Archive | septembre, 2013

Les bateaux bretons du Festival de Loire

28 Sep

Du 18 au 22 septembre avait lieu à Orléans le plus grand rassemblement de marine fluviale en Europe, le Festival de Loire, qui a lieu une fois tous les deux ans. Ce festival réunit des navires de Loire, mais aussi d’autres voies d’eau dans d’autres régions (Canal du Midi, marais de Saint-Omer, marine du Rhône…) ainsi que des bateaux qui naviguent en mer, notamment les navires italiens, invités d’honneur de cette édition. Il y avait aussi, entre autres, un moulin-bateau polonais, deux navires portuguais, plusieurs hollandais et… des bateaux fluviaux et maritimes bretons. Lors de la dernière édition en 2011, ils n’étaient que six, dont deux hors de l’eau. Cette fois, ils étaient dix-neuf (six hors de l’eau), dont deux petites embarcations du lac de Grandlieu, dont le port d’attache actuel est pourtant en Anjou, à la Possonière, mais aussi une gondole et un sandolo italiens… mais naviguant à Sucé sur Erdre, près de Nantes.

La Gérauderie, un hameau remarquable de Notre-Dame des Landes

27 Sep

Après une longue interruption commandée par l’actualité brûlante, nous reprenons notre série sur le patrimoine remarquable de Notre-Dame des Landes, tant que le loup – casqué et pourvu de matraques et de gazeuses –  n’y est pas. Le livre de Marie-Ange Lebreton, Des pierres sur la lande, qui liste le patrimoine intéressant de la commune, indique qu’une croix celtique, la seule de la commune, se trouve à l’Ecobut.

En fait, ce n’est pas tout à fait vrai. Lorsque l’on vient de la route de Grandchamp à Notre-Dame, par l’Ascension, l’on voit l’Ecobut au croisement, mais il faut pousser jusqu’au bout de l’étroite rue formée par le hameau pour arriver jusque une antique mare, presque jamais sèche, dominée par un chêne sous l’ombre duquel s’abritent la croix et une maison. C’est non point l’Ecobut mais la Gérauderie. En passant, le nom du premier hameau indique qu’un bois a été ici défriché par le feu ; il existe un autre hameau appelé de même non loin, à la sortie de la forêt de la Joue en Fay de Bretagne, avant Mérimont.

La croix

La croix

Une croix qui témoigne du renouveau spirituel breton du début du XXe siècle

La croix a été érigée en 1925 par Jeanne Hénot. Elle est bénie lors de la procession des Rogations, le 19 mai 1925 et porte une plaque libellée « Inaugurée par la famille Hénot-Fourage ». Dégagée des broussailles et restaurée voilà trente ans, elle porte fièrement sa couronne sobre et belle, d’esprit Feiz ha Breiz, Foi et Bretagne. De façon étrange, elle n’est en effet pas une croix pattée curviligne, comme bien d’autres l’ont été sur la commune. Nous reparlerons ultérieurement de ce dernier modèle de croix aux diverses et imperceptibles variantes qui a essaimé tant à Notre-Dame que dans les paroisses voisines de Fay et de Vigneux, et même jusqu’à Blain.

Peut-être cette belle croix de la Gérauderie tirait-elle déjà son inspiration du renouveau spirituel et culturel breton, dont le Bleun Brug de l’abbé Perrot, béni par le pape en 1920 fut le plus grand étendard, mais qui connut bien d’autres floraisons dans de nombreuses paroisses de l’ensemble de la Bretagne, comme la reconstruction au début des années 1920 à Sainte-Anne sur Brivet, à moins de 30 km de Notre-Dame des Landes, de la chapelle Sainte-Anne   qui préfigure le style Seiz Breur se fondant l’architecture celtique régénérée par l’inspiration nouvelle des Arts Décoratifs.

Deux maisons remarquables

La ferme de 1776

La ferme de 1776

Mais il faut encore persévérer, et pousser les solides barrières de cour de gare – récupérées sur la ligne Blain – Nantes (de Beslé à la Chapelle sur Erdre) qui passait non loin – et aller voir de plus près les maisons du hameau. Derrière la barrière se trouvent deux petites maisonnettes. L’une d’elle a un appentis moitié torchis, moitié parpaings à son pignon. Sous son autre pignon, une pierre calcaire porte à demi-effacés, mais profondément gravés, les chiffres de l’an 1833.

La maison de 1833

La maison de 1833

Mais c’est surtout derrière la croix qu’il faut aller. Vers cette ferme dont les toits s’adoucissent de coyaux, un artifice usé du temps où les gouttières n’étaient point connues pour faire glisser l’eau comme sur un toboggan et la propulser loin des murs qu’elle risquait de dégrader par de disgracieuses coulures. Construite en plusieurs fois, elle a une partie occidentale plus basse et aveugle côté nord, un appentis contre celle-ci, et à l’est un corps plus important, percé de trois lucarnes chiens-assis sur le midi et de quelques ouvertures sur le côté nord. La porte de ce côté a ses coins saillants abattus, la fenêtre, au-dessus, sommée d’une poutre, a un bel appui formé d’une dalle de schiste. Sur un bloc de tuffeau un peu à gauche de celle-ci, l’on peut lire une écriture soignée et juste « BATIE PAR PIERRE BRETESCHE ANNEE 1776 ». La date est flanquée de petites roues tracées au compas, deux à gauche, une grande à droite.

Cette ferme est un touchant témoignage des trésors semés par l’Histoire qui se trouvent dans tous les coins de la commune de Notre-Dame des Landes, ouverts à tous ceux qui voudraient prendre du temps pour les découvrir. Nous n’en avons pas fini pourtant avec les plaisants témoignages du passé de la commune qui sont conservés dans ce hameau. Ils formeront la trame du prochain volet, sur la guerre de 1939-45 à Notre-Dame des Landes.

Sur la ferme de 1776 à la Gérauderie, côté nord

Sur la ferme de 1776 à la Gérauderie, côté nord

Article précédent : la maison noble de la Forestrie

Ecole Diwan de Pornic : c’est fini

26 Sep

C’est fini, l’école Diwan vient d’être liquidée. Marie-Thérèse Gorny, sa responsable, vient de rendre les clés : « le matériel est parti à Savenay pour aider leur école Diwan à monter leur structure pour la petite enfance, ici, c’est terminé, on tourne la page ». Un gâchis pour les quatorze enfants scolarisés à l’école associative de Pornic, d’autant plus que « nous avions pu trouver un enseignant du cru, qui habitait quasiment sur place, qui avait les compétences, mais dont le recrutement n’a pas été validé par Diwan ». L’école avait été crée en 2012 et se trouvait à la Fontaine aux Bretons, un peu au sud-est de la ville, en bordure de mer.

L’autre école menacée du réseau Diwan, à Savenay, a un espoir de repartir, une enseignante s’étant proposée. Elle vit non loin de l’école, et son recrutement n’avait pas été accepté fin août par le réseau Diwan bien qu’elle ait été la seule candidate. Du côté du conseil d’administration de Diwan, l’on refuse de confirmer la nouvelle. « Des négociations sont en cours avec les gens de Savenay pour garder les locaux et y installer des activités d’accueil d’enfants », nous dit-on. Ces négociations, qui durent depuis dix jours, devraient s’achever début octobre.

Carte des écoles Diwan en Bretagne - 2013

Carte des écoles Diwan en Bretagne – 2013

Fête du Cidre réussie ce dimanche à Saint-Omer de Blain

24 Sep

Sous un chaud soleil de la fin de l’été a eu lieu la fête du cidre audomaroise. Dans un cadre nettement plus local que la Fête du Pain du mois d’août – mais pas moins plaisant – les bénévoles de l’ASPA – Association de Sauvegarde du Patrimoine Audomarois – ont fait fonctionner un pressoir à cidre et un broyeur de pommes traditionnels. Ce dernier peut être entrainé par un cheval tournant un manège ou un moteur de tracteur. Sur place était vendu le jus de pomme ainsi pressé et des bouteilles de la Maroise, la bière solidaire du village.

 

Addendum : des lecteurs se demandent, et nous demandent, où en est la série sur le patrimoine de Notre-Dame des Landes et continuera-t-elle, notamment pour les volets qui couvrent le territoire de la ZAD. Oui, elle continuera, à partir de jeudi.

L’école Diwan de Savenay est sauvée

23 Sep

A la rentrée de septembre, les écoles Diwan de Pornic et de Savenay ont fermé suite au manque d’enseignants dont manque le réseau associatif des écoles, victime de son succès, d’autant plus que chaque année, l’Etat n’accorde que deux postes d’enseignant au concours à Diwan contre plus d’une dizaine en école publique bilingue (divyezh).  A la rentrée en revanche, une école nouvelle a ouvert à Fougères, en pays gallo.

L’un des syndicats du réseau Diwan, le SNEIP-CGT, n’avait pas manqué alors d’accuser « l’incurie » de la direction du réseau. Pour eux la pénurie d’enseignants  était le « fruit de négligences, voire de choix délibérés (…) plusieurs enseignants ont été remerciés ou sont partis sous la pression ; ils continuent dans d’autres filières », notamment dans le public (divyezh) ou le privé (dihun). D’autres ont accusé le CA de Diwan de défendre la vision d’une Bretagne bretonnante tronquée de la Loire-Atlantique, qui se trouve comme souvent dernière roue du carosse dans les politiques culturelles bretonnes.

Finalement, malgré toutes ces polémiques, une enseignante s’est proposée pour assurer le devenir de l’école de Savenay, qui pourrait ainsi être sauvée. Le sort de celle de Pornic reste encore en suspens. Responsable de la CGT au sein du premier degré des écoles Diwan, Bertrand Déléon s’est réjoui de la nouvelle sur Facebook : « Saveteet e skol Saveneg ! » L’école de Savenay est sauvée !

 

Carte des écoles Diwan en Bretagne - 2013

Carte des écoles Diwan en Bretagne – 2013

Dédicace de Marlène Bréhéret à la librairie la Plume à Blain

23 Sep

librairie_la_plume_inaug_2Le samedi 28 septembre de 10 h à 12h, Marlène Bréheret sera présente à la librairie la Plume, place de l’église à Blain, pour dédicacer son livre « Il était une fois ô Canada ». Il raconte une histoire d’une famille de cinq personnes décidée à tout abandonner en France pour aller s’installer en terre étrangère. Et c’est lorsqu’ils pensent enfin avoir atteint leur but en posant les pieds sur le sol canadien que la vraie aventure va réellement commencer…

Cette histoire, c’est son histoire. Marlène Bréheret, qui vit à Nort sur Erdre avec son mari et ses quatre filles, prend en juin 2011 un an de disponibilité pour réaliser un rêve d’enfance : s’expatrier au Canada avec sa famille. De retour en France, après avoir repris son travail de professeur des écoles, elle se lance dans l’écriture de son premier livre.

NDDL : candidat à Châteaubriant, Maxime Lelièvre (UDI) soutient l’aéroport

22 Sep

LogoUDI-Q°Lors du lancement de sa campagne municipale, Maxime Lelièvre, candidat pour Châteaubriant investi par l’UDI (centristes), a exhorté les candidats à l’élection à afficher leur soutien ou leur refus de l’aéroport. Lors de sa réunion de lancement, des autocollants Oui à l’aéroport, faits par l’association « citoyenne » qui émane de la Chambre de Commerce et d’Industrie Ailes pour l’Ouest (ex-ACIPRAN) ont été distribués tandis que le candidat affichait clairement son soutien au projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes. Voilà qui confirme ce que nous écrivions il y a peu à savoir que la propagande pro-aéroport est un réel enjeu dans le Castelbriantais, via l’ADIC et les notables de l’opposition UDI-UMP.

 

L’UDI en Loire-Atlantique, à fond pour l’aéroport de Notre-Dame des Landes ?

D’autres membres des diverses composantes de l’UDI sont pour l’aéroport ; nombre d’entre eux avaient été interrogés sur ce sujet en juin 2012 par l’Agence Bretagne Presse au moment de la campagne des législatives. Hervé Grélard (Nouveau Centre, Nantes) et Isabelle Mérand (Parti Radical, Saint-Sébastien sur Loire) s’étaient notamment déclarés pour l’infrastructure. En revanche les candidats du Modem, qui n’était pas encore rallié à l’UDI à l’époque, étaient plutôt contre l’aéroport ; Patricia Gallerneau se dressait « contre cette infrastructure nouvelle inutile et coûteuse » qu’était l’aéroport de Notre-Dame des Landes ; son collègue Philippe Fintoni était lui aussi opposé à l’aéroport. A ce tableau encore incomplet s’ajoutent Joël Guerriau, maire UDI de Saint-Sébastien et Joseph Parpaillon, maire du centre-droit d’Orvault, proche de l’UDI, eux aussi favorables à l’aéroport ainsi que le candidat de l’UDI à Blain, Jean-Michel Buf, qui n’a jamais caché ses sympathies pour le projet.

Des enfants heureux d’aller à l’école, ça existe. La preuve.

18 Sep

Le blog de Fikmonskov

On me reproche souvent (probablement pas complètement à tort) (mais ça je n’accepte pas qu’un autre me le serve, alors vos gueules) d’être trop négatif, de ne parler que de ce qui ne va pas. Alors aujourd’hui, je vais vous partager un de mes gros coups de cœur du moment : c’est une vidéo qui m’a mis la larme à l’œil.

On y voit des gamins turbulents, grossiers, bagarreurs, avec un accent de banlieue à couper au couteau, qui font la promo de leur école avec des grands sourires et un enthousiasme communicatif. On y voit des gamins en sweat à capuche d’uniforme vouvoyer leurs professeurs, eux-même en costard-cravate et qui eux-mêmes les vouvoient. On y voit des gamins multicolores danser une danse traditionnelle bretonne ou arlésienne avec un canotier en paille et un petit tablier. On y voit une gamine poser des questions à son directeur, reprise avec le…

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Le plus gros navire poseur de cailloux au monde en réparations à Brest

18 Sep

shipphotosimonstevinLe 11 septembre, un grand navire est venu aux chantiers Damen de Brest pour remplacer un propulseur Schottel. Il s’agit ni plus ni moins que du Simon Stevin, le plus gros poseur de cailloux au monde avec son sistership Joseph Plateau. Tous deux appartiennent et sont exploités par le groupe Jan De Nul. Ce navire de 191 m de long, large de 44, et de 35 930 tonnes de port en lourd, est capable de déposer 33 500 tonnes de pierres, à raison de 2000 par jour jusqu’à 2 000 m de fond, afin de protéger les câbles sous-marins posés au fond. Le navire est reparti de Brest le 17 septembre. Il est actuellement en mer du Nord.

Photo Hervé Cozanet

Photo Hervé Cozanet

Patrimoine de Notre-Dame des Landes : L’ancienne maison noble de la Forestrie

17 Sep
la cour

la cour

Notre-Dame des Landes avant Notre-Dame des Landes. Nous continuons notre série sur le patrimoine remarquable de Notre-Dame des Landes. Au nord du bourg, lorsqu’on s’écarte sur la route de Héric, à deux kilomètres à peine se trouve le village de la Lande. De là, une route s’écarte et va rejoindre le vieil hameau de la Forestrie. Celui-ci tient son nom de la forêt qui l’enserrait jadis, et dont il reste encore un bois assez important.

Un aveu rendu au roi – à l’occasion d’une succession ou d’une vente probablement – décrit la maison noble de la Forestrie, qui consistait alors « en un corps de logis composé de salle basse, cuisine, cellier, chambre et grenier au-dessus, écurie en bout en un tenant, une métairie au devant composée des logements du métayer et de ses bestiaux entre lesquels logis et métairie il y a une cour close, pourpris [ceint] de jardins, vignes et verger, le tout en un tenant, une avenue au bout, le tout grand domaine contenant 11 journaux », soit 5 hectares et demi. Le bois de haute futaie du Jaunais, « clos et fermé » dépendait aussi de cette maison noble qui se trouvait en Héric jusqu’à la création de la paroisse, puis de la commune de Notre-Dame des Landes.

La Roberdière

La Roberdière

Non loin de la Forestrie, mais plus près de la route d’Héric, se trouve la ferme de la Roberdière dont les formes générales – haut toit adouci par des coyaux au nord et au sud, murs épais, poutres, marque aussi une origine plus ancienne que la plupart des fermes de Notre-Dame des Landes, construites entre 1820 et les trente premières années du XXe siècle. Un Calvaire fait face à la ferme, et une croix érigée par la famille Jacques Guillard s’y trouvait déjà avant 1870.

La maison noble de la Forestrie – qui a l’apparence d’une longère – n’a guère changé. La partie ancienne a conservé ses poutres et niches boisées anciennes, ses pierres saillantes, ses murs de 80 cm d’épaisseur. Cependant, la maison a été étendue de part et d’autre. A l’ouest, trois pierres de tuffeau qui se succèdent les unes au dessus des autres sous le toit rappellent un ancien chaînage. Le logis a été étendu et par la suite, une porte d’écurie a été percée en-dessous, à cheval entre la partie ancienne et l’extension. A l’est, la maison a aussi été étendue de six mètres environ, puis un appentis ajouté du côté de la rue par la suite. Le mur pignon porte la date de 1934 tracée dans du mortier. Derrière, deux soues à cochon ont été bâties avec des pierres de granite et de tuffeau manifestement antérieures ; l’une d’elles porte plusieurs dates dont 1887 ; dans celle-ci, un linteau de granit rappelle l’emplacement d’une ancienne porte, donnant sur le nord du logis, et qui a été maçonnée. Devant, une lucarne du grenier a un chaînage fort ancien en calcaire tuffeau.

Une lucarne moulurée

Une lucarne moulurée

La métairie a été probablement agrandie de la même façon, et forme maintenant une très longue longère. L’ancienne « avenue », maintenant cour qui sépare les deux longères n’a pas toujours été une route d’accès bitumée. Jadis, l’on accédait au hameau par un chemin creux et humide qui passait plus au sud, le « chemin rochu » qui menait à Breilvin, village dont le plan formé d’alignements de longères le long d’un axe assez éloigné de la route trahit une certaine ancienneté. Les écoliers du hameau enlevaient leurs galoches pour passer les fondrières du chemin et tant le postier que le docteur ne venaient guère à la Forestrie, qui finit par être quasiment abandonné dans les années 1980. Alors, en dehors des fermiers qui viennent reprendre la ferme, dont le logis est l’ancienne maison noble, seule une grand-mère vit dans l’ancienne métairie, dans des conditions spartiates. Pas d’eau courante, pas d’électricité, sol en terre battue et eau au puits. Les fermes loin des routes étaient alors délaissées. Mais de ventes en retour à la terre, la Forestrie a connu une sorte de regain. L’avenue qui sépare les deux longères se finit en un large chemin qui lui-même s’achève dans un bois, où l’on voit la douve à demi-comblée, large de cent mètres et encore profonde de trois, qui protégeait le village sur son côté est. Le bois aurait servi de cache pendant la Révolution. A la façon des gendarmes mobiles d’aujourd’hui, les patauds, soldats révolutionnaires autrement appelés Bleus, n’osaient guère en effet s’aventurer dans ce pays fait de landes désertes, coupées de vallées boisées et de halliers. Ce pays qui leur semblait si hostile, il était et il est toujours si accueillant à l’âme rebelle des paysans bretons.

La douve à demi-comblée qui protégeait la maison-forte.

La douve à demi-comblée qui protégeait la maison-forte.

 

Article précédent : la Fontaine de l’Epine ou du Champ Fou

NDDL : la folle rumeur d’une intervention imminente contre la ZAD

13 Sep

Ces dernières semaines, la toile bruit d’une rumeur d’intervention policière imminente contre la ZAD, d’ici le 12, et maintenant la semaine prochaine. Cette rumeur a même provoqué une fausse alerte et un montage de barricades frénétiques le 11 sur la ZAD. Qu’en est-il vraiment ? Que faut-il attendre du pouvoir ? D’où vient cette rumeur ? BreizhJournal fait le point pour vous éclairer.

 

 

Une vue de la ZAD près de la Noë Verte cet été

Une vue de la ZAD près de la Noë Verte cet été

Une intervention imminente ? Impossible pour Sandrine Bélier

Sandrine Bélier, euro-députée EELV du Grand Est, très investie dans la sauvegarde du grand hamster d’Alsace et l’empêchement du projet d’aéroport, trouve « farfelues » toutes les rumeurs sur une intervention imminente des forces de police sur la ZAD. Au moins jusqu’au 17. « C’est une bêtise que l’Etat ne peut pas faire, à moins de se faire taper sur les doigts tout de suite. Le 17, il y a l’audience devant la Commission des Pétitions du Parlement Européen, l’ACIPA sera là, de même que les représentants de l’Etat et de Vinci qui devront convaincre la Commission qu’il n’y a aucune contradiction entre le projet d’aéroport et le droit européen de l’environnement et de l’eau. Jusqu’au 17, aucune intervention policière contre la ZAD n’est possible, l’enjeu est trop important ». Et après le 17 ? « Ça dépendra de la décision de la Commission, et notamment si elle prend la décision d’envoyer sur place une mission parlementaire européenne, ou si elle prend position contre le début des travaux ».

 

Le pouvoir est tellement sûr de son dossier qu’il joue l’obstruction

En attendant, l’Etat clame à qui veut l’entendre que le projet de l’aéroport – et aussi du barreau routier 2×2 voies le desservant, déclaré d’utilité publique le 5 août 2013 – est dans les clous par rapport à la réglementation européenne. Ce qui n’est pourtant pas le cas : l’aéroport est illégal et a cinq ans de retard sur la réglementation européenne. En attendant, le pouvoir essaie de gagner du temps : un vote d’obstruction a uni socialistes et conservateurs pour empêcher l’envoi sur place d’une mission parlementaire, ce que déplorent les Verts, qui notent que si le dossier était si réglo que ça, les socialistes ne joueraient pas la montre ainsi. Cependant, pour Sandrine Bélier, ce n’est que partie remise : « il n’y a pas de refus, la décision n’a pas été prise. La prochaine échéance pour prendre cette décision, ce sera le 17 ».

 

Ayrault n’a rien compris, rien changé

Une hutte en terre banchée, à l'est de la ZAD

Une hutte en terre banchée, à l’est de la ZAD

Dans les colonnes de nos confrères de Presse-Océan début septembre, le sous-préfet chargé de la réalisation de l’aéroport déclarait péremptoirement que « nous ne sommes plus dans le dialogue, mais dans l’instruction » et que « le gouvernement est toujours dans la perspective de réaliser cet équipement ». Tellement que le comité scientifique qui a rendu son étude en avril remettant en cause le projet d’aéroport – en levant douze réserves importantes qui montrent que le projet, en l’état, ne respecte ni le droit français, ni le droit européen de l’environnement – va être remplacé par un nouveau groupement, et ce comité Théodule sera prié d’invalider le diagnostic de ses prédécesseurs. Maintenant qu’elle a été débarquée, l’ancienne ministre de l’Environnement Delphine Batho s’offre le plaisir d’une douce vengeance sur celui qui n’a jamais cessé d’être le maire de Nantes. Elle a en effet affirmé, interrogée par Reporterre, que « si l’on suit les conclusions de la commission scientifique, en l’état, le projet d’aéroport ne peut être conforme à la loi sur l’eau ». Et il se trouve que « on est obligés » de suivre les dites conclusions. Moralité : le gouvernement est dans l’impasse, quand bien même il réussit à circonscrire l’Europe, car les Bretons l’ont bien compris et ne le laisseront pas faire.

 

Pendant ce temps là chaque camp fourbit ses armes

 

Voici une zone humide : il n'a pas plu depuis trois semaines, c'est le mois d'août, et c'est le bourbier quand même. (ZAD, la Noë Verte)

Voici une zone humide : il n’a pas plu depuis trois semaines, c’est le mois d’août, et c’est le bourbier quand même. (ZAD, la Noë Verte)

Si le pouvoir décide d’intervenir sur la ZAD, il est obligé de le faire en période hivernale, avant la reproduction des batraciens protégés, tritons marbrés et autres salamandres au printemps. Ce qui laisse une courte période entre le 17 septembre et le mois de février, avec une autre contrainte : la trêve hivernale, fixée du 15 novembre 2013 au 1er mars 2014. Nombre d’occupants de la ZAD sont légaux (loyers, baux verbaux, baux agricoles, propriétaires non expropriés) et d’autres feront valoir au premier policier venu que leur cabane, caravane ou bout de ferme est leur résidence principale, obligeant à un procès en bonne et due forme pour les expulser, ou non. Ce qui a tout de suite une double conséquence : le périmètre des interventions possible est mité et les expulsions sont décalées dans le temps. Résultat, les opérations en perdent tout de suite une grande partie de leur efficacité.

En attendant, chaque camp se prépare. Des forages et des travaux préparatoires ont toujours lieu à l’est de la ZAD. Le 11 encore, le site Zad.nadir signale « Deux camions [de gendarmes mobiles] ont été vu stationnant au cimetière de Notre Dame, un autre circulant sur la route entre l’Epine et le Bois Rignoux. Merci à toutEs pour votre vigilance. Midi : les 2 camions sont maintenant positionnés devant la salle Jules Verne. Une camionnette blanche Biosnet a été vue sur la D281 ». Tandis que des cabanes continuent à pousser un peu partout, l’exploitant de la ferme du Moulin de Rohanne a quitté les lieux le 29 août 2013. Une escouade d’occupants s’est glissée juste derrière pour refaire la maison d’habitation et la rendre habitable dès que possible, ce qui en fait un nouveau lieu occupé. Ladite ferme a un atout intéressant : elle est située à proximité immédiate de l’un des carrefours stratégiques qui verrouillent la ZAD, le carrefour de la Saulce, au sud. Comme vigie pour guetter des pirates en bleus, l’on ne peut rêver mieux.

 

La propagande à destination des acteurs économiques et politiques continue

Une salle de bain à la pointe est de la ZAD. Derrière, un "pré humide" d'où sourd un ruisseau.

Une salle de bain à la pointe est de la ZAD. Derrière, un « pré humide » d’où sourd un ruisseau.

Pendant ce temps, malgré – voire à cause – de l’impasse évidente, la propagande pro-aéroportuaire continue. A la fin de l’été, une association présidée par le maire de Saint-Aignan de Grandlieu a estimé à 5000 les emplois qui pouvaient être créés en sud-Loire par le transfert de l’aéroport. L’estimation, purement gratuite, a de quoi faire rire si ce n’était pas si sérieux. Comment en effet pouvoir prétendre arriver à un tel chiffre quand aujourd’hui, les entreprises françaises croulent sous le poids conjugué de la crise, des normes et des impôts qui minent leur compétitivité, que l’écotaxe risque d’écrouler tout le reste et que conséquence logique, même à Nantes qui est pourtant une des villes les plus dynamiques de la France, des bureaux flambants neufs, peu chers et bien situés peinent à trouver preneurs depuis des mois ? Alors que Vierzonitude s’émeut des dizaines de vitrines vides qui trahissent le manque de dynamisme de Vierzon au centre de la France, des bourgades pourtant jeunes et vigoureuses comme Savenay ou La Chapelle sur Erdre ont-elles aussi des vitrines en bois et des locaux commerciaux ou d’artisans qui peinent à trouver preneur… et ce parfois depuis une décennie. Et l’on ne parle même pas de Paimboeuf ou Issé qui sont des vraies belles au bois dormant du département.

A Châteaubriant, l’ADIC (association des entrepreneurs du pays de Châteaubriant), bien briefée par tous ces fervents soutiens de l’aéroport de Notre-Dame des Landes que sont la CCI et Alain Mustière, président de l’ACIPRAN, vraie-fausse association citoyenne  pro-aéroport, s’apprête à implanter des panneaux « nos entreprises soutiennent l’aéroport du Grand Ouest » sur les terrains de ses membres. La même agit-prop est déployée en direction des entreprises du pays Nantais, dont certaines, abusées par des perspectives miroitantes, ont même déplacé jusqu’à leur siège pour être plus proches de l’ex-futur aéroport nantais. Mais aussi des entreprises du centre de la Loire-Atlantique, de Nort à Savenay.

Autre moyen de diffusion : les notables de l’opposition, principalement UMP et UDI (alliance centriste ou Nouveau Centre) qui gère plusieurs mairies et lorgne sur d’autres dans le secteur. A Blain par exemple, Jean-Michel Buf (UDI) est un fervent soutien de l’aéroport dont – comme bien d’autres notables de droite pendant des décennies – il espère monts et merveilles, notamment que l’équipement accélère l’installation d’habitants et d’entreprises à Blain, dont l’actuelle mairie est très opposée au transfert d’aéroport. Cette mairie de gauche arc-en-ciel (PS, PCF, Verts, Front de Gauche, citoyens non encartés) avait d’ailleurs été élue pour cela, dès le premier tour en 2008 et avait remplacé un maire UDF pâlot qui n’avait su préparer sa succession et attendait lui aussi beaucoup de l’aéroport. Les blinois n’ont pas été déçus : entre autres, les onze élus communistes de Blain ont envoyé une lettre à François Hollande et à leur fédération départementale – la seule de Bretagne et des contrées avoisinantes à soutenir encore mordicus le projet d’aéroport, toutes les autres ayant au moins demandé un moratoire sur les travaux – pour leur dire qu’ils sont contre l’aéroport, quelle que soit l’opinion de leur fédération. Jean-Michel Buf sera très probablement la tête de liste de l’opposition à Blain, et espère « une liste d’union pour virer le kolkhoze », autrement dit la liste de gauche plurielle, effectivement d’autant plus rouge que l’actuel maire socialiste, Daniel Leroux, pourrait ne pas rempiler. Liste d’union sans nul doute, mais pro-aéroport. Lorsque tout ce petit monde se réveillera et que les vapeurs de la propagande instillée par le pouvoir et ses relais économiques (CCI…) sans aucune considération pour les contraintes légales, naturelles et environnementales se seront dissipées, la gueule de bois sera terrible.

Les démolisseurs achèvent l’église de Gesté à la pelleteuse

12 Sep

Ces deux dernières semaines, une pelleteuse a grignoté peu à peu ce qui reste du chœur, des chapelles latérales et de la nef de l’église de Gesté. Tandis qu’un trou apparaît au milieu du village, les opinions se clivent, entre nostalgiques et irréligieux, entre ceux qui espèrent l’église neuve promise par la mairie et ceux qui pleurent la perte irréparable de patrimoine dans ce petit bourg angevin.

Nous vous proposons de découvrir nos photos de la démolition. La galerie ci-dessus présente les photos que nous avons prises sur place le 10 septembre. La démolition s’achève dans la semaine avec la démolition des chapelles latérales seigneuriales et d’une partie du mur nord de la nef, qui étaient encore debout. L’ensemble de la crypte – et des parties latérales dont les accès sont surmontés de trilobes armoriés, par où les familles nobles entraient dans l’église – sera conservé, ainsi que l’élévation des murs sur 2 m 50 par endroits, sur 50 cm côté ouest, et trois piliers du chœur qui formeront une sorte de porche pour la nouvelle église.

Ci-dessous, voici les photos prises sur place une semaine avant, le 3 septembre. Le toit du choeur, qui pendait en porte-à faux depuis trois jours, a été enlevé au début de l’après-midi. Très homogène, il est venu d’un coup, emmenant avec lui le pignon du choeur, mais sans faire bouger l’ogive en tuffeau que la grue a fractionné peu après. Il est à noter que les murs, d’une élasticité importante – étant essentiellement constitués de terre entre les deux couches de pierre de chaque côté – résistent très bien aux coups de boutoir, même si, remarque le conducteur de la pelleteuse. C’est sa première démolition d’église, et il est franchement mal à l’aise. Il estime que « le côté sud est du choeur a été pourri par les infiltrations, dès qu’on touche quelque chose avec la pelle tout s’effrite« .  Cependant, « si nous n’étions pas obligés de protéger des projections les maisons situées juste à côté de l’église sur le flanc sud-est, et donc d’y aller doucement, il aurait quand même fallu une bonne semaine pour détruire l’église » qui semble bien solide pour une construction en péril.

Les photos de ces deux galeries peuvent être librement reprises, à la double condition que votre publication soit d’accès gratuit et que l’origine (Breizh Journal) soit indiquée, avec un lien vers l’article si votre publication est sur le web.

La Bretagne subit de plein fouet la concurrence agricole européenne

11 Sep

SAU-B5Statistique/Fiscalité. Dans une note du 6 septembre, le ministère du Commerce Extérieur observe que les exportations françaises de produits agricoles « continuent à s’effriter » et que « en dépit d’un repli pour les fruits, les importations agricoles continuent de progresser régulièrement, du fait d’achats importants de graines oléagineuses à l’Amérique (Brésil et Paraguay) et à l’UE (Bulgarie, Roumanie et Espagne) ». Par ailleurs, les « importations de produits des industries agroalimentaires repartent à la hausse avec, notamment, d’importants achats de viandes ». Seules les exportations de fruits tiennent encore la route.
La crise de l’œuf en août en Bretagne avait remis en tête d’affiche les gros problèmes de l’agroalimentaire français, et notamment de la Bretagne, première concernée. Face aux prix bas et à la force de travail peu chère de la Pologne, de l’Allemagne, de la Roumanie ou de l’Espagne, la Bretagne ne tient plus la corde. Pour l’œuf, cet état de fait s’était doublé d’un cafouillage européen aux dépens des Bretons. L’UE a en effet sorti une norme sur le « bien-être animal » qui met en place des conditions drastiques pour l’élevage, le transport et l’abattage des poules, ce qui nécessite d’importants investissements pour tous les maillons de la filière afin d’être aux normes. Du fait de leur situation économique, l’UE a accordé un délai  l’Espagne et la Pologne pour s’accorder avec la loi ; ce délai n’a pas été accordé à la France – ni donc à la Bretagne – ce qui rend les œufs bretons mécaniquement plus chers puisque les investissements de mise aux normes viennent d’être faits et doivent être rapidement amortis.

La Bretagne historique est la première région française productrice de lait, d’œuf, de porc et de volailles et se positionne en tête également pour la production de choux-fleurs, d’artichauts, d’échalotes, de mâche et de tomates sous serre ; notons aussi l’importance des cultures maraîchères, de la vigne en Loire-Atlantique, des fraises (Plougastel, mais aussi Cléder, Fay de Bretagne…), des oignons rosés de Roscoff, du muguet et des pommes à cidre. En 2010, l’agroalimentaire emploie plus de 80.000 personnes en Bretagne (dont 11.000 en Loire-Atlantique) et les exploitations agricoles emploient 74919 personnes. Il y a 37911 exploitations agricoles sur l’ensemble des cinq départements ; la superficie agricole utilisée totale s’étend sur 2 044 437 hectares, malgré une diminution constante du fait de la pression foncière autour des grandes villes et sur les côtes.

Les mots sur les maux Bretons peuvent être mis facilement : trop de charges, trop de normes, trop d’impôts. C’est bien pourquoi l’éco-taxe est vécue comme la dernière goutte qui fait déborder le vase déjà par trop rempli. L’érosion des exportations augmente le risque de surproduction et donc de nouvelles crises agricoles, face auxquelles les interventions de l’Etat ne seront guère que des emplâtres sur une jambe de bois tant qu’elles ne s’attaqueront qu’aux conséquences et non aux causes. La mauvaise santé des exportations agricoles bretonnes traduit est surtout la traduction sur le terrain, mais aussi sur les marchés mondiaux, du « ras-le-bol » fiscal : à force de taxer ceux qui produisent, le fruit de leur travail est trop cher et n’est plus acheté, donc les taxes rapportent moins et obligent l’Etat à en renforcer le produit déclinant par… d’autres taxes. Un engrenage fiscal meurtrier pour les Bretons comme les Français. Ce gouvernement – ou un autre – doit avoir le courage de remettre à plat le branlant, stipendieux et inefficace édifice fiscal français pour dépénaliser le travail, rendre moins chers les produits et libérer la croissance. Parce que, pendant que l’Etat se sucre à (grand) peine, les Bretons se serrent la ceinture.

Patrimoine menacé de la ZAD : la fontaine de l’Epine

11 Sep
Fontaine de l'Epine

Fontaine de l’Epine

Notre-Dame des Landes avant Notre-Dame des Landes. Nous continuons notre série sur le patrimoine remarquable de Notre-Dame des Landes. Au village de l’Epine, une route part à droite pour rejoindre le moto-cross du Houssais, sur la ZAD. Peu après la traversée de l’ancienne voie de chemin de fer de la Chapelle sur Erdre à Beslé qui permettait aux Chemins de fer de l’Etat de relier Nantes à Redon au plus court, à cent mètres à gauche, une ornière boueuse sur le côté de la route signale une niche de pierre, comme un puits à ciel ouvert. C’est là une fontaine alimentée par les eaux du bassin versant du Plongeon. Pour une raison inconnue, elle est aussi nommée fontaine du Champ Fou.

Cette fontaine se trouve sur le territoire de la ZAD et est menacée si le projet d’aéroport est mené à son terme. Dans les temps anciens, elle permettait d’assurer aux quarante fermes du village de l’Epine – et des hameaux proches – assez d’eau pour les vaches, mais aussi les locomobiles qui entraînaient les machines agricoles au moment des moissons. Aujourd’hui, cette fontaine qui ne tarit pas l’été sert encore aux usages agricoles.

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Ecotaxe : report de l’entrée en vigueur au 1er janvier 2014

10 Sep
Portique abattu à Guiclan

Portique abattu à Guiclan

Les Bretons vont être contents. Lors de la période d’essai entamée au 29 juillet dernier, suite à l’installation sur les routes de France de portiques d’éco-taxe, l’Etat a enregistré divers dysfonctionnements dans le fonctionnement des dispositifs d’enregistrement des véhicules qui ne peuvent être réglés avant l’entrée en vigueur de la taxe prévue à l’origine début octobre.

L’écotaxe vise à instaurer un cercle vertueux en faisant payer l’usage des routes et autoroutes non concédées par l’utilisateur, en dégageant des recettes pour financer les infrastructures de transport, et à terme en incitant à modifier les comportements. Ses détracteurs – notamment les Bretons en général et les transporteurs en particulier – lui reprochent d’alourdir encore le poids des taxes qui pèsent sur le transport, secteur déjà très taxé et de contribuer à la hausse des prix. Par ailleurs la gratuité des routes est un héritage historique en Bretagne, et a notamment été renforcée par le fait que le réseau des routes à 2×2 voies en Bretagne a été construit non par des concessionnaires privés ou l’Etat, mais par le contribuable local et les cinq départements depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, à l’appel du CELIB (Comité d’Etude et de Liaison des Intérêts Bretons).

Pendant l’été, près de 500 agriculteurs bretons ont abattu un portique d’éco-taxe à Guiclan, barrant la 2×2 voies Rennes-Brest  Ils ont agi ainsi pour protester contre la perte de compétitivité que va causer l’éco-taxe à leurs filières et leurs produits. Curieusement, suite à cette action, le gouvernement a nettement accéléré pour régler la crise de l’oeuf (causée par la surproduction et un cafouillage européen aux dépens des producteurs bretons) et sortir du marché près de quinze millions d’unités, ce qui a été fait en près de trois semaines. Pour l’heure, une réduction de 25% de l’éco-taxe a été arrachée par le Finistère et les départements de l’Aquitaine et de l’ouest de la région Midi-Pyrenées. Pas assez pour calmer la fronde des Bretons et des transporteurs sur l’ensemble du territoire.

Réseau soumis à l'écotaxe

Réseau soumis à l’écotaxe