 16 au 18 octobre, et qui faisait, à chaud, le récit de l’occupation militaire sur la ZAD. Cet article est complété par des points journaliers de la situation à partir du 19 octobre. Retour sur la semaine d’occupation militaire à Notre-Dame des Landes. Photos ici
La gabegie des expulsions
Le Presse-Océan d’aujourd’hui (22 octobre) donne le coût de cette semaine d’expulsion qui se chiffre à 500.000 € selon « un responsable au cœur du dispositif » cité par le journal, et même « un million d’€ si l’on prend en compte le traitement des gendarmes et des CRS ». Le journal s’enhardit à écrire « le coût astronomique des opérations d’évacuation du site réservé à l’aéroport de Notre-Dame des Landes fait rager. Il est décrié de toutes parts ». Mais si le Ministère de l’Intérieur avoue maintenir « en permanence » depuis deux ans une unité de 80 gendarmes autour du site et accuse implicitement les opposants à l’aéroport, les divers opposants dénoncent l’emploi de moyens « disproportionnés » pour « réaliser les rêves de cette grande entreprise privée qu’estAGO/Vinci ». Et aussi ceux d’un certain Ayrault Jean-Marc, Premier Ministre de son état. C’est pourquoi depuis une semaine, en ce qui concerne Notre-Dame des Landes, le déficit budgétaire est entre parenthèses et l’abus de pouvoir est au pouvoir. Pauvre France !
La nuit défait ce que fait le jour
Pauvre France ! Et d’autant plus que les forces de l’ordre espèrent vider la ZAD. 1600 hectares, sur une dizaine de kilomètres de longueur, avec des paysans encore installés jusqu’à la fin de tous leurs recours judiciaires (le fameux moratoire concédé par François Hollande dès son élection), des locataires légaux qui bénéficient aussi du moratoire, une ancienne voie ferrée, plusieurs routes, et un terrain vallonné. Bref, même entouré de policiers, c’est déjà un moulin, puisque par les champs, entre qui veut. Et la nuit, c’est encore autre chose. Les insurgés sont ravitaillés, soignés, relayés, les barricades détruites de jour sont remontées la nuit, ceux qui sont assiégés de jour peuvent se replier à la nuit tombée sur un terrain dont ils connaissent tout. Bref, vider la ZAD c’est impossible. A moins de tout brûler et de la transformer en désert. Et pourtant, le pouvoir s’accroche. Une nouvelle opération de grande ampleur devrait viser les derniers bastions de la rébellion, à partir du 27 octobre.
23 octobre : La boue et les vaches contre les démolisseurs
démolition à la Gaîté (23-10)
Alors que Presse Océan révèle les coûts de l’opération, celles-ci continuent et se concentrent à la Gaîté, un hameau situé à l’est du Sabot non loin de l’ancienne voie de chemin de fer de Nantes à Blain. La destruction du hangar situé à l’ouest du hameau commence vers 9 h. Le hangar étant couvert de plaques en fibrociment, elles contiennent des fibres d’amiante. Donc il faut deux engins, une nacelle pour enlever les plaques et un manitou pour les déplacer. Vers 13 h 30, une soixantaine de militants se massent autour de la Gaîté pour empêcher la destruction d’aboutir, puis ramènent un troupeau de vaches vers la ferme. Vers 15 heures, alors que la moitié du toit est par terre, la nacelle s’embourbe, puis le manitou qui tente de la sortir. Pendant ce temps là, à l’autre bout de la zone, les gravats du Pré Failli sont récupérés et réemployés sur place par les militants anti-aéroport qui reconstruisent un lieu de vie à cet endroit, jusqu’à ce que les policiers les en empêchent vers 17 heures. Pendant ce temps là, à la Gaîté, les forces de l’ordre les font reculer à coups de gaz lacrymo dans le champ de maïs, qui était encore à peu près intact le 17 et qui est maintenant complètement piétiné. Puis, comme ils n’y arrivent pas, ils coupent des barbelés alentour et commencent à faire reculer des vaches à 15 h 55 pour leur faire libérer un champ. C’est quoi ce tarmac ? C’est Notre-Dame des Landes.
22 octobre : Les policiers reviennent en force, ça coince à la Sècherie
A 7 h 22 du matin, les policiers viennent au cœur des Fosses Noires et commencent d’emblée à arroser de gaz lacrymo la maison qui avait été réoccupée le soir du 19 octobre. Même technique que d’habitude, ils démontent à 7 h 55 une barricade qui protége cette maison, puis bloquent les accès vers le Sabot et avancent vers la Sècherie, à l’ouest, et le Sabot, au sud. Une pelleteuse arrive à la Sècherie ou l’électricité est coupée et s’embourbe rapidement à 10 h 10. Il pleut sans discontinuer depuis trois semaines. A partir de midi, une maison est en cours de destruction aux Fosses Noires. Juste à côté, la destruction concerne aussi une partie de la Sècherie, dont une autre est encore occupée par des opposants à l’aéroport, qui se trouvent assiégés de 17 h à 21 h. La nuit finit par tomber et les policiers se retirent.Sur la journée, ils ont réalisé cinq interpellations, dont celle d’un membre de l’ACIPA.
21 octobre : Pas de répit le dimanche
Le dimanche, pas de pause sur la ZAD, où l’on assiste toute la journée à divers mouvements des forces de l’ordre, afin de fixer une partie des militants anti-aéroports sur divers lieux et leur permettre d’intervenir ailleurs. Les forces de l’ordre, en se concentrant aux Ardilières et aux Fosses Noires, ont fait croire à une possible attaque du Sabot, alors qu’elles surveillaient la démolition de deux maisons sur les trois du Pré Failli, au sud-ouest de la ZAD.
20 octobre : Calme plat à Notre-Dame des Landes, manif à Nantes
Le vingt octobre, calme plat sur la ZAD, manifestation de soutien à Nantes (1.600 personnes selon les organisateurs, moitié moins selon la police), qui rassemble tant des occupants illégaux de lieux-dits divers sur l’emplacement du projet aéroportuaire que les paysans membres de l’ACIPA. A 17 h 30, une soixantaine de personnes part de la Pâquelais pour rejoindre le Sabot.
19 octobre : une maison expulsée, une maison réoccupée
Le 19 octobre, les opérations continuent mais s’installent dans la durée. Faute de pouvoir prendre le Sabot, les policiers procèdent à l’expulsion des maisons du Coin (10 h 30) et de l’Isolette (10 h 40). Puis ils barrent les principaux croisements (au nord, les Ardilières, au sud, le Bois Rignoux) et procèdent à divers contrôles d’identité tant sur la ZAD qu’à Nantes. A 16 h 55, ils emmènent la caravane située dans le jardin des Fosses Noires. Dans la soirée, les opposants réoccupent une maison expulsée quelques jours plus tôt. Ils ne perdent pas le moral, puisque « les barricades sans cesse démontées repoussent dans la nuit ».
Le 18 octobre, le Sabot tient toujours, les policiers se défoulent sur une cabane du bois de Rohanne
[Mise à jour 18/10 16 h 30]Des forces de police nombreuses arrivent en renfort sur la ZAD depuis la RN165 dont ils sortent du côté de Brit Hôtel au sud de Vigneux. Pendant ce temps, les grimpeurs de la police ont quitté le bois de Rohanne – où la maison de bois a été détruite par trois engins de travaux – et abandonnent l’idée de déloger avant demain matin la dizaine de militants présents dans les arbres. L’action risque donc de se déplacer vers le Sabot et la Saulce où les policiers ont été relevés. Le Président du Conseil Général de Loire-Atlantique approuve les expulsions dans un communiqué.
[Mise à jour 18/10 15 h] La communication avec le Sabot est rétablie. La maison tient toujours, les policiers sont dans le jardin, à une dizaine de mètres. Il y a toujours une poignée de militants en haut des arbres du bois de Rohanne. L’ACIPA appelle ce soir à manifester à Nantes (19 h00) et demain à Rennes (18 h 30, mairie) contre les expulsions et le projet aéroportuaire; une manifestation est prévue samedi à 12 h 00 à Paris devant l’Assemblée Nationale. Un dispositif policier important converge à 14 h 50 vers la Saulce, qui n’est juridiquement pas expulsable. Plusieurs camions de gendarmes mobiles se dirigent vers la Pointe, à l’ouest de la ZAD, où des opérations de destruction auraient commencé en début d’après-midi. Dans le bois de Rohanne, la destruction des constructions au sol continue, sous l’oeil des militants perchés dans les arbres que les gendarmes ne se risquent pas à déloger. Pendant ce temps, des élus Europe Ecologie font un communiqué dans lequel ils dénoncent les expulsions réalisées avant l’hiver et « la volonté de forcer le passage et de contourner délibérément le droit » des promoteurs du projet, à savoir notamment le chef du gouvernement de Paris Jean-Marc Ayrault.
[Mise à jour 18/10 13 h 00] A 11 h 20, la communication avec le Sabot est coupée. A 11 h 31, un manitou commence à démonter la barricade de la Saulce. Trois occupants des cabanes arboricoles du Bois de Rohanne ont été interpellés après avoir jeté divers projectiles, cailloux et cocktails Molotov, sur les policiers venus les descendre des arbres sur lesquels ils étaient juchés. Plusieurs d’entre eux ont été tronçonnés.
La maison en bois installée dans le Bois de Rohanne a été détruite entre 10 h 20 et 12 h. Photo prise au moment du retrait des forces de police du bois.
[Mise à jour 18/10 10h 30] Les policiers ont essayé sans succès de prendre la maison du Sabot toute la journée d’hier. Dans la nuit, les CRS sont partis et des gardes-mobiles ont tenu éveillés les gardiens de plusieurs lieux occupés au sud-est de la ZAD. Les militants qui y sont retranchés ont été évacués. A 7 h 15, le périmètre a été bouclé par d’importantes forces de police, au nord (Ardinières, Planchettes), à l’est (Fosses Noires) et au sud (Bois Rignoux). A 9h, deux convois de policiers sont en contact avec les militants et reprennent le siège, à la Saulce (sud-ouest), sur la RD81 et au Sabot. A 9 h 12, ils commencent à démonter la barricade de la Saulce. A 9 h 15, des camions de déménagement rejoignent l’entrée du Sabot dont ils tiennent l’entrée depuis cinq minutes. A 9 h 30, les forces de police tiennent aussi le bois de Rohanne. A 10h 15, ils procèdent aux sommations par mégaphone et commencent à évacuer les cabanes installées dans les arbres à partir de 10 h 25. A 10 h 28 les sommations au Sabot sont faites. Quinze policiers tiennent, au sud, la route de l’Isolette pour empêcher que l’on rejoigne les militants. L’accès à travers champs sur la zone reste possible. A 11 h 05 la situation est stable au Sabot, les policiers sont arrêtés par des barricades enflammées. A 11 h 08, certains arbres qui portaient des cabanes sont tronçonnés dans le Bois de Rohanne. Une opération d’expulsion a eu lieu ce matin à la Pointe.
L’opération devait être rapide, mais s’enlisa au Sabot le 17 octobre
[Mise à jour 17/10 19 h 45] : A 19 h 11 les militants contre-attaquent et chargent les CRS au sud du Sabot pour dégager la bâtisse. La nuit tombe sur la Bretagne, le temps presse pour Ayrault. Au Sabot, CRS et militants campent sur leurs positions alors que la nuit tombe. Des militants situés au Far Ouest, au nord-ouest du site, ont réussi à repousser les CRS malgré une écrasante infériorité numérique.
[Mise à jour 17/10 19h15] A 17 h 30, les CRS dégagent la RD81 en chargeant sur les opposants, qui n’ont a opposer que de menus projectiles comme des légumes trop mûrs contre les flashball et les matraques. Le face à face CRS / opposants continue au nord-ouest du Sabot. A 18 h 15 les CRS remontent depuis le Far Ouest vers le Sabot, en progressant vers le sud / sud-est. Ils semblent pressés d’en finir avant la nuit. A 18 h 25, les CRS chargent par le jardin du Sabot, au sud, et tirent des grenades lacrymo. A 18 h 55, les CRS sont dans le carré de légumes, mais ils ne chargent pas et continuent d’accabler de gaz lacrymo la maison, qui tient toujours. Une cinquantaine de fourgons de CRS arrive en renfort au nord-ouest. Ainsi 700 CRS chargeraient sur, tout au plus, 150 militants civils et désarmés.
Plusieurs militants sont bloqués à la Vach’rie (les Domaines), autour de laquelle se trouvent des policiers disséminés un peu partout. Les habitants se déclarent « abasourdis par les moyens déployés et l’aberration » que constitue la destruction de maisons alors que les logements manquent. Dominique Fresneau nous déclare à l’instant « il y a des policiers partout, ils se tiennent dans les chemins et en bordure de route, ainsi que dans les champs proches des routes. Ils semblent déterminés à en finir ce soir. Autour du Sabot, il y a plus de 200 CRS. La circulation est interdite à toute autre personne que les gens domiciliés sur place, les paysans et leurs locataires. » En tout, 1200 policiers, CRS, gardes mobiles et gendarmes sont sur la ZAD, notamment répartis en factions autour des maisons expulsées et gardées pour empêcher leur réoccupation.
[Mise à jour 17/10 18 h 20] A 17 h 30, les CRS dégagent la RD81 en chargeant sur les opposants, qui n’ont a opposer que de menus projectiles comme des légumes trop mûrs contre les flashball et les matraques. Le face à face CRS / opposants continue au nord-ouest du Sabot. A 18 h 15 les CRS remontent depuis le Far Ouest vers le Sabot, en progressant vers le sud / sud-est. Ils semblent pressés d’en finir avant la nuit.
[Mise à jour 17/10 17 h 15] A 15 h 45 une vingtaine de camions de CRS affluent devant le Sabot, tous les militants présents sur zone refluent pour défendre la maison du Sabot. Les policiers descendent en courant. L’assaut est donné à 15 h 50 au nord-ouest, au Far Ouest, les policiers dégagent l’arbre qui leur barrait la route. Deux convois se succèdent. L’un qui tronçonne l’arbre puis repart à 16 h 15, et un autre qui va donner l’assaut et qui arrive en ce moment même des Ardilières. Finalement, l’autre convoi n’arrive pas. Les policiers se limitent à évaluer les défenses au nord-ouest et au sud-est du Sabot sans oser aller plus avant. On sent comme une hésitation parmi les forces de l’ordre. Pour dérouter les observateurs, plusieurs convois de policiers se déplacent d’un bout à l’autre de la ZAD. A 16 h 50 14 fourgons de CRS entrent dans le chemin du Sabot depuis la route de Vigneux (RD81) après avoir du couper un arbre qui là aussi barrait la route. A 17 h 05, une nouvelle tournée de CRS se rapproche du Sabot par l’ouest.
[Mise à jour 17/10 15h40] Un gros convois d’engins de levage et d’utilitaires a rejoint la ZAD par le nord (Notre-Dame des Landes puis les Ardinières) afin de procèder au vidage des maisons occupées de ce côté.Les policiers sondent les défenses du Sabot. Comme une heure et demie auparavant, des policiers installent un dispositif pour forcer les défenses du Sabot du côté nord-ouest (Far Ouest) et à la Chévrerie. Ils sont rapidement arrêtés par les premières barricades et l’opposition pacifique des militants. Les policiers sont immobilisés depuis 14h58. Un arbre couché sur la route empêche leur progression. En revanche, aux Planchettes, des militants se sont faits charger par les CRS à 15 h 16. A 15 h 21, les policiers sont de l’autre côté, au sud-est du Sabot, au carrefour des Fosses Noires sur la route de la Pâquelais, mais le quittent à 15 h 37 faute de pouvoir prendre position sans se faire repérer.
[Mise à jour 17/10 13 h 30] A 12 h 50, les policiers et CRS progressent en tenue anti-émeutes à l’ouest du Sabot le long de la RD81. Sept fourgons de CRS s’installent dans le chemin du lieu-dit Far Ouest, une quinzaine de CRS entre dans le lieu-dit à priori non occupé, qui se trouve non loin de la Chèvrerie. Ils quittent l’endroit à 13 h 15.
Entre temps, entre 12h et 12 h 20, des plaques anti-squat sont mises sur la maison de la Gaîté, à l’est de la ZAD et à Bel-Air sur la D81. Aux Ardinières, un barrage policier permet de sortir de la zone mais pas d’y entrer. Au Pré Failli, à l’ouest de la ZAD sur le chemin de Suez, quinze fourgons de CRS sont basés, des CRS s’installent dans le jardin, dissimulés, afin d’empêcher l’accès de la ZAD et bloquer une éventuelle échappatoire. Les militants du Sabot ont besoin de vivres et d’eau.
[Mise à jour 17/10 12 h30] : La ferme des Planchettes à été détruite à toute vitesse par deux pelleteuses. 30 fourgons de policiers encerclent la maison du Tertre qui commence aussi à être démolie à 11 h 10. Des policiers enserrent la ZAD sur tout le front ouest, au débouché du Chemin de Suez au Pré Failli et au Chêne des Perrières, ainsi qu’au sud sur le chemin de Suez. Un hélicoptère des forces de l’ordre surveille la zone au sud-est de la ZAD autour des Fosses Noires. Peine perdue, les haies touffues et l’abri des arbres protègent, comme en 1793, les résistants. A midi, ils occupent toujours le Sabot, au centre, la Saulce, à l’ouest sur la RD81, la Sécherie au sud près des Fosses Noires.
Pour éviter qu’ils ne soient fixés sur cette zone alors que les policiers cassent maison après maison, vers 11 h 55, une manifestation de militants anti-aéroport se dirige dans le sens sud-nord pour dégager les Planchettes. Le barrage sur le chemin de Suez vient à peine d’être levé; les policiers qui le tenaient ont bougé pour couper la route aux militants, ce qu’ils ont réussi à faire à 12 h 30 aux portes des Planchettes, dont la destruction n’est pas encore achevée. Aux Domaines, d’après un riverain, « ça ne circule presque pas sur la route, c’est très calme« , comme l’oeil du cyclone, un étrange calme alors que les policiers s’abattent comme des criquets aux alentours, à peine à 1 km au sud, à l’est et à l’ouest. Au sud, 10 camions de CRS ont pris position au niveau du Bois Rignoux, près de la Paquelais (fourche D81 / D281) pour barrer ces deux routes et empêcher des sympathisants aux militants du Sabot de les rejoindre en voiture.
Barricade en feu dans la nuit du 16 octobre
[Mise à jour 17/10 11h] : La nuit a été longue. Entre le Sabot et la Paquelais, 60 à 80 camions de gendarmes se sont garés pendant la nuit. A 6 h 50, le site du Sabot commence à être cerné. Vingt camions aux Fosses Noires, au sud, dix autres à la Saulce, à l’ouest, sur la RD 81 au sud de la route des Fosses Noires. Ce dernier lieu continue d’être occupé par les opposants. A 8h00, un convoi de policiers très important passe devant le Sabot et remonte vers les Ardinières. A 8 h 20, un convoi avec une pelleteuse arrive devant la ferme des Planchettes. Ce secteur est entièrement sous le contrôle des forces de l’ordre. A 11h, celui de la Gaîté l’est aussi, la maison sert de camp de base aux gendarmes mobilisés sur le site. A 8 h 25 un convoi de gardes mobiles arrive au Sabot et commence à s’équiper pour l’assaut, mais repart à 8 h 45. Le secteur du Sabot reste calme, mais les assiégés renforcent leurs barricades.
Pendant ce temps là, les CRS de Nantes sont signalés dans le bourg de Vigneux. EDF devrait couper dans la journée l’éléctricité aux Planchettes, au Tertre et au Pré Failli, au centre et au sud-ouest de la ZAD (voir carte). La maison des Planchettes serait actuellement en train d’être détruite. Un hélicoptère a fait son apparition au-dessus de la ZAD, où se trouvent actuellement près d’un millier de policiers et de militaires, une débauche de moyens contre à peine 150 opposants civils et pacifiques.
Barricade sur la ZAD dans la nuit
[Mise à jour 17/10 0h15] : A cette heure, la Chèvrerie et le Sabot tiennent toujours. Les 60 à 70 militants retranchés au Sabot ont été rejoints à 20h hier par plusieurs dizaines d’autres venus du QG de la lutte, la Vach’rie. Des compagnies de gardes mobiles et de gendarmes ont pris place autour du site ou logent dans les alentours (Blain, Nantes, Rezé, Ste Luce). L’expulsion devrait recommencer à partir de demain matin 6h30 et devrait mobiliser les compagnies de gendarmerie des environs, deux hélicoptères de l’armée (basés à Blain). Le pouvoir républicain de Ayrault est déterminé à violer la terre Bretonne et à marcher sur les traces de la Terreur pour imposer par la force un aéroport inutile contre le gré du peuple Breton.
Tout commença le 16 octobre
La maison du Sabot qui résiste depuis le 16/10 sur la ZAD
[Mise à jour 18 h 40] : Depuis 17 h 30, le pouvoir veut faire tomber la ferme du Sabot, en terre Bretonne à Notre-Dame des Landes, défendue par 60 à 70 opposants au projet d’aéroport. A 17 h 30, de nouvelles barricades flambaient devant la ferme tandis que le périmètre défendu se rétrécissait peu à peu. Pas à pas, les Bretons cédaient sous le nombre. A 18 h 15 un tractopelle arrive pour permettre aux forces de « l’ordre » de se frayer un chemin comme des voleurs, à travers la haie. Dans le cas où la résistance n’était pas matée avant la nuit, des compagnies de policiers ont été logées au Campanile de Rezé et à l’Etap Hotel de Sainte-Luce. La haie du Sabot a été forcée à 18 h 35, les policiers sont actuellement en train de progresser sur la parcelle.
[Mise à jour 16 h 40] : Depuis 15 h, 60 à 70 opposants à l’aéroport de Notre-Dame de Landes résistent à l’occupation militaire de la ZAD au sud-est de celle-ci, aux lieux-dits de la Chévrerie – dont l’invasion a été arrêtée – et au Sabot. A 15 h 20, une nouvelle barricade a été érigée et enflammée pour stopper la progression des forces de l’ordre françaises, qui se battent depuis la matinée pour expulser les Bretons de leur terre. A 16 h 30, quinze camions de CRS prenaient la direction de la Pâquelais dans le bourg de Vigneux afin de faire sauter le verrou du Sabot. La situation des militant(e)s retranchés dans le hameau se fait de plus en plus difficile à mesure que le jour avance.
[Le 16/10 15 h 00]
Une opération d’expulsion a eu lieu ce matin sur la zone du futur projet aéroportuaire. Les 700 hectares de la zone ont été simultanément investis par l’est, le sud et l’ouest. Plus de 500 policiers et militaires déployés pour résister à à peine 100 squatteurs, une débauche de moyens alors que la France est en déficit.
L’échec de l’investissement de la Vach’rie (aux Domaines) par le juge d’expropriation en mai dernier a donné le ton : si Vinci et Ayrault voulaient leurs 700 hectares de ZAD (zone d’aménagement différé ou Zone A Défendre pour les opposants à l’aéroport), il faudrait qu’ils les récupèrent mètre par mètre. Du coup, chaque mardi, chaque fois que le juge d’expulsion venait sur la ZAD, ce n’est pas moins de quinze camions de garde-mobiles qui venaient avec, sans oublier plusieurs voitures de la gendarmerie, des agents des RG en civil avec oreillettes, un hélicoptère de l’armée en l’air et des barrages de l’armée aux Ardinières, au nord, et à la Boissière, au sud.
L’alternance politique n’y a rien changé, au contraire. Avec Ayrault, principal promoteur du projet, Premier Ministre, l’abus de pouvoir était au pouvoir et l’armée française était envoyée, comme jadis les colonnes infernales, en campagne contre les Bretons.
Ce matin, la Zone à Défendre, vaste zone vidée manu militari de ses habitants et réinvestie par les opposants à l’aéroport qui ont réoccupé les maisons vides et remis les terres en culture, a été investie à partir de 6 h 30, à la fois par l’ouest, le sud (à partir de 7 h 25) et l’est. Ont été expulsés les habitants des maisons du Pré Failli (avant 8 h), du Rosier (7 h 45), des Fosses Noires (9 h 48), du Tertre (8 h 45), des Planchettes (7 h 30), de la Gaîté (assiégée à 7 h 30 et vidée à 9 h 15), de Bel-Air (8 h 30). Ce passage en force a été condamné par Europe Ecologie les Verts, dont le secrétaire national, Pascal Durand a qualifié le passage en force « inutile et incompréhensible ».
Des barricades ont été dressées par les défenseurs de la zone et ont compliqué la progression des forces de l’ordre le long de l’ancien chemin de Suez, qui borde la ZAD au sud. Ils ont aussi été retenus par le long siège de la maison de la Gaîté, située non loin de l’ancienne voie de chemin de fer de La Chapelle sud Erdre à Blain (axe brun sur la carte). La préfecture a diffusé un communiqué selon lequel « l’opération concerne sept occupations illégales sur des espaces bâtis et quatres zones d’occupation illégales non bâties ». Présent à 10 h 30 à la Pâquelais, le préfet a déclaré que l’opération « était finie » et « s’était bien déroulée, sans interpellations »
Combats à la Chévrerie et au Sabot.
Mais l’opération était loin d’être finie. En effet, à partir de 11 h 30, les gardes mobiles attaquent la maison de la Chèvrerie, située à l’est des Planchettes. Des barricades leur sont opposées et ils finissent par se lasser à 13 h 40. A 14 h 15, ils en abandonnent l’assaut. Entre temps, suite à un vice juridique, ils n’ont pu évacuer la maison du Sabot, située à proximité de la Fosse Noire, qui tient toujours. Leur progression a été compliquée par l’installation de plusieurs barricades, et un barrage enflammé sur la route de Vigneux.
A l’heure où nous écrivons, une nouvelle barrière a été mise en place au Sabot, et les opposants se regroupent pour défendre la zone, où se trouvent d’autres maisons occupées. Une occupation militaire des maisons déjà expulsées a été mise en place pour empêcher leur réoccupation par les opposants à l’aéroport.
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