Archive | juillet, 2013

Ce week-end Notre-Dame des Landes enterre le projet d’aéroport en musique

31 Juil

affiche-ndl-2013-a4-e93c5Tryo, Bred’Irie, les Ramoneurs de Menhir, Sanseverino, Hamon Martin Quintet… l’affiche a de quoi donner le tournis. Le 3 et le 4 août, l’ACIPA et la coordination de paysans hostiles au projet d’aéroport organisent le traditionnel rassemblement de Notre-Dame des Landes, en Bretagne. Mais il aura d’autant plus d’impact que la ZAD a traversé cet automne et cet hiver six mois d’un hiver rythmé d’affrontements avec les forces de l’ordre et le gouvernement, qui ont perdu le bras de fer avec les paysans et occupants de la zone.

Alors que le bruit d’un probable abandon de l’aéroport commence à fuiter de toutes parts le rassemblement devrait sortir de la torpeur estivale la lutte contre l’aéroport. Pendant deux jours se succéderont rencontres, conférences, informations et concerts autour de la lutte à Notre-Dame des Landes mais aussi des divers grands projets inutiles et imposés (GPII).

Télécharger le programme du festival de l’ACIPA

Le site du rassemblement est lui aussi emblématique. Situé sur un champ oblong, il se trouve non loin du croisement des Ardilières, porte d’entrée de la ZAD au nord qui donne notamment accès à la route RD281 – maintenant célèbre depuis qu’elle a été barrée avec des chicanes par les opposants, « définitivement » fermée par le conseil général de Loire-Atlantique – soutien farouche du projet d’aéroport – et non moins définitivement réouverte par les paysans qui avaient besoin d’accèder à leurs champs.

De son côté, les zadistes ont organisé en marge du rassemblement de l’ACIPA un festival off – intitulé le ZAD’nard déchaîné – dont la programmation laisse largement la place au punk, à l’életro et au rap engagé. Les concerts et spectacles, soutenus par un important sound system, commenceront dès l’après-midi du 2 août et se termineront dimanche 4. Cette manifestation n’a pas été déclarée et le maire de Notre-Dame des Landes a pris un arrêté pour interdire cette réédition estivale du Festizad de cet hiver.  Bien que la gendarmerie de Blain soit chargée de faire appliquer l’arrêté, il est peu probable qu’elle se fourre dans le guêpier et essaie d’évacuer les zadistes, qui ne sont guère plus émus que ça par l’arrêté de l’édile.

Dimanche matin, pour rejoindre le site du festival, un bus cycliste est prévu avec Vélorution Nantes. Il partira du parvis de la cathédrale nantaise à 9h30 et aussi Saint-Herblain devant Decathlon Atlantis à la même heure. L’arrivée sur place est prévue vers 11 heures. Les coordonnées GPS du site du rassemblement sont les suivantes 47.370237,-1.727561 Des parkings ont été prévus largement aux alentours, sur plusieurs parcelles agricoles le long de la RD81, des deux routes qui la relient au bourg de Notre-Dame des Landes (depuis les Ardinières et la Marchandais) et du chemin vicinal qui mène des Ardinières au Chêne des Perrières, et de là au Temple de Bretagne.

 

Programmation du festival off

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Les partisans de l’aéroport de NDDL s’encanaillent

27 Juil
Mesdames, messieurs, le décollage de l'aéroport Vinci de NDDL va ralentir incessamment sous peu. Merci pour votre compréhension.

Mesdames, messieurs, le décollage de l’aéroport Vinci de NDDL va ralentir incessamment sous peu. Merci pour votre compréhension.

Après la campagne de pub imposée au bon peuple avec son argent et le changement de nom de « l’association citoyenne » favorable à l’aéroport – c’était l’ACIPRAN, c’est devenu Ailes pour l’Ouest – voici que l’on reparle de ceux-ci. Des inconnus ont en effet posé des autocollants de cette association un peu partout, notamment sur le mobilier urbain et les panneaux routiers. En rupture de ban avec les couloirs feutrés de la Chambre de Commerce ou du Rotary, ils se sont offerts de la révolution en tranches pour la pause de midi.

Or, coller sur le mobilier urbain, les feux de circulation et autres panneaux de circulation est réprimé par l’article 418-9 du code de la route par une amende de 1500 €. D’autres sanctions sont prévues si l’on s’attaque aux arbres ou que l’on colle n’importe où en période électorale. Certes, l’on pourra se faire l’avocat du diable : les anti-aéroport en font au moins autant, sinon plus. Il est difficile de trouver une rue dans Nantes qui ne soit pas frappée d’un autoc’ anti-NDDL ou alors opposé à ses principaux soutiens, le PS, l’UMP, Auxiette ou Ayrault, voire le grand capital.

Certes. Mais les pro-aéroport n’ont qu’un légalisme tatillon à la bouche. Pour expulser les squatteurs, les paysans, gazer les vaches ou envoyer les pelles, vite, toujours plus vite. Pour se cramponner à une enquête publique bâclée et antédiluvienne, foulant aux pieds les lois européennes et françaises depuis cinq ans. Ce légalisme qui relève de la paille et de la poutre oblige à un minimum de cohérence, tout au moins dans la mauvaise foi. De plus, imposer aux nantais des autocollants pro-aéroport après avoir mis toute la ville un mois durant au régime de la campagne « Aéroport, un vrai + pour nous tous » sans leur avoir demandé leur avis le moins du monde, est gonflé comme un grand projet inutile imposé. Pour l’heure, les partisans de l’aéroport s’encanaillent à petits pas : à quand une ZAD pro-aéroportuaire sur le parking de la Chambre de Commerce, aux Salorges ?

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ACIPRAN : l’argument bateau de l’association citoyenne

Les vraies raisons de l’exécution politique de Gilles Bourdouleix

24 Juil

bourdouleixPetite histoire d’été. Un maire, excédé par des Roms qui seraient venus s’installer sur un terrain de sa commune aurait regretté qu’Hitler n’en ait pas tué assez. Un journaliste capte la scène avec son portable et diffuse. Tous les médias reprennent l’histoire, sans s’interroger le moins du monde – ou presque – sur sa véracité et ce qui la sous-tend. Le scénario est bien ficelé, la cause est entendue,  tollé national, le maire est viré de son parti, puis on lui coupe la tête.

Parce que même s’il n’y a pas de sang, il s’agit bien d’une exécution publique. Médiatique. Politique. Judiciaire même. Une exécution qui surprend par sa rapidité. Et qui a ses raisons que nous tenterons d’éclaircir – ce que personne ne s’est visiblement donné la peine de faire avant nous. Pour le béotien, c’est vite vu : le maire a dérapé, c’est nauséabond, il doit être condamné, et le bon peuple ne verra rien. Seulement à qui profite le crime ?

On ne peut trouver la réponse qu’en se penchant sur le condamné. Bourdouleix, Gilles, maire de Cholet depuis 1995, député depuis 2002, président du CNIP (Centre National des Indépendants et Paysans) depuis 2009. Ce n’est assurément pas n’importe qui que cet avocat et chargé de cours en droit – et surtout pas un homme à ignorer le sens des propos lâchés au vent, surtout quand l’on fait de la politique et qu’à force, l’on fait des jaloux ou des ennemis. L’exécution publique de Gilles Bourdouleix est sous-tendue par ces inimitiés et des desseins politiques plus ou moins cachés. C’est pourquoi – hors de la question de savoir si oui ou non il a tenu les propos qui lui sont reprochés – nous allons nous pencher sur le pourquoi du comment de cette exécution.

Le Courrier de l’Ouest brouillé avec Gilles Bourdouleix

En réalité, le Courrier de l’Ouest et Gilles Bourdouleix sont fâchés depuis belle lurette. Deux fois le Courrier de l’Ouest a attaqué le maire de Cholet pour diffamation, après que celui-ci ait contesté vivement les méthodes qu’il employait ou la véracité de l’information, deux fois le journal a été condamné aux dépens, dont la dernière fois il y a quelques semaines. De quoi rendre possible un règlement de comptes du journal ?

L’étrange déontologie du Courrier de l’Ouest

Par ailleurs le journal – dépendant du groupe Ouest-France – n’est guère un modèle des bonnes pratiques du métier. Sa partialité, enfin plutôt celle, largement tolérée par la rédaction, du journaliste couvrant la commune concernée, a été largement soulignée ces derniers temps au sujet de la destruction de l’église de Gesté. Les articles paraissant dans le quotidien étaient en effet toujours très largement favorables à la démolition de l’église, et à l’équipe municipale portant le projet. Pire encore, les communiqués ou les informations opposés à la démolition ont été systématiquement trafiqués – ainsi d’une position de la SPPEF envoyée le 21 juin, et publiée quelques jours plus tard vidée des trois quarts de son contenu, remplacés par de la glose du journaliste, à côté de la plaque pour l’essentiel. Qu’a fait la rédaction, alertée sur les excès de son collaborateur ? Rien, jusqu’à ce que la partialité dudit journaliste fut dénoncée jusqu’aux ondes de la Voix de la Russie, le journal gagnant dans l’affaire une honte internationale. Depuis, les articles sur l’affaire de la démolition sont écrits par un autre journaliste et sont un peu moins orientés.

Pourquoi un journal qui tolère la partialité des journalistes au sujet de la démolition de l’église de Gesté ne pourrait-il pas être partial pour le reste ? Un caractère que Gilles Bourdouleix n’a de cesse de dénoncer « les gens du Courrier ne m’aiment pas, car je ne leur fais pas de cadeaux. C’est un journal tout à fait partial, la voix de la gauche pour le Choletais », nous explique-t-il.

 

Le combat ancien d’un maire contre l’impunité des gens du voyage

Par ailleurs, le maire de Cholet combat depuis longtemps l’impunité judiciaire dont bénéficient les gens du voyage, tant Roms que gitans, véritables vaches sacrées de l’application de la loi républicaine. Pour expliquer un peu ce fait curieux à nos lecteurs qui seraient étrangers à la France et donc peu habitués aux bizarreries de notre beau pays, imaginons un instant qu’une famille de français « normaux » comme les affectionne notre « normal » président s’installe sans y avoir été invitée sur le terrain de foot communal, avec caravanes, proches et amis de ceux-ci, vole l’eau de la commune, se branche sur l’électricité des vestiaires, et en partant laisse un tombereau d’ordures dispersé un peu partout sur le terrain, avec des sacs plastiques accrochés dans tous les arbres alentour. Les foudres de la justice ne tarderaient pas à s’abattre sur ces français normaux, pour occupation illégale d’un bien public, dégradations, vols, pollution volontaire etc. En France, les gens du voyage font cela chaque année, des dizaines de fois, sans encourir aucune sanction, quand ils se rendent aux divers grands rassemblements évangéliques (en Camargue, à Trignac, à Nevoy etc.) ou seulement quand ils se déplacent.

Entrepreneur dans la motoculture et les espaces verts, Loïc Maurice, par ailleurs président du CNIP44, dit son ras-le-bol devant la « démission générale des pouvoirs publics » au sujet des gens du voyage. Sur quinze ans, ses quatre établissements ont connu plus de cent cambriolages divers, et les « impôts indirects que sont ces vols répétés qui aboutissent tous aux gens du voyage, d’après les forces de l’ordre » pèsent lourdement sur les charges, sans pourtant que « la justice fasse quelque chose ». Les maires sont aussi en première ligne, d’autant plus, précise Loïc Maurice, « qu’il ne faut pas tout mélanger : on n’est pas dans le cas d’un manque d’aires d’accueil, comme c’est le cas dans le sud-est. Ce sont des rassemblements évangéliques, et les mairies subissent ainsi l’assaut de 100, 150 ou 200, voire plus, véhicules, sans être prévenues » – alors que la législation impose aux missions évangéliques tziganes de déclarer leurs parcours et leurs rassemblements six mois auparavant à la Préfecture, afin qu’elle puisse prévenir les communes concernées – « et ces mairies, comme Guérande dernièrement ou Cholet se retrouvent complètement démunies, les rouages de l’Etat refusant d’appliquer l’ordre comme ils sont censés le faire, et comme ils le font quand il s’agit de n’importe qui d’autre que les gens du voyage. » Et il s’insurge « Aucune loi n’oblige une commune à supporter à sa seule charge et à celle de ces concitoyens un assaut massif de gens du voyage, qui se répète parfois une, voire deux fois par an ! »

De fait, les pouvoirs publics sont terrorisés et se sentent impuissants. Cette impuissance s’est une nouvelle fois traduite ces derniers jours à Cholet. Ainsi, le sous-préfet choletais Colin Miège a dit au maire Gilles Bourdouleix « moi aussi je n’aime pas les gens du voyage, mais laissez-les, ça va calmer les choses », afin de justifier son refus de faire intervenir la force publique pour les faire partir du terrain communal qu’ils occupaient indument. Un commissaire de police qui s’est déplacé a refusé d’envoyer des policiers avec l’huissier mandé par la commune pour relever les immatriculations des véhicules présents : l’huissier qui n’a pu mener à bien sa mission a tout de même constaté le refus du commissaire de faire son travail. Finalement, à force de fermeté, les gens du voyage à l’origine de l’affaire sont partis le 22 à midi.

 

La main de la Préfecture et de l’Etat

Les démêlés de Gilles Bourdouleix et des gens du voyage ne lui ont pas apporté que des amis à la Préfecture et à la sous-préfecture. D’autres raisons – notamment les atermoiements des intéressés autour de l’adhésion d’une commune à l’intercommunalité choletaise – ont provoqué un fort énervement du côté du maire de Cholet excédé, tant et si bien qu’il fait voter en mai 2013 une motion pour que le président de la République relève le préfet du Maine-et-Loire de ses fonctions. Dans la foulée, la commune s’est placée sous le contrôle direct du ministère de l’Intérieur, refusant qu’à l’avenir la préfecture exerce son contrôle de légalité sur ses décisions. Et même si la tension est depuis un peu retombée, elle restait palpable. Ce n’est donc en rien étonnant que le préfet a décidé dans la foulée d’achever l’exécution médiatique par un volet judiciaire, en saisissant  le procureur de la République pour apologie de crimes contre l’Humanité. Cette décision n’a pu être prise qu’avec l’accord exprimé de M. Valls, ministre de l’Intérieur. La vengeance de l’Etat n’est pas loin, et marche de concert avec le front des bien-pensants.

 

Comment l’UDI essaie d’abattre Gilles Bourdouleix et le CNIP

Il y a quelque chose de très surprenant dans « l’affaire » Bourdouleix – la rapidité avec laquelle les pontes de l’UDI ont appelé à son exclusion. Jean-Louis Borloo, soucieux de ne pas réagir à chaud, avait seulement fait un communiqué écrit pour condamner les propos et appeler  à analyser la situation, sans mentionner de possibilité d’exclusion. Mais Jean-Louis Lagarde et Yves Jégo ont appelé très vite à une exclusion de l’intéressé. Yves égo notamment ne mâchait pas ses mots sur Twitter hier : « Les propos rapportés par le #CourrierdelOuest sont ignobles et inacceptables. L’exclusion de l’UDI de leur auteur doit être immédiate. » La violence de cette réaction traduit là encore un violent règlement de comptes, façon OK Corral. D’un côté, Yves Jégo et ses proches, de l’autre le CNIP mené par Bourdouleix. La toile de fond : les élections au sein des fédérations départementales, puis les municipales. Arbitre théoriquement impartial mais en pratique manipulé : Jean-Louis Borloo.

Tous les jours, des échos et des articles écrits par tels ou d’autres journaux locaux mettent en cause plus ou moins gravement un élu local, sur fond de dérapage avéré ou non. Mais peu d’entre eux atteignent le niveau de l’emballement médiatique national, surtout le jour de la naissance du bébé de Kate Middleton, quand les médias ont fort à faire ailleurs. Le tollé national doit en effet beaucoup à la diffusion qui en a été faite par les amis de Yves Jégo, qui rêvent de se débarrasser du maire de Cholet et surtout de son parti, le CNIP (Centre National des Indépendants et Paysans), qui fait partie depuis 2012 de l’ARES, l’alliance de formations centristes qui a donné naissance à l’UDI autour de Jean-Louis Borloo.

Celle-ci est formée à l’origine de sept composantes (Alliance centriste, CNIP, FED, gauche moderne, Nouveau Centre, PLD, Parti radical, Territoires en mouvement) dont deux – le parti radical et le CNIP – sont d’assez anciens partis politiques, alors que les autres sont essentiellement des mouvements politiques formés autour de quelques personnalités, Gauche Moderne autour du mulhousien Bockel, Alliance Centriste autour, notamment, de Jean Arthuis, etc. Il y a en outre des « adhérents directs », c’est-à-dire des gens qui ne sont qu’adhérents de l’UDI elle-même et non d’une de ses composantes en plus. Chacune des composantes essaie de ne pas se laisser liquider dans le flot des adhérents directs, et le Parti Radical, mené par Yves Jégo, profite amplement du fait que Borloo en soit originaire pour essayer de mettre la main sur l’ensemble des instances locales de l’UDI, et étendre sa sphère d’influence hors des départements où il est déjà implanté. Ce « grand dessein » est au coeur des luttes d’influence qui l’opposent notamment au CNIP.

Des élections dans les départements ont été organisées un peu partout : les militants de toutes les composantes devaient pouvoir élire un président, un bureau départemental (75 personnes, donc 89 noms, suppléants compris) et des représentants au conseil national (35 personnes, donc 43 noms, suppléants compris), en outre des « membres de droit » de ces instances qui sont habituellement les présidents locaux des composantes, les élus importants, maires et adjoints de grandes villes, députés, etc. Chaque militant devait pouvoir apporter sa voix. Pour éviter le bourrage des urnes et les vagues de candidats fantômes inscrits la veille des élections, seuls les adhérents à jour de cotisation avant fin février pouvaient voter aux élections organisées en mai ou juin. Dans bien des départements, il n’eut qu’une seule liste, dans d’autres, non. Et c’est souvent là où il y a eu deux listes – comme dans le Loiret – que l’on constate des irrégularités en cascade et des tricheries commises en masse par l’un ou l’autre camp. Mais nulle part les tensions n’ont été aussi fortes que dans les départements où le CNIP pouvait légitimement espérer prendre la direction des instances locales, ayant le plus d’adhérents locaux. Plusieurs sont concernés, notamment la Loire, l’Isère, l’Hérault, et surtout la Seine-et-Marne et les Pyrénées Orientales.

Dans les Pyrénées Orientales, le CNIP mené par l’ancien maire d’Oloron Hervé Lucbéreilh avait, avec ses 400 adhérents, tout à fait la possibilité de prendre la tête des instances départementales. Les chefs des autres partis – notamment Philippe Morel, le responsable du Parti Radical – n’ont eu aucune envie de faire une juste et brave campagne et ont préféré dénoncer unanimement  « l’entrisme » du CNIP et « l’OPA » qu’il exerçait – par le simple fait d’avoir la majorité des adhérents – sur l’UDI départementale. Résultat de cette cabale : suite à d’amicales pressions, les instances nationales de l’UDI ont exclu du parti les 400 adhérents du CNIP (et de l’UDI) en Pyrénées-Atlantiques. Suite à cette manœuvre soviétique l’élection a été verrouillée aux dépens du CNIP. La décision était justifiée officiellement par « l’incompatibilité entre l’UDI et une formation de droite qui le revendique ».

Seulement le CNIP – qui milite pour la revalorisation de la ruralité, la défense du monde rural, mais aussi pour un modèle sociétal plus conservateur – contre le mariage gay notamment et tout ce qui s’ensuit (PMA, GPA, adoption pour les homosexuels), a toujours été plus à droite que d’autres composantes de l’UDI, notamment l’Alliance centriste et le Parti Radical tentées par une co-gouvernance avec les socialistes. Ainsi, Yves Jégo, bras droit de Borloo, manœuvre avec entrain pour se rapprocher du PS, mettre Jean-Louis Borloo sur la touche – via l’affaire Tapie – et former un gouvernement « d’union nationale » le jour où Hollande voudra se séparer d’Ayrault et recentrer sa majorité pour lui donner un souffle nouveau. Pour arriver à ses fins, il faut deux choses à Yves Jégo : à tout prix garder le contrôle de son département et virer tous les gêneurs, d’où qu’ils soient.

Ainsi, le CNIP est passible d’un crime de lèse-Jégo. En Seine-et-Marne, Hugues Rondeau, le maire de Bussy Saint-Georges, a réuni 250 adhérents au sein du CNIP. De quoi pouvoir ravir la tête de la fédération à Yves Jégo. Celui-ci a alors fait en sorte que les 250 adhésions du CNIP à l’UDI soient suspendues – verrouillant ainsi la situation – et surtout n’a pas organisé d’élections, la fédération étant aux mains d’un bureau provisoire cadenassé par le clan Jégo. Cette situation peu démocratique a prospéré avec la grande discrétion des médias locaux, hormis un article très éclairant  du Parisien. L’UDI est censée « éviter le péril frontiste » et « rompre avec les magouilles de l’UMP et du PS qui font le terreau du vote FN», disaient les borlooistes à sa fondation. Curieusement, pour parvenir à ses objectifs, l’UDI est tout à fait dans la tradition des susdites magouilles, et donc participe à l’augmentation du vote frontiste.

Virer les gêneurs, cela veut dire aussi épurer les voix dissidentes dans d’autres départements. Dans la Loire (42), 13 membres du bureau départemental de l’UDI ont été exclus après l’élection pour avoir soutenu une candidature dissidente au poste de président départemental. Les exclus faisaient partie du Nouveau Centre et du CNIP. En Loire-Atlantique, c’est Loïc Maurice, le président du CNIP local, qui se retrouve sur la sellette, notamment pour avoir déclaré sa candidature pour Nantes puis pour avoir dénoncé inlassablement l’immobilisme de l’équipe Guerriau qui a mis la main sur l’ensemble – ou quasi – de l’UDI départementale pour le compte cette fois du Nouveau Centre et de l’Alliance centriste, tout en maintenant une chape de plomb sur la constitution de l’UDI locale qui a été dénoncée par BreizhJournal.

Gilles Bourdouleix était au courant de tout cela. Il avait comme projet de se donner le mois d’août pour réfléchir, puis de provoquer un bureau national de l’UDI en septembre pour crever l’abcès. Le tollé national a comme conséquence de lui retirer l’initiative et de le placer en très mauvaise posture pour demander des comptes. D’où l’empressement dont ont fait preuve certains pontes de l’UDI tant pour le condamner que pour demander l’éviction du CNIP dans son entier. La justification officielle est déjà prête : il s’agirait de « protèger l’UDI » et d’éviter « toute assimilation entre l’UDI et une posture de droite décomplexée », nous souffle un proche de l’équipe dirigeante du parti, soulagé de voir le CNIP s’écarter.

 

 « L’UDI est dirigée par une armée de couilles molles »

Gilles Bourdouleix s’apprête à « laisser passer l’orage » et à évacuer l’UDI. « Le CNIP a une existence propre, donc on se casse de l’UDI, qui est un échec ». Pourquoi ? « A cause de l’armée de couilles molles qui la dirige, les gens comme Jégo et Lagarde qui manipulent Borloo pour virer toute la droite du parti et devenir califes à leur tour. Les municipales sont préparées n’importe comment, ils se torpillent eux-mêmes ; à force de chercher un positionnement différent de l’UMP, l’UDI vire à gauche et risque d’exploser. Ils ne sont puissants que dans la magouille »
Des combinaisons qui peuvent avoir leur déclinaison locale car certains ennemis locaux de l’élu – notamment le mayennais Jean Arthuis qui fait tout pour être le patron de l’UDI du Maine jusqu’en Vendée et qui goûte peu la voix dissidente du choletais Bourdouleix – essaient actuellement de créer une liste dissidente de droite pour faire tomber l’élu. Celui-ci affiche sa sérénité. « Des listes dissidentes, il y en a déjà eu ». Sans succès.

Loïc Maurice, le président du CNIP 44 résume « Les magouilleurs, ces gens là ne savent diriger que dans l’ombre, sur le terrain, pour affronter les difficultés, il n’y a plus personne. La droite est en train de se saborder dans le 44 – et même en général – parce que tous ces magouilleurs ne sont préoccupés que par leurs combines et non à proposer des candidats et des programmes qui tiennent la route. Ils sont obnubilés par le microcosme ». Un microcosme que brocarde également le député-maire de Cholet « tout ce qui me tombe sur le râble, c’est la clique des bien-pensants politico-médiatico-journalistique, qui donne des leçons à tout le monde et qui est complètement déconnectée de la réalité du terrain. Elle seule m’importe. On me trouvera toujours à la défense de mes concitoyens. » Depuis le début de l’emballement médiatique autour du député-maire du Cholet, celui-ci a reçu des centaines de mails et messages de soutien de ses électeurs. Un soutien sans faille alors que la tempête politico-médiatique fait rage. Lorsqu’une information remplacera celle-ci comme un clou chasse l’autre, la tempête se calmera. Le soutien, lui, restera.

Exposition de Philippe Pastor à Pont-Scorff dans le Morbihan

22 Juil

expo 2013-pastorJusqu’au 27 juillet, le peintre et photographe breton Philippe Pastor expose dans la cour des métiers d’arts de Pont-Scorff dans le Morbihan, à la galerie Toledo. Habitué à avoir plusieurs cordes à son arc et à mêler plusieurs arts dans une symphonie de toute beauté, Philippe Pastor avait fait l’an dernier exposition commune avec le poète breton Yann Morel.

Un projet immobilier affirme le caractère Breton de Saint-Nazaire

20 Juil

ty-nevez snJacques Auxiette, président des Pays de Loire et Joël Batteux, maire de Saint-Nazaire qui sont, comme chacun le sait, peu favorables à la réunification de la Loire-Atlantique avec le reste de la Bretagne, vont en faire une jaunisse. Un coup de boutoir dans le mur artificiel qui sépare le 44 des quatre autres départements bretons a été donné, et le comble ! par un promoteur immobilier.

Il s’agit du promoteur immobilier breton Espacil, dont le siège est à Rennes et qui a des agences dans cette ville et à Quimper, Nantes, Vannes, Lorient, Lanester et Saint-Malo. A Saint-Nazaire, un projet récent vient d’être lancé. Il s’agit de bâtir, d’ici la seconde moitié de 2015, un immeuble de logements de 1 à 4 pièces répondant au doux nom de Ti Nevez. Ce qui est juste : il s’agit bien d’une nouvelle maison.

De quoi faire un pied de nez en quatre étages à la volonté des caciques des pays de Loire de rendre la Loire-Atlantique moins bretonne, et remettre au cœur de Saint-Nazaire un peu de breton. Au gré de l’urbanisation et des refontes de quartiers, la municipalité locale s’est en effet arrangée pour faire oublier ou disparaître nombre d’appellations d’origine bretonne de lieux et de hameaux.

Nous regretterons cependant que le promoteur n’ait pas poussé son architecte à affirmer le style néo-Breton dans son immeuble, plutôt que de décliner une fois de plus l’assemblage de volumes plus ou moins disparates, cubiques, en gris et blanc. Cependant le bandeau entre Ti et Nevez sur le panneau semble s’inspirer des gravures des artistes Seiz Breur des années 30 – le mouvement des arts décoratifs en Bretagne, dont l’un des chefs de file, René-Yves Creston, fut justement nazairien.

Mensonge d’Etat autour de l’église de Gesté

18 Juil
le choeur de l'église de Gesté

le choeur de l’église de Gesté

#OpMagouilles. Nous avons longuement couvert l’affaire ahurissante de démolition de l’église de Gesté, et le drame de ce petit village angevin dont la mairie casse l’église en s’appuyant pour l’essentiel sur des éléments matériels détournés ou contraires à la réalité. La SPPEF – Société de Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France –  avait écrit le 20 juin au préfet du Maine et Loire pour s’insurger contre le début des travaux de démolition. Une lettre à l’abîme avait-on cru.

Et puis non, divine surprise. Dans la réponse, datée du 27 juin, le préfet du Maine et Loire François Burdeyron écrit à la SPPEF « il ne s’agit pas d’une démolition d’église. Le clocher, la crypte et le chœur ne seront pas détruits, ce sont les parties les plus emblématiques de ce bâtiment et seront conservés. La nef dont la démolition a été engagée sera reconstruite mais sous un format plus petit ». Curieusement, sur place, la mairie s’en tenait toujours à son projet initial – c’est-à-dire conserver le clocher et la crypte mais raser le chœur – et rien ne semblait confirmer les dires du préfet. Donc, avant même de nous demander comment une nef plus petite pourrait s’accorder à la monumentalité du chœur néogothique, nous nous sommes dévoués et avons demandé à la Préfecture de préciser. Celle-ci nous a courageusement renvoyés à la sous-préfecture de Cholet, chargée d’aplanir le monumental gourage.

Colin Miège, le sous-préfet de Cholet, nous dit en effet « qu’il faut bien reconnaître qu’il y a une erreur dans cette lettre : le chœur en réalité sera détruit et la nef aussi. On reconstruit un nouvel édifice en gardant le clocher et la crypte ». Rien de nouveau sous le soleil, mais la façon dont a été écrite la lettre montre avec quelle désinvolture l’Etat – par le biais du Préfet du Maine-et-Loire traite la destruction de l’église catholique Saint-Pierre de Gesté. Le représentant de l’Etat dans le Maine et Loire se permet même d’entuber au passage la plus ancienne association de protection du patrimoine historique en France (la SPPEF a été fondée en 1901 et est agréée d’utilité publique sans discontinuer depuis 1968). Plus étonnant, la direction de cette association, ne s’est même pas rendu compte qu’elle s’est faite flouer et n’a pas pris la peine de vérifier l’étonnante nouvelle; c’est d’autant plus étonnant que la SPPEF suit le dossier depuis 2006. Cette désinvolture étatique et ce désengagement de la SPPEF sont symptomatiques de la déliquescence intérieure de la France, où tout le monde se fiche de tout et personne hormis les démolisseurs n’a plus aucun repère, ni moral ni sacré, ni même fondé sur le travail bien fait.

La nouvelle église doit ressembler à cela (esquisse). Le choeur sera bel et bien rasé.

La nouvelle église doit ressembler à cela (esquisse). Le choeur sera bel et bien rasé.

Il y a une seconde monumentale erreur dans cette lettre, visiblement rédigée à la va-vite, puisque le sous-préfet de Cholet avance que « le préfet n’avait visiblement pas les données du dossier, ou ses papiers ». C’est à croire que tout le monde est en congés ou en RTT à la préfecture du Maine-et-Loire, puisqu’il ne s’est trouvé personne pour sortir le dossier et essayer de fignoler un tant soit peu la lettre – officielle – d’un non moins officiel représentant de l’Etat. Sans sourciller, le préfet écrit « un expert mandaté par le tribunal a précisé que la nef est dangereuse et menace ruine. Cela a (…) eu pour conséquence d’obliger le maire à faire évacuer une habitation contigüe à l’église et à reloger la personne qui y habite ».  Cela est bel et bien… faux puisque l’expert a précisé que c’est le chœur néogothique qui menace ruine et l’habitant délogé habitait justement à cinq mètres du chœur, au sud-est de l’église. La nef, rénovée en partie dans les années 1980-1990 est en très bon état, pour ce qu’il en reste. Pour finir sur l’accumulation de mensonges sur l’état de l’église, l’expertise de l’APAVE en 2012 n’a pas conclu à un péril imminent sur l’église et seulement signalé, comme ce fut précisé au tribunal administratif de Nantes le 8 juillet dernier qu’il y avait un contrefort à cercler et deux corniches à réparer sur ledit chœur.

Mais cette fois, le sous-préfet de Cholet s’arc-boute : pour lui « le péril de l’ensemble de l’église n’est pas contesté ». Sauf par deux rapports d’expertise en 2012 et trois autres en 2006-2007. Du coup, il souhaite « que la polémique s’apaise » puisque « au vu de la situation financière de la commune, celle-ci ne pouvait faire autrement que de détruire l’église » et la sous-préfecture lui a « donné des garanties juridiques ». Par conséquent, « les travaux vont se poursuivre, et s’il y a quelque chose à y redire, c’est le juge administratif qui tranchera sur le fond [dans neuf mois au moins] mais trop tard pour l’église ». Rien d’étonnant dans cette calme invitation faite aux élus d’abattre leurs églises et fouler aux pieds les arrêts de cour administrative d’appel : puisqu’un préfet est capable de bâcler une lettre officielle et de la farcir d’erreurs monumentales, pourquoi s’étonner que dans une province particulièrement en crise d’un pays moralement et économiquement failli, un sous-préfet passe la justice par pertes et profits ?

Alors nous nous sommes enhardis et nous avons demandé s’il y aura-t-il une « doctrine Gesté » pour toutes les églises en péril ? A commencer par celle de Drain, face à Ancenis, côté Choletais, église sérieusement fissurée, mal assise sur un coteau instable et viticole ? Bien que le sous-préfet estime que « chaque église est un cas d’espèce » et que « de nombreux critères, tels que la valeur patrimoniale, l’âge, la possibilité de faire des travaux à un coût raisonnable, les capacités financières de la commune » entreront en jeu, force est de constater qu’un tri s’annonce en creux, avec la complicité sinon le soutien des autorités publiques, unies dans le mensonge d’Etat. Dans la France morte de demain, une église du XIXe construite en plusieurs fois, dans une commune pauvre – ou qui se dit telle pour ne pas avoir à réparer l’église – aura nettement moins de chance de survie qu’une église antérieure, ou encore une église du même âge dans une commune pas nécessairement plus riche, mais bretonne.

Un rapport du Sénat estimait en 2007 que 2.800 églises rurales pourraient être en péril dans les prochaines années. Les estimations croisées des associations de défense du patrimoine, de La France des Clochers, de Patrimoine en blog et de l’Observatoire du Patrimoine religieux convergent vers 250 à 300 monuments religieux, dont une bonne moitié d’églises, en péril de ruine ou de démolition. Seules six d’entre elles se trouvent dans les 1491 communes des cinq départements bretons, et aucune n’est menacée de démolition par sa mairie. Qu’est-ce qu’il y a de plus en Bretagne qu’il n’y a pas en Anjou ? Le sens du bien et du mal, tout simplement, peut être.

Un nouveau plan social géant dans l’agro-alimentaire breton

18 Juil

mangona-cochonsAprès Doux, l’hécatombe continue, rythmée par les déclarations à l’emporte-pièce du très visible, mais peu efficace ministre du Redressement Productif. Désormais le spectre de la crise s’attaque à une filiale de la CECAB, le groupe d’abattoirs Gad SAS, qui dispose de quatre sites en Bretagne. Le plan social, dans les tuyaux depuis début févriercomme nous l’écrivions alors  – sur fond de crise des matières premières conjugée à la concurrence des abattoirs allemands et polonais, devrait entraîner le licenciement de 646 salariés, 300 autres étant reclassés par la CECAB.

GAD dispose de quatre sites en Bretagne, les abattoirs de Lampaul-Guimiliau (Finistère, 850 salariés), de Josselin (Morbihan, 650) et de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 80 salariés), plus 50 salariés au siège, à Saint-Martin des Champs. Aucun repreneur ne s’est manifesté depuis le début de l’année pour redresser GAD. En revanche, les employés de l’abattoir de Lampaul ont présenté un projet de coopérative ouvrière (SCOP) pour reprendre leur site et éviter la casse sociale. Le tribunal de commerce de Rennes devrait trancher le sort du groupe le 21 août.

Guillaume Garot, le ministre délégué à l’Agroalimentaire, a annoncé devant l’ampleur de la crise qu’un plan spécifique pour l’agroalimentaire breton devrait être lancé à l’automne. Mais cela ne sera au mieux que des soins palliatifs pour accompagner les souffrances de l’agonisant, tel des offres de formation aux ouvriers souvent âgés et très spécialisés des abattoirs. Plusieurs abattoirs sont « en trop » en Bretagne, et pourraient fermer dans les prochaines années, sans que personne, ni au gouvernement ni parmi les intendants que Paris envoie gouverner en Bretagne, ne songe à remettre en cause ce que l’on considère trop souvent comme un état de fait économique. Des milliers d’emplois sont menacés, notamment dans une Basse Bretagne déjà fortement éprouvée par l’effondrement d’une partie du groupe Doux.

Cependant, la cause première est politique : la France est trop centralisée, trop endettée aussi. Paris prend la grosse dette, et se soucie peu des Bretons, sauf pour recouvrer les impôts et bazarder tout ce qui peut l’être (services publics, bâtiments de l’Etat, casernes, monuments, espaces naturels…). Peut-être, s’il y avait une vraie décentralisation territoriale, si la Bretagne était libre de se réunifier et d’aider, dans ses cinq départements, son industrie agroalimentaire, n’en serait-on pas là ? Plus que jamais, il semble que se sortir de la crise rime avec sortir de la centralisation jacobine.

Gesté : l’association de défense de l’église va se pourvoir en cassation

16 Juil

gesté2Nous avons reçu et publions le communiqué de l’association Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois (MVPG) qui s’oppose à la destruction de l’église par la municipalité.

« L’association mémoire vivante du patrimoine gestois  envisage de se pourvoir en cassation devant le conseil d’état.  C’est une démarche dans la continuité du combat qu’elle mène depuis 2007 contre les destructeurs. Contrairement à ce que l’on veut faire croire, seulement une petite partie de l’église a été démolie : moins de 20% en volume et en surface. Ce début de démolition permet de distinguer le filet de protection installé depuis 1995 : à part les fientes de pigeons et autres volatiles, il n’y a aucune pierre de tombée dedans ! Ce qui est surprenant pour une église que l’on dit en ruines.

Ce pourvoi est aussi une suite logique et morale pour tous nos soutiens locaux, nationaux et internationaux qui ne veulent pas que la triste affaire de Gesté fasse jurisprudence car ce serait un drame pour le patrimoine national et pour ceux qui se battent pour le conserver. L’association s’interroge sur le financement de ce projet et de l’emploi de l’argent public pour la construction d’un lieu de culte ce qui est contraire à la loi de 1905. Il est anormal d’avoir entamé  la démolition sans connaître  le coût réel du projet communal. Il est bon de rappeler que le budget municipal est de 1 350 000€ TTC (prix 2007) pour la démolition, reconstruction, conservation crypte et clocher ainsi que les aménagements extérieurs, ce qui est utopique. »

 

Pour en savoir plus sur l’affaire de Gesté : lire notre article de fond

Le Cannabis Social club de Nantes résiste seul à la pression de l’Etat contre la cannabiculture

15 Juil

CSCNous vous avions parlé le 14 ai du Cannabis Social Club (CSC) Naoned, cette association qui permet à ses adhérents de cultiver du cannabis en commun pour leur consommation personnelle, à des fins notamment de thérapie – certaines affections ne pouvant être soignées qu’avec des remèdes très lourds ayant de lourds effets secondaires (mais légaux) ou avec du cannabis (illégalement).

Depuis, la justice a prononcé en juin la dissolution du Cannabis social club français, l’association qui chapeautait tous les CSC locaux, et Dominique Broc son porte-parole condamné le 18 avril à Tours à huit mois de prison avec sursis et 2.500 euros d’amende pour détention et usage de drogue et refus de prélèvement d’ADN. Six CSC avaient déposé leurs statuts à la Préfecture : à La Roche-sur-Yon (Vendée), Guéret (Creuse), Limoges (Haute-Vienne), Tours (Indre-et-Loire), Nantes (Loire-Atlantique) et Royan (Charente-Maritime).

A Nantes, le CSC local a été mis en cause par une convocation au commissariat de Waldeck Rousseau à la demande du TGI de Nantes pour une enquête préliminaire ayant pour objet l’incitation à la consommation de chanvre au regard de l’objet de son statut. Le porte-parole s’est présenté le 10 juin, sa convocation s’est transformée directement en GAV de 24h et le collectif a « subi une perquisition avec destruction de 2 plants de chanvre. » Cependant, « au jour d’aujourd’hui nous sommes le seul CSC français à ne pas être en procédure de dissolution et de ce fait étant toujours officiel depuis le 25 mars 2013 » précise le collectif nantais.

Il reste aux enquêteurs à entendre un autre membre de l’association. Celle-ci a transmis pour sa défense le dossier médical concernant la TDAH (trouble déficit de l’attention/hyperactivité) du co-président et la reconnaissance au sein de l’UE que cette affection peut être stabilisée avec la canna thérapie. Cependant, ces éléments n’ont pas été ajoutés au dossier transmis au tribunal. Le droit au procès équitable est-il respecté ? Il est à craindre que non, et que l’enjeu politique de la répression de la consommation du cannabis prime sur les garanties judiciaires fondamentales d’une démocratie.

Entretemps, la France a autorisé les médicaments au cannabis, en délivrant des autorisations de mise sur le marché pour le compte du laboratoire Bayer.  Une avancée qui laisse critique le collectif. Pour celui-ci, « l Etat et le gouvernement actuel cherchent à limiter les dégâts (sanction par l’UE) en faisant un effort sur le cannabis de synthèse pour la sclérose en plaque avec une gestion par le lobby pharmaceutique. La mafia qui gère actuellement le commerce du cannabis français à encore de beaux jours devant elle. » Avec le choix cornélien qui pèse sur les pouvoirs publics : autoriser la culture du cannabis naturel ou continuer à laisser les français subventionner le crime organisé et consommer du cannabis coupé avec du verre pilé, du talc, de la laque (pour l’herbe, la beu), ou alors des métaux lourds, de l’huile de vidange, des plastiques (pour la résine, le shit).

Pour l’heure, les français atteints de maladies qui doivent être soignées par des produits pharmaceutiques à multiples effets secondaires se retrouvent ainsi dans des situations ubuesques. Ainsi le co-président du collectif se voit proposer par les pouvoirs publics de revenir à la prise d’amphétamines de synthèse (ritaline) et à de forts somnifères, qui sont pourtant classifiés comme étant des drogues plus dures que le cannabis !

La justice refuse de suspendre les travaux de démolition de l’église à Gesté

12 Juil
L'église est loin d'être aux deux tiers détruite

L’église est loin d’être aux deux tiers détruite

Nous recevons à l’instant l’ordonnance de référé rendue ce midi par le tribunal administratif de Nantes. Le droit y cède à la force : puisque les travaux de démolition sont déjà engagés, le juge conclut qu’ils sont irréversibles et l’urgence est non de les arrêter, mais de les finir. L’association Mémoire Vivante du Patrimoine gestois (MVPG) envisage de se pourvoir en cassation, ce qui est le seul recours possible afin de sauver l’église, dont la mairie a commencé en juin les travaux de démolition.

En examinant de plus près la requête, l’on constate que le juge administratif Chupin – qui avait déjà donné tort à l’association en 1e instance en 2011, lorsqu’elle contestait le permis de démolir de l’église annulé par la suite par la cour d’appel – constate cependant que la délibération municipale du 6 mai 2013 autorisant la démolition et la reconstruction de l’église « n’a pas été complètement exécutée » puisque « il n’est pas établi (…) que les entreprises chargées de la reconstruction aient été désignées ».

 

Une brèche juridique importante dans la protection des églises en péril

le choeur de l'église

le choeur de l’église

Dans un prodigieux élan de mauvaise foi judiciaire, le juge écrit « il a été établi à l’audience que la nef est désormais démolie (…) que les travaux de déconstruction (…) sont ainsi largement avancés et présentent un caractère irréversible (…)  il y a urgence désormais que les travaux de démolition-reconstruction soient achevés ». L’argument est simple : puisque les travaux de démolition ont commencé, ils doivent finir. Avec de telles raisons, n’importe quel monument français – protégé ou non – peut être démoli. La brèche juridique est d’importance et devrait permettre – sauf arrêt contraire du Conseil d’Etat dans les prochains mois – que bien d’autres églises françaises laissées à l’abandon par leurs mairies et paroisses respectives tombent – près de 200 sont ainsi en première ligne.

La nef de l’église n’est pas détruite. Seuls manquent le mur pignon ouest, la charpente et la moitié de la hauteur du mur sud. Le mur nord de la nef, le chœur, le clocher et la crypte sont intacts. Une réalité matérielle qui n’impressionne pas le juge administratif, qui ne se fonde que sur le rapport d’huissier du 25 juin 2013 favorable à la mairie et balaie toutes les pièces (versées au dossier) qui permettent de cerner l’état de dégradation de l’édifice avec précision, notamment le rapport récent de l’APAVE dont nous parlions dans le compte-rendu de l’audience du TA de Nantes du 8 juillet.

Quand le droit décline, le citoyen est seul maître du jeu

Vitrail armorié. L'église compte 3 chapelles privées, pour autant de châteaux. Les châtelains y accèdaient par des salles situées juste dessous, au niveau de la crypte

Vitrail armorié. L’église compte 3 chapelles privées, pour autant de châteaux. Les châtelains y accédaient par des salles situées juste dessous, au niveau de la crypte

La décision du juge administratif de Nantes s’inscrit dans la longue spirale du déclin du droit : celle qui favorise, avec la complicité de l’inertie administrative et de la collusion des intérêts du pouvoir et des bétonneurs, le saccage des littoraux en Corse, en Provence ou en Bretagne. Celle qui reprend une à une les jurisprudences favorables aux associations et aux riverains qui espèrent protéger l’Histoire, l’environnement et leur cadre de vie. Celle qui sacrifie les libertés fondamentales aux intérêts des multinationales du béton, quitte à multiplier les illégalités flagrantes  et le déni de justice, comme ça a été le cas plusieurs fois dans la mise en œuvre de l’aéroport de Notre-Dame des Landes ou du moins des tentatives du pouvoir pour essayer de se rendre maître du terrain.

Lorsque la justice décline, que le droit s’efface devant la collusion des intérêts des puissants et de ceux qui sont censés les juger et les contrôler, l’initiative revient aux citoyens. Soit ils se plient au joug du servage, et perdent ce qui leur reste de mémoire et d’Histoire, soit ils se rebellent. L’exemple le plus lumineux peut-être vient de la Russie : la privatisation sauvages des années 1990 à fait s’effondrer l’Etat et a dépeuplé les campagnes. De nombreux monuments historiques sont à l’abandon, des églises gisent à demi-effondrées au-dessus des squelettes de bois des villages désolés ; des immeubles XVIIIe et XIXe s’effondrent dans les villes, et sont périodiquement brûlés par les promoteurs avides. Pourtant, il y a des citoyens qui vont au-devant des pelleteuses, qui agissent sur tous les leviers judiciaires et civils, il y a des gens qui donnent de leur temps pour rebâtir et faire refleurir l’église de leur village – ou d’ailleurs. Des milliers de monuments s’effondrent, mais ces vingt dernières années,  des milliers d’autres ont gagné des restaurations qui les feront repartir pour des siècles, ou ont été sauvés – de justesse souvent – de la démolition.

Si les Russes, libérés du servage en 1861 et sur lesquels se sont abattues toutes les calamités du XXe siècle – deux guerres mondiales, une guerre civile et un régime totalitaire meurtriers, sans oublier une privatisation mafieuse qui a imposé une décroissance forcée au pays – se montrent capables de combattre et de sauver leur patrimoine en péril, les Français, et plus encore les habitants de l’ancienne Vendée militaire baisseront-ils la tête devant leurs élus auréolés de leur vaine gloriole ? L’avenir seul le montrera : en attendant que le Conseil d’Etat se prononce, il ne reste qu’une solution aux défenseurs de l’église, qu’ils soient de Gesté ou d’ailleurs. Se porter au devant des pelleteuses fin août, et prier.

Lire aussi notre article de fond sur l’affaire de Gesté

Télécharger l’ordonnance de référé

L’aéroport de Notre-Dame des Landes abandonné ?

10 Juil

asilairNotre confrère Jean-Patrick Grumberg, de Dreuz – site d’information francophone, pro-israélien et plutôt opposé au pouvoir en place – a annoncé que le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, si cher au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault sera abandonné. Selon leur source – qui tient à conserver son anonymat pour éviter des sanctions –, « une étude confidentielle est en cours pour adapter Nantes-Atlantique » où « une piste fermée serait rouverte ». Des informations qui pourraient être confirmées dans les semaines à venir.

Nous sommes en mesure de préciser qu’une étude a effectivement lieu pour Nantes-Atlantique, mais elle n’a rien de confidentiel. Comme nous l’écrivions il y a quelques jours  cette étude doit « approfondir l’évaluation des coûts du réaménagement de l’actuelle aérogare et des stationnements » sur la base d’une fréquentation par 5, 7 ou 9 millions de passagers. Officieusement, il s’agit à la fois de confirmer les chiffres donnés par l’Etat en justification au projet – chiffres largement bidonnés, comme nous l’avons démontré et de se pencher sur divers problèmes liés à l’aéroport : desserte entre l’aéroport et le centre-ville, manque de parkings pour les avions, plan d’exposition au bruit, agrandissement ou non sur place.

La plateforme étant enserrée entre la ville (au nord et à l’est), l’usine Airbus (au nord-est), une zone industrielle (au sud et au sud-est), une zone militaire non déminée et des hameaux (à l’ouest), il existe quatre solutions techniques pour agrandir la capacité de l’aéroport : exproprier vers l’ouest, afin d’allonger la piste sécante jadis existante. Contestation garantie. Se contenter de la piste sécante existante (fermée), mais qui est très courte, sauf pour les petits monomoteurs. Construire une piste parallèle, qui sera un peu plus courte et plus à l’ouest que l’existante. Enfin, établir un seuil décalé sur la piste actuelle (une piste physique, deux ILS, deux pistes réglementaires)  comme à Francfort-sur le Main ou à Albi. Le commandant de bord d’Air France et pilote chevronné Jacques Darolles explique le fonctionnement de ce seuil décalé dans son récit nommé « Monsieur est un esthète » sur la Pilotlist. Si bien que la montagne de Notre-Dame des Landes risque d’accoucher d’une souris à Nantes-Atlantique. Ou d’une piste.

Même si les médias français (hors Médiapart, TerraEco et le Journal de l’Environnement) et Bretons (hors BreizhJournal suivi une semaine plus tard par le Télégramme) ont été très discrets sur les conclusions en avril dernier des experts de la commission scientifique, ceux-ci ont pourtant mis un coup d’arrêt au projet en préconisant, pour qu’il revienne dans les clous de la légalité européenne et française, divers procédés (révision de la compensation des zones humides, vraie étude des biotopes etc.) qui obligent à un an, sinon deux ans d’études préalables et d’enquêtes publiques neuves avant de donner le premier coup de pelle. De quoi définitivement couler la concession – l’aéroport devant être inauguré avant le 1er janvier 2018 – et faire payer 80 millions d’euros à Vinci par l’Etat. C’est un secret d’Etat mal gardé, mais l’aéroport de Notre-Dame des Landes, en sus d’être ruineux et inutile, est complètement illégal  et fait tiquer l’Union européenne. De quoi placer le gouvernement dans une impasse politique, qui se double d’un imbroglio très local alors que les municipales se profilent : la Loire-Atlantique est en effet l’un des rares départements où la gauche espère gagner des communes, sinon éviter des pertes, la droite locale étant encore moins performante  que la gauche au pouvoir. Enfin, dernier argument de poids : alors que le budget 2014 paraît impossible à boucler, tant il manque de milliards d’euros à l’appel, lâcher le projet d’aéroport permettrait d’économiser et de geler les dotations aux collectivités territoriales concernées.

Le ministère des Transports devrait mettre fin aux tergiversations à l’automne, en publiant (ou pas) le calendrier prévisionnel des travaux qui tiendrait compte – enfin ! – des obligations légales prévues par la loi-cadre européenne sur l’eau… du 16 décembre 2008. D’ici là, il est fort probable que l’Europe envoie au début de l’automne une mission parlementaire sur le terrain, ce qui ne manquera pas d’enfoncer un peu plus le projet. En attendant, les bruits d’un probable abandon du projet ne peuvent que remettre du baume au cœur de la partie écologiste de la majorité – devenue très utile maintenant que le gouvernement a perdu huit législatives partielles à suivre, dont quatre sièges de députés PS – et dont les Verts représentants se demandent s’ils n’ont été les dindons (bio) de la farce en 2012.

Gesté : le sort de l’église sera fixé le 12 juillet

8 Juil
Aujourd’hui, le tribunal administratif de Nantes examinait en son audience la demande de référé-suspension émise par l’association Mémoire Vivante du Patrimoine de Gesté (MVPG) contre la délibération du conseil municipal autorisant la démolition de l’église. En une petite heure, les parties ont été entendues; la maigre assistance était composée de deux journalistes – dont votre humble serviteur, du maire Jean-Pierre Léger accompagné de quatre affidés, et de plusieurs membres de MVPG.
L’argument du péril imminent ne tient pas
L'église est loin d'être aux deux tiers détruite

L’église est loin d’être aux deux tiers détruite

L’association fonde sa demande sur l’inéxécution de la délibération attaquée (du 6 mai 2013), l’urgence à statuer et le doute sérieux sur sa légalité, ainsi que le motif invoqué par la mairie pour détruire l’église, à savoir qu’elle est un péril pour les gestois. L’avocat de MVPG, Me Meschin, s’est attaché à démonter point par point les arguments de la mairie en faveur de la démolition. En n’examinant que les nouvelles pièces – le rapport de l’APAVE et celui de Me Schneider demandé par le tribunal administratif de Nantes, il montre que ce dernier rapport est très « succinct » et « s’appuie en très grande partie sur le rapport de l’APAVE« . Dans celui-ci, il y a quatre degrés d’urgence pour les défauts et fragilités rencontrées. Il précise que « au degré 4, le plus grave, il y a sept observations » parmi lesquelles « un angle droit dans les murs à rejointoyer, une fleur de lys en zinc, une ardoise qui manque, un contrefort à cercler et deux corniches pointées, dont une fissurée« . Or « ce sont sensiblement les mêmes observations que sur les rapports antérieurs » qui ont justifié que la cour administrative d’appel annule en 2011 le permis de démolir de la mairie, fustigeant une « erreur manifeste d’appréciation » de celle-ci quand elle s’est auto-délivrée le permis.

Il poursuit en signalant qu’une partie de la démolition seulement a été effectuée : dans le détail, seule la moitié de la hauteur du mur sud de la nef, le pignon ouest tout entier et la charpente de la nef ont été abattus lors des travaux de démolition qui se sont déroulés tout le 19 juin 2013 et le matin du 20 juin. Posant au passage la question de la pertinence de l’argument du péril imminent invoqué par la mairie : « pourquoi a-t-elle attendu sept mois après le rapport de M. Schneider et 9 mois après le rapport de l’APAVE s’il y avait péril imminent ? « . Encore un moyen de constater que la mairie n’a aucune justification de son côté – elle s’en passe d’ailleurs très bien – y compris quand elle avance que les fonds municipaux ne suffiraient à restaurer l’édifice, ce qui pourtant avait été entamé dans les années 1980 et 1990 puis « stoppé, non pas par volonté budgétaire, mais par la volonté de l’ancien maire« , M. Baron.
Cascade de contre-vérités dans la plaidoirie de l’avocate de la commune
Le filet posé en 2005 n'a jamais reçu de pierres, seulement des fientes et des nids de pigeons. Pas mal pour un édifice en "péril imminent".

Le filet posé en 2005 n’a jamais reçu de pierres, seulement des fientes et des nids de pigeons. Pas mal pour un édifice en « péril imminent ».

De son côté, l’avocate de la mairie a essayé d’empêcher tout parallèle avec la décision de la cour administrative d’appel qui avait invalidé en 2011 le permis de démolir que la municipalité s’était délivrée – et qui se révèle superflu du fait des subtilités locales du droit de l’urbanisme. Avec une pincée de mauvaise foi, elle affirme que « les désordres de l’édifice se sont considérablement agravés depuis 2009« , ce qui est faux, comme l’a précisé l’avocat de MVPG, puis continue en disant que les travaux de démolition sont « irréversibles« , citant un constat d’huissier du 25 juin 2013 qui dit que « deux tiers de l’église est détruit (…) et que tout le mur sud de l’église a été démoli« , ce qui est faux dans les deux cas; les photos du dossier, produites par l’avocat de MVPG, contredisent sévérement ce constat d’huissier pour le moins fantaisiste.

Imperturbable, elle poursuit en déclarant que « le périmètre de sécurité autour de l’église a été élargi, donc le centre-ville est paralysé » : c’est faux encore, puisqu’à la fin des travaux de démolition, la place entre l’église et l’école a été rendue à la circulation, les barrières étant mises à l’emplacement de l’ancien pignon de la nef, quant à la route, et à la place qui sert de parking le long du mur nord de l’église, elles n’ont jamais été interdites à la circulation. Enfin, déclenchant les rires discrets d’une partie de l’assistance – elle clame que « cette décision de démolition-reconstruction est le produit d’une analyse approfondie » de la situation par la mairie.
Le tribunal rendra sa décision en fin de semaine
Le sort de l’église – où des travaux de consolidation du clocher et de la crypte, gardés en état par la municipalité, continuent actuellement – reste en suspens.Le tribunal rendra son ordonnance de référé le vendredi 12 juillet. Une décision est aussi attendue dans les mois qui viennent sur le fond.
Pour en savoir plus sur l’affaire de Gesté : lire notre article de fond

Plus du tiers des communes de Bretagne se sont engagées pour la Réunification

6 Juil

L’association Bretagne Réunie – qui se bat depuis 1972 pour le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne – a commencé voilà quelques années un immense travail, celui de réunir tous les vœux, motions, actes de soutiens etc. municipaux votés depuis 1972 pour la cause de la réunification bretonne. Sur l’ensemble des 1491 communes bretonnes, 530 ont voté divers actes de soutiens à la réunification, certaines plusieurs fois de suite, renouvelant notamment récemment des vœux plus anciens. Soit plus du tiers (35.5% très exactement) de communes engagées pour une Bretagne à cinq départements, plus forte ensemble.

Des vœux affluent encore de jour en jour. Ainsi, dernièrement, Pont-Scorff (17 juin 2013), Dol de Bretagne (le 14 juin) ou encore Caudan. Le département où le plus de communes se sont engagées pour la Bretagne réunie est – fort logiquement – le Morbihan où 63% des communes ont voté divers soutiens à la réunification. L’on trouve aussi de nombreux – et renouvelés – vœux dans le Finistère. En revanche, en Loire-Atlantique, les pressions accrues des caciques de la région Pays de la Loire plombent les bonnes volontés. Les communes qui n’en osent pas moins voter pour la réunification, comme Campbon, le Loroux-Bottereau ou Bouvron récemment,  n’en sont que plus méritantes.

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Le gouvernement se penche sur l’amélioration de Nantes-Atlantique

6 Juil

desserte-NAOfficiellement, sur Notre-Dame des Landes, la position du gouvernement peut se résumer au slogan du Printemps Français : « on ne lâche rien ». En pratique, devant la forte hostilité du Parlement Européen  à l’encontre d’un projet d’aéroport totalement illégal en droit européen depuis cinq ans et en droit français depuis quatre, le gouvernement – Ayrault en tête – se voit forcé d’avaler quelques couleuvres, d’autant plus que les municipales ne sont pas loin et s’annoncent mal pour la gauche.

L’Europe, justement, a demandé un complément d’information au gouvernement et s’apprête à envoyer une mission parlementaire à l’automne. Si bien que si le gouvernement a claironné – par la voix des caciques socialistes de la région des Pays de Loire – que les travaux reprendraient « à l’automne » puis « à la Toussaint », il ne s’avance plus sur aucun calendrier de travaux. Il fait bien : les travaux préparatoires avaient continué ces derniers temps en toute discrétion. Peine perdue : les forages ont été empêchés par les paysans, tandis que les zadistes sont allés visiter à plusieurs reprises le chantier de déplacement d’une ligne électrique, préalable à l’agrandissement d’un chemin autour de la ZAD. Moralité : en quelques mois, quelques poteaux plantés, et encore ont-ils été récemment sérieusement abîmés. Avec ces rythmes de construction records, l’Ayraultport n’est pas près de décoller.

Le ministre des Transports Cuvillier a annoncé le 28 juin l’étude d’un réaménagement de Nantes-Atlantique pour « approfondir l’évaluation des coûts du réaménagement de l’actuelle aérogare et des stationnements » sur la base d’une fréquentation par 5, 7 ou 9 millions de passagers. Officieusement, le but est de confirmer les chiffres officiels déjà donnés en appui au projet de Notre-Dame des Landes, c’est-à-dire que Nantes-Atlantique ne pourrait faire face à 9 millions de passagers. Mais les derniers mois ont permis de montrer – y compris sur BreizhJournal – que les 9 millions de passagers que Vinci vise pour…2065 (!)  sont un chiffre complètement fantaisiste et passablement dopé aux EPO.

Un autre argument risque de faire irruption dans le débat : l’Etat n’a (vraiment) plus d’argent, et s’apprête à couper le jus aux collectivités locales via les dotations. Onze milliards d’impôts divers prévus ne sont pas rentrés dans le budget 2013 : les recettes de TVA se sont effondrées, les gens ne consomment plus, celles de la TIPP (taxe sur les carburants) aussi, puisqu’ils roulent de moins en moins, surtout s’ils perdent leur travail, l’assurance-maladie et les caisses de retraites sont un champ de ruines du fait de la crise économique, et ainsi de suite. Au prochain budget, ce sont plusieurs dizaine de milliards qui manquent à l’appel. Un constat qui explique la dureté de la commission Duron qui a mis au placard la majeure partie des projets LGV et autoroutiers prévus, à commencer par la ligne TGV Lyon-Turin  (TAV).  Pour que le gouvernement, à huit mois des municipales, se décide à heurter des cohortes d’élus locaux en tous genres, y compris des socialistes, qui tenaient à ces grands projets pour leur réélection, c’est qu’il y a sérieusement le feu au lac. L’argument de la crise risque de devenir la première raison du désengagement de l’Etat, ou tout au moins un argument fort des opposants pour l’appeler à se retirer et laisser tomber l’Araultport.

Loin de toutes ces tensions budgétaires, l’association britto-angevine de citoyens « proposants » dans le domaine des transports Nexus  profite de la réévaluation de l’aéroport pour proposer de remettre en service la ligne de chemin de fer qui relie Nantes à l’aéroport de Nantes-Atlantique. Celle-ci est actuellement une ligne réservée au trafic des marchandises quasi inutilisée qui aboutit dans le domaine des activités aéroportuaires (D2A) en passant devant l’Aérogare et l’usine Airbus. Ancien tracé de la ligne de Nantes à Sainte-Pazanne, elle se débranche de l’actuelle ligne au nord de l’aéroport pour filer tout droit vers l’aérogare, tandis que l’actuelle ligne fait le tour. L’association propose d’établir une station devant l’usine Airbus (actuellement seulement desservie par le bus Tan, de l’autre côté) et une « gare ferroviaire performante » à l’aéroport, puisqu’il y a largement la place afin de mettre « 1.300.000 personnes à moins de 60 minutes de l’aéroport » via la liaison ferroviaire nouvellement créée. De quoi limiter l’extension des parkings – et les dépenses qu’ils engendrent, tant pour l’aéroport que les usagers – et rendre l’aéroport plus attractif.

70 églises ouvertes en Bretagne pour la nuit des églises 2013

5 Juil

nuit-ilizLa nuit des églises prend de l’ampleur en 2013 avec 656 lieux de culte ouverts dans la soirée voire la nuit du samedi 6 juillet, dont pour la première fois un dans les DOM-TOM à la Réunion. En Loire-Atlantique, six églises participent à la manifestation. Ce sont celles de Légé aux confins méridionaux de la Bretagne, du Cellier et de Couffé près d’Ancenis, des centre-villes nazairien (Saint-Nazaire), de Pornic (Saint-Gilles) et d’Orvault (Saint-Léger).

Au Cellier, l’église est ouverte à la visite de 18h30 à 20h30 : de style néo-roman et néo-byzantin, elle a des peintures et des vitraux remarquables. Une exposition présente la vie de saint Méen, moine gallois fondateur du monastère de Monclair  en l’an 600, sur le territoire de la paroisse. A 20h30, Dom Gérard, supérieur de l’abbaye de la Meilleraye de Bretagne donnera une conférence sur les moines évangélisateurs de notre temps. Enfin à 22h le film « des hommes et des dieux » sur le martyre des moines de Tibhirine en Algérie sera projeté sur grand écran. (Information : 06 86 44 25 92 et passerelle.cd@gmail.com )

Dans le reste de la Bretagne, de nombreuses églises sont ouvertes. Ainsi, dans les Côtes d’Armor, 26 d’entre elles seront ouvertes dont 23 dans des villages de l’est du département, en plus de trois autres à l’ouest du département, à Lanfains, Lamballe (Saint-Jean) et Saint-Brieuc (Saint-Yves). Douze églises seront ouvertes dans le Finistère à Gouesnou, Brest (Saint-Louis), Bodilis, Sizun, Brennilis, Plonevez-du-Faou, Briec, Pont l’Abbé, Loctudy, Bénodet et Nizon-Pont-Aven. Seize églises seront ouvertes en Ille-et-Vilaine : à Redon (Saint-Sauveur), Vitré (Saint-Martin), trois dans la banlieue de Rennes (Pont-Péan, Noyal-Châtillon, Pacé) et une à Rennes même (St Germain), Combourg, Broualan, La Fresnais, Cancale, St-Suliac, Minihic sur Rance, Saint-Lunaire et trois à Saint-Malo (Saint-Ideuc, Paramé et Rothéneuf). Enfin dix autres seront accessibles dans le Morbihan, à Baud, Saint-Pierre de Quiberon, Saint-Gildas de Rhuys (abbatiale), Arradon (chapelle Sainte-Barbe), Vannes (Cathédrale), Damgan, Ambon, Muzillac, le Guerno et Béganne.

Pour en savoir plus : le site de la nuit des églises  et la page Facebook de l’événement