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La journée de la jupe : une mobilisation étrangère à sa propre ville

23 Mai

attention-manipUne fois de plus, l’exception nantaise a frappé. Comme pour les pères sur leurs grues ou les chômeurs immolés, un fait divers nantais interpelle tout le pays et le met aux prises avec ses contradictions.

 

Finalement, la journée de la jupe qui n’est qu’un fait divers me au jour des réalités dérangeantes. Et oblige à poser des questions qui ne sont pas oins. Pourquoi cette initiative s’est bien gardée de toucher les lycées de quartiers défavorisés ? Là où justement la lutte contre le sexisme est une priorité. Cette initiative semble être pour beaucoup un délire de jeune bourge de gauche, très en retrait sur les réalités sociales, la vie réelle. Mais elle a reçu un retentissement national qui surprend et détonne d’abord dans sa propre ville.

 

La polémique s’est en effet propagée sur les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux qui se sont indignés qui n’étaient pas nantais. Ni lycéens d’ailleurs. Et l’infime minorité de ceux qui sont venus protester sur place étaient directement concernés – garçons à Clémenceau (Clém’) ou parents d’élèves du lycée ou des six autres établissements du 44 concernés par l’initiative. Mais le ramdam a poussé les élèves de Clém’ à endosser l’initiative et à venir en jupe ; car il a fait abstraction des réalités locales, et notamment de l’effet de groupe, ou encore du statut particulier de Clém’ parmi les lycées nantais.

 

« Parmi les secondes, il y avait pas mal de jupes. Et plus on montait dans les niveaux, moins il y en avait », commente un élève de prépa qui est scolarisé à Clém’ depuis la seconde. Etre contre la norme – ce que tes camarades, tes professeurs, le discours public encouragent – s’assume d’autant mieux que l’âge augmente. « En revanche, les meneurs étaient en terminale L et ES. Mais tut ça n’était guère sérieux, c’est peut-être pour ça que ça a si bien marché ». La polémique était elle trop sérieuse, et totalement décalée par rapport au sujet.

Il y a autre chose encore. Clém’ a toujours eu une identité particulière. Lycée avec beaucoup d’options artistiques et linguistiques, il échappe à sa destinée d’établissement bourge du centre-ville, mais le grand brassage d’idées et d’origines sociales qui y règne ne s’accompagne pas d’une croissance du multiculturalisme. C’est toujours un lycée blanc, auréolé par ses bons résultats, et où des élèves arrivent après avoir été poussés par leurs parents à faire des options invraisemblables pour échapper à une carte scolaire qui ne les arrange pas. Brassage d’idées, de point de vue, de revendications. « Les lycées d’ailleurs se rassemblent ici quand il y a des conflits, c’est d’ici souvent que ça part, c’est le lycée-flambeau ». Porte-drapeau des contestations, des choix idéologiques, des luttes. Un symbole.

 

Ce que nombre de polémiqueurs ne savaient pas. Avec leur opposition à coups de canon, ils ont réveillé l’esprit Clém’ qui n’a plus grand-chose à voir avec l’histoire du lycée – ancien couvent d’Ursulines, puis dernier lycée public de France à avoir eu un abbé pour directeur, abbé qui a d’ailleurs reconstruit les bâtiments dans leur état actuel.

 

Cela ne va pas sans engendrer d’autres problèmes. Dylan, élève de seconde, expliquait « aujourd’hui, celui qui est venu sans sa jupe, limite on le regardait mal. Finalement c’est du sexisme à l’envers ». Lutter contre les discriminations en instaurant des discriminations contraires, c’est fort. Ce n’est pas une solution, à mois qu’au lieu d’éradiquer le sexisme on ne veuille juste que l’inverser ?

 

Ce 16 mai, Nantes est bien loin de tout ça. La ville se dore au soleil, le vent de Loire rafraîchit agréablement les terrasses pleines, les rues sont populeuses et les visages apparemment insouciants. Mais les préoccupations sont loin des jupes, marginalisées d’ailleurs dans l’habillement féminin. La crise rode, imposant sa marque dans les dents creuses des alignements de vitrines et des porte-monnaie, les files de Pôle Emploi et les plantations forts abondantes des jardins familiaux qui sont nombreux aux portes de la ville, avec leurs éoliennes agricoles installées par la ville, la liste des audiences pour surendettement et le nombre de bureaux et de logements vides. Qui augmentent, bien que les grues continuent à tourner sans relâche dans le ciel breton.

 

Pour bien des nantais, la polémique de la jupe a été incompréhensible, tant c’était pour eux un fat divers parmi d’autres et d’ailleurs rapidement chassé par d’autres. Mais pendant qu’on parle de la jupe ou qu’on s’en offusque, tout le reste passe au second plan. C’est pourquoi le gouvernement peut aller allumer un (gros) cierge à la Manif pour Tous.

NDDL : Etranges provocations à l’est de la ZAD ce week-end

13 Mai

SHAR_6340_215_2D’étranges provocations ont tendu à nouveau la situation à l’est de la ZAD alors même que le devenir du projet d’aéroport apparaît chaque jour de plus en plus hypothétique.

Le 9 mai, une série d’événements curieux a eu lieu le long de la RD281 : déversement de déchets sur la route par un camion-benne, incendie d’une barricade, puis d’une cabane et d’une voiture, toujours sur le même axe. Ces incendies, qui ne manquent pas de rappeler ceux d’octobre 2013  sont attribués par certains à des « provocateurs policiers ». Ils pourraient aussi être l’oeuvre d’une délinquance locale en mal de divertissements. Ou d’habitants excédés par certains zadistes.

Le lendemain, le site du CLCA (lutteaeroportnddl) qui semble être celui des zadistes, mais qui ne l’est pas – et d’ailleurs n’a aucun lien avec les représentants officiels du mouvement anti-aéroport – a appelé à occuper la ferme de la Grée soi-disant vide à partir de 20h le samedi 10 mai. Cette ferme est située au sud de la ZAD, en limite de celle-ci, près de la Chébrerie et d’autres lieux occupés par les zadistes.

Cette ferme a été ouverte et une fête aurait été organisée dedans. Mais il y a un problème : elle est toujours habitée. Son propriétaire a refusé de vendre et était parti en vacances. Dominique Fresneau, au coeur e la lutte paysanne, nous précise d’ailleurs qu’en « dehors de la réoccupation de Saint-Jean du Tertre, il n’y a pas d’autres projets d’occupations de fermes pour le moment. Tous les autres appels sont l’oeuvre d’hurluberlus ». Il ajoute que le CLCA « a déjà appelé par le passé à occuper des fermes qui étaient habitées et dont les propriétaires avaient refusé de vendre au département et à Vinci ». Ce qui cause maintenant un véritable imbroglio autour de cette ferme en limite de la ZAD. L’action lancée par le CLCA – un petit groupe basé dans une ferme à Rezé, risque aussi de faire monter le ras-le-bol des habitants de Notre-Dame des Landes et de Vigneux contre les zadistes.

Sur le média de la gauche alternative et libertaire Indymedia, un habitant de la ZAD a commenté cet appel à l’occupation qui y était relayé en le condamnant : « appeler à l’occupation de la ferme et des terres d’un agriculteur qui refuse de collaborer avec AGO/VINCI relève plus de l’opération policière que d’un acte de résistance. » Fustigeant la « nullité stratégique et politique » du CLCA, il en précise la face cachée « relais massif de fausses rumeurs d’intervention policière, accusation infondées d’infiltrations, détournement de dons qui leur parviennent via leur site internet et dont personne ne voit jamais la couleur dans le mouvement (si ce n’est le versement de sommes liquides à quelques individus bien choisis), tentatives de sans cesse attiser les divisions dans le mouvement, ouverture bidon comme celle de la Grée. »

Bref, il conclut : « nous ne le répéterons jamais assez : le CLCA n’est ni une source fiable, ni un acteur de la lutte, c’est un micro-groupuscule de pseudos radicaux qui n’a même pas besoin d’être infiltré pour servir les intérêts de la préf et d’AGO, un pitoyable ramassis d’idiots utiles ». Et pourtant beaucoup s’y sont laissé prendre.

Décentralisation : il y a-t-il un pilote dans le ministère ?

25 Avr

epic-failLe dernier remaniement devait supprimer les couacs dans les ministères. Avec six ministres pour se partager le déclin de l’économie, ça marche moins bien chef. Finalement, une fois le jeu de chaises musicales achevé, le changement se fait attendre. Et c’est ainsi que divers ministres ayant fait la preuve de leur incompétence se sont retrouvés virés… jusqu’aux postes de secrétaires d’Etat où ils font la même chose. Ainsi va la République, rétribution des coupables, punition des contribuables.

Et BreizhJournal a pris des vacances. Pour en revenir, et constater écoeuré que la connerie bat son plein. Par exemple, l’intitulé du ministère de la Décentralisation a été modifié : ça c’est du changement ! Résultat, il faut réimprimer tous les supports floqués du nom du ministère. Les imprimeurs et les « fils de pub » apprécieront ce redressement (im)productif à la française.

Et il y a mieux encore. Sur la papier, le ministre titulaire de la réforme territoriale, c’est toujours la morlaisienne Marylise Lebranchu. Qui n’a d’ailleurs jamais trouvé le temps d’être plus bretonne que socialiste en avançant quelque peu la cause de la réunification. Ainsi, son secrétaire d’Etat, André Vallini, s’est vu proposer par Mme Lebranchu de reprendre le directeur de cabinet du ministre auquel il succède, c’est-à-dire Anne-Marie Escoffier. Mais Valls a dit stop : « il n’y a plus qu’un ministre du territoire, c’est toi, André [Vallini] ». Bref, ça promet. Heureusement que le délai limite pour redécouper les départements est en 2017. Ce qui leur laisse encore plein de temps pour jouer les têtes à couac. Jusqu’à ce que les Bretons, las de payer pour le théâtre de guignols parisien, fassent comme les Catalans ou les Ecossais dans leurs pays respectifs. Bref, qu’ils dégagent. Vite.

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Nantes : le chantier du poste ERDF de l’Ile Beaulieu

26 Mar

Municipales de Nantes : les malheurs de Sophie

15 Fév

carrambaLa candidate divers droite Sophie Van Goethem n’y arrive vraiment pas. Partie sans parti, elle ne dispose pas de l’appui d’une écurie politique. Mais elle aurait pu arriver à s’en créer une, ou tout au moins disposer – en six ans de mandat comme conseillère municipale – d’un fan club plus important. Sa réunion du 31 n’a guère réuni que ses familiers et ses voisins, une centaine de personnes, et la suite ne s’annonce pas mieux.

Sa liste n’est toujours pas complète. Pour la boucler, elle a tenté (sans succès) de débaucher des personnes inscrites sur la liste du Parti des Nantais (Pierre Gobet) ou sur celle encore en cours de gestation qui est réputée proche des idées du Printemps Français (les nantais pour la famille) ; elle persiste d’ailleurs à dire à qui veut l’entendre que cette dernière liste ne se fera pas et que certains de ses leaders ont rejoint la sienne. Pour semer le trouble, il n’y a pas mieux.

Elle a organisé un tractage à la gare. Quand ? Le 11 février à partir de 17h. Le genre méga-opération, avec battage par mail pour avoir du monde, points de distribution à la gare, véhicule de liaison (une 2CV jaune, pour l’anecdote), bref, des moyens et du monde pour faire entendre la « Chance pour Nantes », le slogan de la candidate. Curieusement, ce tractage n’a fait l’objet d’aucune exploitation médiatique, même pas sur le blog de campagne de la candidate. Et pour cause. Plusieurs listes avaient envoyé des « espions » ce jour là pour évaluer les retombées de l’action. Et il n’y avait guère que quatre malheureux tracteurs.

Pas assez pour espérer sortir Sophie Van Goethem de l’ornière. Pour l’heure, c’est surtout ce qu’un de ses proches nomme « la frustration personnelle » de ce professeur de droit qui mène sa campagne. Professeur qui n’hésite d’ailleurs pas à menacer de poursuite judiciaire tout média qui éclaire d’un jour un peu cru ses aventures électorales. Ou la malchance pour Nantes.

Un nouveau Portique Ecotaxe incendié et démonté près de Cholet

5 Fév
Portique écotaxe à Vierzon (Cher)

Portique écotaxe à Vierzon (Cher)

Le seul portique de l’Ecotaxe en Anjou n’est plus. Il se situait sur l’axe Nantes-Cholet à la Séguinière, dans les Mauges. Pris pour cible dans la nuit du 1er au 2 février, il est le 10e portique abattu depuis le début de la contestation en août 2013 et le second hors de Bretagne (après celui de Pontorson à la toute fin de l’année dernière). Ce portique, dont le pilier droit a considérablement été endommagé et l’armoire électrique noircie par les flammes, a été démonté le 4 février au matin.

Le précédent portique écotaxe à avoir été pris pour cible était celui de Saint-Aubin du Cormier, à une quinzaine de km au nord-est de Rennes. Il avait subi un incendie au pied de l’un de ses piliers le 25 janvier 2014 ce qui avait conduit la société Ecomouv à le démonter. Depuis début 2014, quatre portiques ont ainsi été rayés de la carte, trois en Bretagne à Jans (44), Missillac (44/56), Saint-Aubin du Cormier (35) et le dernier en Anjou.

 

Des portiques de l’écotaxe vandalisés tous les jours en France

En plus des spectaculaires incendies de portiques écotaxe, des portiques sont plus discrètement attaqués tous les jours dans le pays. De source policière proche du dossier, « tous les jours, des portiques de l’écotaxe sont mis hors service. Des câbles sectionnés, des armoires [électriques] forcées, des caméras et des capteurs sur les portiques démontés ou bâchés, ça n’arrête pas. » D’après cette source, plusieurs portiques ont été touchés dans le grand Est et le sud-Ouest, mais aussi dans les régions centrales du pays. Hors les neuf portiques démontés en Bretagne ou à proximité, on estime aujourd’hui qu’une trentaine de portiques du pays ne sont plus en état de fonctionner.

Pourquoi alors les médias n’en parlent pas ? « Il faut le voir », précise notre source. « Un portique incendié qui menace de s’abattre sur une route, ça se voit. Des câbles sectionnés ou des caméras bâchées non. Et les journalistes des divers médias régionaux ne sont pas spécialement connus pour hanter les routes ». Ils pourraient pourtant s’intéresser à ces vandalismes discrets qui témoignent d’une réelle opposition des français à l’écotaxe. Il y a quelques semaines, un portique a été ainsi mis hors service sur l’A63 à Cestas, au sud de Bordeaux.

Carte des portiques écotaxe détruits et opérationnels en France

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Manif pour Tous du 2 février 2014 (photos)

2 Fév

Dédicace à la librairie la Plume de Blain le 4 février

31 Jan

du tourisme couvJean Petit dédicacera un ouvrage intitulé Du Tourisme * fragments assassins. Dedans, il s’interroge sur un tourisme devenu sans saveur, produit de la peur et du conformisme, et son « maillage mondial de l’industrie touristique qui offre tout à la fois la possibilité de se rendre en tout lieu n’importe quand, mais par là-même enferme chacun dans des circuits et des comportements formatés ».

Ce livre s’interroge sur le tourisme, produit du marché mondialisé, qui a ses normes, ses agences et ses arnaques. Ses contrôles et ses soldes. Les choix qu’il laisse aux clients pour « personnaliser » leurs vacances, et qui les placent dans l’un ou l’autre des modèles universaux de l’industrie touristique. Ce livre dissèque les coulisses d’une industrie touristique qui, au-delà des contingences et des affiliations spécifiques, est « toujours le même noyau, celui du tourisme comme produit de consommation ».

De 17h30 à 18h30 le 4 février à la librairie la Plume, place Jean Guihard à Blain (en face de l’église)

Nantes. Municipales : Sophie Van Goethem présente ses voeux le 31 janvier

30 Jan

mairie-de-nantes-frais-reception-depensesA partir de 19h, Sophie Van Goethem, candidate Divers droite à Nantes pour les municipales, présentera ses voeux à la salle Bretagne. Ce professeur de l’Université candidate sous le slogan la Chance pour Nantes assure que sa liste est complète et qu’elle poursuivra son aventure jusqu’au bout. Ces voeux s’inscrivent dans une période où les négociations continuent entre divers leaders politiques et de la société civile pour se rapprocher des listes existantes.

Il y a à ce jour cinq listes du centre jusqu’à la droite (hors FN) : celle du Modem, celle – officielle de Laurence Garnier, celle de la société civile (Pierre Gobet), celle de Sophie Van Goethem (divers droite) et une autre proche du Printemps Français. Si la liste de LaurenceGarnier a été présentée le 22 janvier, celle de Pierre Gobet ne sera présentée que début février. Une liste qui devrait surprendre les nantais.

Nantes – Châteaubriant : vidéo-surveillance sur toute la ligne

18 Jan

videosurveillance-3La préfecture de Loire-Atlantique a donné le 13 janvier son accord à la vidéo-surveillance du tram-train et de ses gares, de Nantes à Châteaubriant. Des caméras seront donc installées dans les rames, mais aussi les gares suivantes : la Haluchère-Batignolles, Babinière, Erdre Active, La Chapelle Centre, la Chapelle Aulnay, Sucé sur Erdre, Nort-sur-Erdre, Issé, Abbaretz et Châteaubriant.

Pour les rames, le droit d’accès aux images s’exercera auprès du directeur de l’établissement TER des Pays de Loire ; pour les gares, auprès de leurs directeurs respectifs. L’autorisation est donnée pour cinq ans. « Hormis dans le cas d’une enquête de flagrant délit, d’une enquête préliminaire ou d’une information judiciaire, les enregistrements sont détruits dans le délai maximum de 30 jours ».  Rappelons que les autorisations de mise en place de la vidéo-surveillance peuvent, comme tout acte administratif, faire l’objet d’un recours dans les deux mois suivant la publication des arretés.

Si la ferme des 1000 vaches était un logiciel : crash système assuré

17 Jan

1000-vachesEn Somme, à Drucat, une contestation de fond s’installe contre une « ferme-usine », une ferme qui devrait compter près de 1000 vaches ; issue du regroupement de plusieurs éleveurs, cette ferme qui fait le pari de la production massive et de la génomique agricole suscite une opposition locale et nationale importante. Son chantier est actuellement bloqué par une centaine de militants de la Confédération Paysanne venus de toute la France.

La contestation est propulsée par une association : NOVISSEN, ou Nos Villages Se Soucient de leur ENvironnement. Le collectif, fort de 1900 membres et soutenue par 40 associations, s’oppose à un élevage « de dimension industrielle, et vecteur de nombreux risques sanitaires » (mutations de virus, ammoniaque…) et « environnementaux » (bilan carbone absent, pas d’estimation du niveau sonore, épandages qui risquent de polluer la baie de Somme…), mais aussi à « l’opacité et au lobbying autour du projet »

Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), « la sélection génétique de vaches à haut rendement est le facteur principal des problèmes de santé des vaches laitières, notamment concernant la fertilité, les problèmes digestifs, les maladies infectieuses, particulièrement la mastite ». Poussées à produire plus de lait, les vaches doivent manger davantage ; des céréales sont introduites dans leur alimentation, ce qui leur cause des problèmes digestifs et accroit le risque de maladies. Enfin, les énormes troupeaux de vaches sont sujets à des épidémies de tuberculose, ou à l’apparition de nouveaux virus, comme le virus Schmallenberg.

Un opposant à la ferme des 1000 vaches a théorisé le fonctionnement d’une ferme-usine en logiciel, dans une vidéo amusante, mais percutante. Si la ferme des 1000 vaches était un logiciel, conclut cette vidéo, le crash du système est assuré sous la double action des virus et du manque de place laissée à la nature.

Une méga-porcherie créée à Saint-Sulpice des Landes

8 Jan

mangona-cochonsC’est fait. Malgré l’opposition de nombreux habitants  et des trois conseils municipaux à Saint-Sulpice des Landes, Le Pin et Saint-Mars la Jaille, le préfet de Loire-Atlantique a approuvé l’extension d’un élevage porcin de 711 à 2212 animaux dans la commune.

L’arrêté préfectoral du 24 décembre 2013 vient conclure un processus de près de deux ans entamé par la société Nucléus, dont dépend l’élevage situé au lieu-dit Le Petit Coicault, à Saint-Sulpice. Spécialisée en génomique porcine, la société de 14 salariés dispose de cet unique élevage en Loire-Atlantique, en fonction depuis trois décennies, et qui emploie trois salariés ; cet élevage a été reconstruit en 2006-2007 sans augmentation du cheptel. La société basée au Rheu, près de Rennes, s’appuie cependant aussi sur un réseau d’éleveurs sélectionneurs qui ne cesse de s’enrichir avec deux nouveaux élevages dans le Gers et en Maine-et-Loire qui ont rejoint le réseau ces dernières semaines. La société a cinq actionnaires dont la Cooperl Arc Atlantique.

Il y aura tout au plus dans cet élevage « 192 truies, cochettes et verrats, 900 porcelets après sevrage et 1480 porcs charcutiers ou futurs reproducteurs ». Les verrats sont destinés à la génomique porcine, les porcs aux abattoirs bretons. Le lisier sera épandu sur plus de 260 ha dans trois communes, Saint-Sulpice, le Pin et Grand-Auverné, sur les parcelles de quatre prêteurs ; ces parcelles sont toutes dans le bassin versant de l’Erdre, qui rejoint la Loire à Nantes.

Nantes : attention aux faux bonnets Rouges !

5 Jan

bonnets-rouges-alarmeMise au point. Après quelques semaines de tâtonnements, les Bonnets Rouges bretons structurent enfin leur mouvement. Voici la liste des comités locaux  certifiés conformes à la charte « Vivre, décider et travailler » en Bretagne. Le but est d’empêcher toute récupération du mouvement et de mettre hors d’état de nuire celles qui ont déjà eu lieu.

Car il se trouve que les Bonnets Rouges bénéficient d’un capital sympathie important hors de nos frontières bretonnes. Les thèmes qu’ils abordent – lutte contre le matraquage fiscal, l’écotaxe, relocalisation des décisions, refus de l’avalanche normative – touchent un grand nombre de français et leur sensibilité méfiante envers le monde politique va dans le même sens que le ras-le-bol collectif que suscitent les gesticulations de politiciens de plus en plus déconnectés du monde réel. C’est pourquoi certains groupes ou individus souhaitent récupérer le mouvement des Bonnets Rouges ou tout au moins lancent des groupes locaux qui mettent ce bonnet afin de surfer sur le concept.

Ainsi, à Nantes, il y a deux groupes des Bonnets Rouges. L’un d’eux est sur la liste et il est officiel (groupe Facebook). L’autre s’est distingué par diverses actions dont la redécoration nocturne de la Préfecture. Ces derniers « bonnets rouges » sont en fait proches du Printemps Français. Catholiques et (contrairement à ce qui se dit) anti-lepénistes, étant donné que le FN nantais est très laïciste, ils ont rallié le mouvement Hollande Démission, dirigé depuis Paris et qui appelle quasi exclusivement à la démission de l’actuel président. Ils en constituent la cellule nantaise. Ce mouvement plutôt très français est aussi présent à Orléans, Fréjus, Aix et bientôt Tours.

La destruction de l’église de Gesté en vidéo

1 Jan

P1020802Cet été et cet automne, nous avions couvert le drame d’un petit village angevin : celui de Gesté dont la mairie a détruit l’église du XIXe siècle, prétendument pour la reconstruire, et ce après l’avoir laissée abandonnée et sans entretien pendant près de deux décennies. Nous avions retracé l’ambiance étrange de ce village plombé par le mensonge municipal et la soumission de ses habitants, la justice soumise aux démolisseurs comme elle est ailleurs soumise aux bétonneurs, la presse locale qui faisait le service après-vente de la mairie, l’Etat qui s’en fichait totalement et traitait le dossier par-dessus la jambe , les objets du culte abandonnés dans les décombres et nous étions là pour voir les dernières heures de l’église  lorsque la pelleteuse emmenait avec elle le souvenir du Gesté d’antan.

Noël Stassinet, du Souvenir Chouan de Bretagne, que nous ne remercierons jamais assez pour son soutien, était là aussi pendant ces heures terribles qui voyaient une municipalité unie dans le mensonge assassiner froidement le témoignage le plus solide de la Foi au coeur d’un petit village français. De ses heures passées sur place à filmer la démolition, il a fait un petit film de 14 minutes, comme un dernier hommage à cette église abattue en 2013 par la bêtise de quelques hommes.

Il y a aujourd’hui d’autres villages comme Gesté, où les églises sont laissées à l’abandon et demain une municipalité qui préfère passer l’argent public pour construire des ronds-points ou acheter des pots de fleurs dira aussi aux habitants : « rien à faire, l’église s’écroule », alors qu’elle survit aux pires tempêtes, aux guerres et aux fléaux. Il y a d’autres villages qui, une fois leur clocher abattu, disparaîtront du paysage, où n’y seront gravés que par une construction sans âme – un château d’eau, la tour de séchage de la caserne des pompiers ou une cheminée d’usine. Puissent ceux qui regarderont cette vidéo se rappeler de leurs églises : elles tiendront encore des siècles, si l’on veille sur elle, si on les entretient et si on empêche quelques « parvenus de la démocratie » de se faire une vaine gloire en les abattant.

Inflation de la Fonction Publique Territoriale : la CCEG épinglée

28 Déc

ag-publicLa CCEG – ou communauté de communes d’Erdre et Gesvres – qui regroupe à peu près toutes les communes riveraines du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes – a été épinglée par la Chambre régionale des Comptes, relève le média indépendant Breizh Info, qui fait l’inventaire des remontrances adressées par l’institution aux communes du département.

Ainsi, relève la Chambre régionale des comptes, « les charges de personnel, qui absorbent 17,6 % des crédits de fonctionnement, soit 2,3 M€ en 2011, ont été multipliées par deux depuis 2006 ». Cette inflation est cependant due au transfert des charges des communes vers l’intercommunalité et à l’accroissement des compétences des services de la CCEG. Cependant, il est probable que l’on aurait pu éviter le « doublement des effectifs » qu’enregistre l’institution. Ces charges restent cela dit en-dessous de la moyenne nationale – tirée par les grandes villes – car elles ne s’établissent qu’à 43€/habitant contre 67 au plan national.

D’autres villes ou collectivités se voient reprocher des évolutions plus graves. Ainsi de Pornichet : recours quasi systématique à des recrutements externes pendant les premières années de l’actuelle mandature municipale, embauche de contractuels plutôt que de fonctionnaires, ou encore une gestion qui laisse la bride sur le cou aux dits fonctionnaires puisque les arrêts maladie ont cru d’un tiers sur la mandature et les arrêts pour accidents du travail ont quasiment quadruplé. Les communes de Guérande, de la Turballe et de La Baule, ainsi que l’intercommunalité Sud-Estuaire (Saint-Brévin) sont aussi citées.