Archive | avril, 2013

Encore un guide touristique subventionné par les Pays de Loire

30 Avr

#OpMagouilles. Pour justifier son identité bidon, la région des Pays de Loire ne sait plus quel argent dépenser. Après les ambassades en Chine et Inde, la fumisterie ferroviaire dit « train Rayon Vert » à peu près du même acabit que le TER du conseil régional de Poitou-Charentes qui portait des panneaux solaires et roulait en fait au diesel, et le guide Michelin la région subventionne un guide Lonely Planet qui sans cela ne serait pas sorti, puisque clairement inutile, et donc déficitaire. L’intérêt public de ladite subvention ne paraît tout de même pas très justifié.

pédélie parenthèseMontant de l’étrenne généreusement octroyée : 32.000 €. Merci papy Auxiette. La crise est passée par là, c’est 8.000 € de moins que l’édition du guide Michelin Pays de Loire l’an dernier. A l’époque la pseudo-région en avait eu pour son argent, et en quatre langues, français, anglais, allemand et espagnol. Il faut dire que l’invention des textes est inexistante : l’on remet simplement ceux qui étaient publiés dans d’autres éditions auparavant. Le coût supporté par l’éditeur n’est guère que celui de la maquette et de l’impression. Le plus loin possible (de France) pour qu’elle revienne le moins cher possible.

Le guide Lonely Planet coûte 17.5€ et a été édité à 7.000 exemplaires, en français seulement. La vice-présidente de région Sophie Saramito (PS) avoue sans vergogne à nos confrères de 20 Minutes la finalité de l’opération : de la com’ aux frais des com-tribuables Bretons. Et dit au passage « ils en ont vendu 11.000 exemplaires, un retirage est prévu ». Sachant que le tirage est de 7.000 exemplaires, de deux choses l’une : où elle dit une bêtise, où la diffusion du guide – sans cela proche de zéro puisque les Pays de Loire n’intéressent personne – a été généreusement aidée par des commandes de la région pour le compte des lycées, des médiathèques, des maisons de la région et autres établissements publics… ce qui revient à payer le guide deux fois avec l’argent des autres. Nous penchons pour les deux solutions.

Lancement réussi des débats de l’association Une nouvelle dynamique pour Châteaubriant

29 Avr

NDC-CHBTLe matin du samedi 27 avril avait lieu le premier débat mensuel initié par l’association Une nouvelle dynamique pour Châteaubriant, propulsée par le jeune Maxime Lelièvre. Le débat avait lieu dans le bar le Bouchonet, place Charles de Gaulle, et a réuni 25 personnes devant deux intervenants dont l’expérience dans le milieu de l’éducation et de l’enfance est reconnue.

Né le 07/4/1984, Maxime Lelièvre a été l’ancien responsable des Jeunes Centristes et est aujourd’hui membre de l’UDI de Borloo dont il est le responsable dans le Castelbriantais. Il fut candidat de la droite et du centre  aux cantonales à Doulon, à Nantes, en 2011. L’association qui selon lui comptait déjà « une cinquantaine de membres en avril » a aussi distribué des questionnaires assez amples dans les 5000 boîtes aux lettres castelbriantaises ces deux derniers mois, recevant « quatre à cinq réponses chaque semaine » de la part des habitants. Elle vise à « créer le débat », ce qui n’est pas vraiment une habitude dans cette ville dirigée par la famille Hunault depuis 1959, à l’exception des deux mandats de Martine Buron de 1989 à 2001.

En haut lieu, l’initiative agace. Un proche de l’actuel maire, Alain Hunault, commente sans concession : « Alain n’est pas né de la dernière pluie. L’association porte un nom qui ressemble à s’y méprendre à celui d’une liste municipale et il voit dedans une opération-promotion du petit Maxime, pas tant pour son compte que pour lui forcer la main». Ce que l’intéressé dément catégoriquement : « L’association est apolitique et ne vise pas à être un tremplin ou autre chose. Elle propose des idées, des axes de réflexion. Si ces idées ne sont pas reprises par tel ou autre candidat, alors là seulement on prendra, début septembre ou octobre, la décision, ou non, de faire une liste ».

Apolitique ou non, l’association a choisi les intervenants des deux prochains débats – en mai et en juin, l’un sur l’urbanisme – l’aménagement de la place de la Motte étant passablement décrié par la population – et l’autre sur l’économie. Les deux invités ont une même couleur politique bien marquée : Nouveau Centre. Il ne s’agit ni plus ni moins que de Hervé Grélard – qui fut candidat aux législatives à la première circonscription de Loire-Atlantique – et du sénateur-maire de Saint-Sébastien Joël Guerriau, coordinateur de l’UDI en Loire-Atlantique qui plus est.

Coïncidence ? Les deux ont surtout été approchés « avant tout pour leurs compétences », assure Maxime Lelièvre. Hervé Grélard est président de l’ordre des géomètres-experts de France  et Joël Guerriau, passé par le Crédit du Nord, le Crédit Mutuel et la direction de 2005 à 2011 de l’association Finances et pédagogie qui réalise des actions de sensibilisation et de formation, sur le thème de l’argent dans la vie, auprès de tout public, est invité à s’exprimer sur l’économie. Deux débats qui promettent d’être riches d’idées nouvelles pour les habitants de la sous-préfecture de Loire-Atlantique et place-forte maîtresse de la défense Bretonne.

Ancenis : une adjointe au maire a bénéficié de 10.000 € de subventions pour le ravalement de sa maison

27 Avr

#OpMagouilles Pour qui connaît le centre-ville d’Ancenis, l’état des façades n’a pas l’air d’y être une priorité municipale. Il y a pourtant une ligne budgétaire consacrée aux aides municipales au ravalement des façades – 40.000 € par an, réduite à 20.000 € en 2013, dans le cadre d’une politique budgétaire plus économe, d’après la version officielle. En 2012, 57.000 € ont été dépensés dans le cadre de ces aides au ravalement – 26.202 € alloués par le Conseil Municipal du 25 juin 2012 à l’établissement scolaire privé Saint-Joseph et 31.000 € aux propriétaires. Parmi eux, 10.000 € ont été donnés par la municipalité à Philippe Poirier, le mari d’une certaine Poirier Nathalie, adjointe municipale à la jeunesse, aux sports et à la vie associative. Le couple ravalait leur maison – construite en 1888 et ayant un certain caractère. L’intéressée, jointe par BreizhJournal, ne trouve rien à redire à cette subvention « ce n’est pas parce qu’on est élu qu’on n’a pas droit aux subventions. Je gagne moins en tant qu’élue que ce que j’avais comme prof ». Avouons tout de même que c’est représentatif d’un certain état d’esprit.

NpoirierNathalie Poirier, membre du Parti Chrétien Démocrate (PCD) de Christine Boutin et notoirement opposée au mariage homosexuel avait envisagé de se présenter aux municipales en 2008 avant de rallier la liste de Jean-Michel Tobie. Elle s’était retirée de la campagne des cantonales de Saint-Mars la Jaille après que l’ex-député d’Ancenis pendant un an à peine (2006-2007) Robert Diat lui ait été préféré pour l’investiture UMP mais s’était présentée aux législatives 2012  avec l’investiture PCD en obtenant un fort honorable 5.55 % sur la circonscription et 15.5% sur la seule commune d’Ancenis. Envisageant à nouveau une candidature solo aux municipales d’Ancenis, elle a rallié la liste du maire sortant, accomplissant ainsi, ironie du sort, un gai mariage de la droite et du centre. « Jean-Michel [Tobie] lui a assuré qu’il se retirerait en cours de mandat pour lui laisser la place », commente une source très proche de la municipalité, qui estime qu’il s’agit là « d’un marché de dupes ».

Les subventions au ravalement sont attribuées après le passage d’un architecte – qui évalue les bâtiments selon une échelle qualitative fondée sur leur valeur historique et architecturale – et revient en fin de travaux apprécier leur conformité. A Ancenis, c’est le même architecte qui apprécie tous les bâtiments dont les propriétaires demandent une subvention municipale. Selon le « classement » qu’en fait l’architecte, la municipalité décide d’attribuer 2500, 5000 € ou alors 20% des travaux dans la limite haute de 10.000€. « Pour nous, 10.000 € ce n’était même pas 20% du coût des travaux, mais la maison le valait bien, on a eu 10.000 €, voilà. » D’autant plus, ajoute l’élue « que les 40.000 € de la ligne budgétaire n’étaient jamais dépensés, c’étaient plutôt 25 à 30.000 qui étaient effectivement attribués ». D’où une réduction à 20.000 € dans le cadre d’une politique économe et soucieuse du patrimoine, comme… le château a pu en faire les frais.

Les aides au ravalement ne passent pas en conseil municipal, leur attribution a été dévolue au maire seul (Jean-Michel Tobie) parmi ses compétences exclusives accordées par le conseil municipal en début de mandat. Cependant, normalement ces décisions prises par le maire seul sont listées en début de conseil municipal et paraissent dans les comptes-rendus de ceux-ci ; sauf pour le compte-rendu du conseil du 6 février 2012, et plusieurs autres en 2011 où elles ne sont pas détaillées. Le Conseil Municipal les approuve en bloc ou en prend acte. Curieusement, la décision d’allouer cette subvention à la maison de Nathalie Poirier n’a pas été dite en conseil et ne paraît pas non plus sur les comptes-rendus. En revanche les 10.000 € figurent aux dépenses dans la version détaillée du budget 2012. Stupeur de l’élue « ça aurait du passer parmi les décisions du maire ». Et non. Peut-être pour que les Anceniens ne posent pas de questions  inconvenantes. Raté.

NDDL : Ils sont partis mais pas leur système

24 Avr

Edito. Samedi, alors que je travaillais dans la charpente de la belle église XVIe que j’entretiens au cœur de la France, je fus atteint – magie du portable – par une communication de Bretagne. Je lâchai un instant le marteau, descendis de l’échelle et je décrochai. Après les salutations d’usage, mon interlocuteur de Notre-Dame des Landes me dit simplement « ils partent ». Sans qu’il lui faille m’expliquer que ce sont les gendarmes et qu’ils se tirent enfin de la ZAD, une même joie nous étreignit à des centaines de lieues de distance. C’est donc la fin d’une opération d’invasion policière qui avait commencé le 16 octobre 2012, il y a près de six mois. Enfin. Nous avions bavardé de ceci  et de cela, puis je raccrochai, pour aller vaquer à mes affaires.

C’est donc la fin de plus de six mois de lutte, de barricades et de tranchées, de chouanneries et de compromissions, d’amoncèlements d’illégalités et de voies de fait de la part du pouvoir, qui avait fini brisé par le général Hiver de même que Napoléon en Russie. Enfin, enfin, enfin la liberté, pensais-je en allant relever le régiment de bassines au garde-à-vous sous les multiples fuites dans la charpente. Ils sont partis par souci d’apaisement, en fait pour ne pas perdre la face et dépenser de l’argent à ne plus pouvoir bouger, liés qu’ils étaient par l’extrême inquiétude européenne et le rapport de la Commission Scientifique qui enterrait le projet,  deux faits majeurs qui n’avaient quasiment pas été couverts par l’ensemble des médias français. Et surtout parce que le pouvoir n’a pas assez de policiers à mettre à Paris. Ironie du sort : ce sont les manifestants contre le mariage gay, actifs sans cesse et partout en France, qui libèrent Notre-Dame des Landes un peu plus tôt.

Stop ! M’arrêtais-je en équilibre sur une poutre maîtresse du beffroi. Ils sont partis. Mais pas leur système. Pendant plus de six mois, le pouvoir républicain a suspendu le droit et les libertés fondamentales pour propulser un projet… illégal en droit européen et français depuis plus de quatre ans. Les populations locales et les opposants ont pu voir reconnaître leur droit grâce au seul rapport de force…. C’est-à-dire à la force de leurs poinggs et de leurs barricades. Pendant ce temps là, le même conseil général qui a soutenu à fond le projet (illégal, rappelons-le) d’aéroport a fait construire, avec la bénédiction du maire de droite local, un bâtiment dans la cour du château d’Ancenis qui foule aux pieds tant le bon goût que le droit du patrimoine. Ces deux exemples connus dans le département montrent qu’il n’y a aujourd’hui plus qu’une illusion du droit en France, maintenue par la complicité active d’une grande partie de l’élite politique. Collusion que l’on a retrouvée à l’œuvre pour soutenir le projet d’aéroport d Notre-Dame des Landes.

L’affaire Cahuzac a mis à jour la pourriture avancée au sein des élites politiques de la « Ripouxblique » et du gouvernement. Mais des Cahuzac, il y en a dans plein de mairies, et à l’intérieur des partis politiques. Ils ne sont pas moins nuisibles que leurs homologues nationaux, et pendant que ces derniers prostituent les intérêts de la France à leurs turpitudes ou à leurs affaires, les Cahuzac de village ravalent les façades de leurs alliés politiques, accordent des permis de construire illégaux ou des PPP injustifiés à leurs amis, ou encore subordonnent l’avenir de leurs terroirs ou l’environnement à leurs amitiés dans telles ou autres entreprises. Bien qu’éventuellement plus à portée de baffe, ils restent plus dangereux que leurs homologues nationaux parce que les conséquences de leur gestion sont immédiatement tangibles et se retrouvent assez rapidement soit sur votre feuille d’impôt, soit dans l’air que vous respirez.

opmagouillesCes derniers mois, l’air français, justement, vibre de révolte. S’il n’y avait eu « l’affaire Notre-Dame des Landes », ce serait sans doute resté un ras-le-bol passager contre un projet de loi de société décrié et juridiquement mal ficelé aux conséquences laissées délibérément dans le flou par une élite politique nationale du reste quasi-unanimement désavouée. Mais à Nantes plus encore que dans le reste de la Bretagne, le ras-le-bol est général contre à la fois un gouvernement qui depuis près de dix ans fait peu de cas des Bretons – quand il ne vient pas les insulter sur leurs terres – et contre des élites politiques locales qui, après avoir longtemps été relativement plus honnêtes que dans le reste de la France, se désinhibent peu à peu et touchent à tous les tabous – pratiques urbanistiques de complaisance, servilité face aux grands projets d’Etat, rapport au Breton et à l’exception culturelle, etc.

Selon l’endroit du spectre politique où l’on se place, cette révolte générale – qui fait s’émouvoir et manifester des gens tous les soirs dans des villes aussi séculairement placides que peuvent l’être Blois, Orléans ou Saint-Lô – se nomme ou se fait nommer « coup de balai » ou « printemps français ». En fait, c’est un immense ras-le-bol qui submerge le pays et le place devant le mois de mai le plus chaud qu’il lui soit réservé depuis longtemps. Un ras-le-bol dont vibre aussi la Bretagne, voire dont elle se trouve à l’avant-garde. Au grand dam des nationalistes Bretons autoproclamés, ceux des cabines téléphoniques politiques de l’Emsav, qui non seulement ne servent à rien, mais comme ils vivent dans leurs bulles, ne peuvent suivre la marche du monde. Comme bien des Français, les Bretons en ont aussi marre d’une classe politique qui se croit « tout permis » alors même que la France est en crise depuis 2007 et se trouve au bord du précipice budgétaire, les seules réformes radicales possibles pour sortir de la situation étant bloquées soit par les plus pauvres ( rigueur) soit par les plus riches (suppression de la plus grande partie des « niches fiscales »).

Notre-Dame des Landes, maintenant, c’est plié. Cet aéroport ne se fera plus. L’Europe n’en veut pas, le terrain ne le permet pas (98% de zones humides), les populations locales sont vent debout contre, et il n’y a plus d’argent à cause de la crise. Il faut garder cela à l’esprit en permanence, car le seul combat qui reste à mener, c’est d’empêcher que les Bretons ne se fassent voler leur victoire dans une « négociation » d’autant plus voulue par le pouvoir qu’elle est pipée d’avance. Les terres que Vinci et le Conseil général conservent doivent revenir aux paysans et à tous ceux qui voudront s’installer sur place pour nourrir les hommes, pour nourrir les habitants d’une métropole nantaise toujours plus grosse et toujours en panne de projet maintenant que – pour la première fois en deux siècles et demi – elle a échoué dans sa volonté de l’imposer – comme d’habitude – aux populations avoisinantes.  C’est peut être par cet échec majeur puisque historique que s’explique la rapidité de l’effondrement du système impulsé par Ayrault et ses amis – souvent aussi situés à droite et qui ont préféré signer un pacte de non-agression politique plutôt de voir dévoilées leurs petites tambouilles locales.

BreizhJournal avait été créé notamment pour couvrir, sans être censuré, les opérations policières à Notre-Dame des Landes et les monceaux d’illégalités qu’elles permettaient. BreizhJournal n’a pas la vocation d’un musée des anciens combattants. C’est pourquoi nous saluons le départ des forces de l’ordre de Notre-Dame des Landes, mais surtout nous changeons de braquet. BreizhJournal s’occupait du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes. Maintenant nous nous occuperons de tous ceux qui l’ont rendu possible : c’est-à-dire des petites et grandes compromissions de l’élite politique locale. Parce qu’il y a beaucoup à dire… et peut-être beaucoup à faire d’ici à mars 2014.

Nos premières investigations ont montré qu’il y avait des « kystes » politiques locaux bien plus graves que ceux que dénonçait Manuel Valls en novembre dernier à Saint-Nazaire. Des kystes qui mettaient en péril l’avenir tant des richesses humaines que naturelles ou historiques en Bretagne. Qui conduisent à poser la seule question qui compte vraiment : quelle Bretagne voudrions-nous laisser aux générations qui nous relèveront ? BreizhJournal veut laisser une Bretagne plus unie, plus juste et donc moins corrompue. C’est pourquoi nous allons démarrer notre petit Wikileaks local – circonscrit à la Loire-Atlantique – bien que nous nous n’interdisons pas d’en sortir quand nous aurons des renseignements sur des communes extérieures au département, qu’elles soient ou non en Bretagne d’ailleurs. Pour en savoir plus sur le petit Cahuzac qui peut-être se trouve à quelques km de chez vous, suivez tous les articles qui commenceront par #OpMagouilles A bientôt sur nos lignes et merci pour votre fidélité et votre soutien sans faille.

Vous habitez dans l’un des cinq départements de la Bretagne historique (ou pas), vous avez connaissance d’un projet ou d’une décision de vos élus locaux ou moins locaux qui vous étonne, vous choque, ou vous semble illégale, vous voulez partager votre émotion, que faire ? Adressez-vous à nous sur opmagouilles[at]gmail.com

Tensions autour de l’emploi d’ouvriers de PSA par la SNCF de Rennes

22 Avr

Donner du travail aux ouvriers PSA de Chartres de Bretagne, ce n’est pas si simple. La SNCF avait pourtant eu l’idée d’en employer 85 sur le site même de la Janais – afin de restyler des TGV à Rennes. Ces travailleurs extérieurs devraient être encadrés par quinze agents sous statut cheminot. Finalement, ils ne seraient que 80 ouvriers, mais la SNCF installerait ses équipements dès cet été. Le site de la Janais dispose de 1700 possibilités de reclassements pour les ouvriers qu’il va licencier, dont 600 en CDI à l’extérieur.

Logo Sud Rail BZH vertCependant ce projet récent n’est pas parti pour rouler sur de bons rails. Le syndicat cheminot Sud Rail Bretagne – pour lequel soit dit en passant, Bretagne se conçoit à cinq départements – met le carré et s’insurge contre cette « sous-traitance massive » et dénonce ce qu’il estime être un lugubre « poisson d’avril » dirigé contre les Ateliers – que l’on appelle Technicentre depuis une dizaine d’années – depuis longtemps dans le viseur. En effet, en janvier 2011, la direction de la SNCF a annoncé la fermeture de l’activité des ateliers dédiée aux voiture – 300 emplois par terre dans l’entreprise historique et les sous-traitants – en annonçant pour faire passer la pilule la construction d’un nouvel atelier en banlieue de Rennes où serait délocalisée la seule réparation des pièces de frein. 150 cheminots avaient alors manifesté contre ce projet.

Le syndicat Sud Rail rappelle que « Arnaud Montebourg, Ministre du  Redressement Productif a fait une visite surprise le 19 octobre 2012 aux Ateliers de construction du Centre (ACC) de Clermont-Ferrand annonçant aux 350 salariés de l’entreprise en difficulté la prolongation d’un contrat avec la RATP pour rénover des rames du RER B. Dans la foulée le directeur de la SNCF fait de même » sans doute par excès de zèle. Parce que les emplois sauvegardés de Clermont le seront aux dépens de ceux des cheminots Bretons, qui s’occupent justement des rames Mi79 du RER B. ACC est en effet une entreprise concurrente de la SNCF.

FeuRougeClignotantCe n’est d’ailleurs pas la première fois que les emplois Bretons sont cassés au profit d’activités concurrentes – et déficitaires – en France. Ainsi, fin 2012, la casse de l’emploi était limitée à Florange aux dépens du site Arcelor de Basse-Indre avec la bénédiction du gouvernement et de Jean-Marc Ayrault qui a vilement marchandé le site nantais pour obtenir un semblant de paix sociale en Lorraine. Deux fois raté, puisque les Lorrains ne se sont pas laissés prendre et que la fermeture des hauts-fourneaux entérinée il y a quelques jours laisse une région exsangue, humiliée et meurtrie. Sud-Rail Bretagne conclut en demandant que « cesse la comédie », que l’avenir des ateliers SNCF, de ses employés et sous-traitants soit fixé, et que cesse la « sous-traitance massive » effectuée par la SNCF aux dépens des cheminots et la « vente à la découpe » de l’entreprise. L’activité de restylage des TGV est prévue pour ne durer que 4 à 5 ans, et ce qui se fera à la Janais chez PSA sera fait au détriment des Technicentres (ateliers SNCF) de Romilly, Bischeim et Hellemmes qui tourneront en partie à vide. Sud-Rail demande donc une activité pérenne et le statut de cheminot pour tous.

L’ancien presbytère de Blain est par terre

21 Avr
Ancien presbytère de Blain fin 2012

Ancien presbytère de Blain fin 2012

C’est plié. Ou plutôt à demi cassé. La mairie gauche plurielle de Blain (PS-EELV-Front de Gauche) sera dans les temps pour inaugurer le 8 mai un square en lieu et place de l’ancien presbytère, un bâtiment construit en 1869 par Jean-Baptiste Buron qui était aussi l’un des architectes du passage Pommeraye, et dont une association locale de protection du patrimoine contestait la destruction.L’Association pour la préservation du patrimoine de la communauté de communes de la région de Blain (ACOPAC) a retracé l’historique du bâtiment et attaqué son permis de démolir au tribunal administratif. Les défenseurs de l’ancien presbytère mettaient en avant le bon état du bâtiment et la possibilité de l’attribuer à d’autres usages qu’à des logements.Le 4 avril, la mairie a débloqué à sa façon un dossier depuis longtemps en suspens et qui devait être tranché par la justice administrative le 12 avril. Elle a déposé un mémoire au tribunal administratif, ce qui a pour effet de repousser de plusieurs semaines le rendu du jugement. Depuis le 4 avril, elle a aussi fait entamer la démolition par l’entreprise Séjourné de Malville. Le bâtiment sera remplacé par un autre – de même emprise et au même endroit – qui abritera plusieurs logements à loyer modéré.

 

« Méthodes mafieuses »

Cave saine et sèche du presbytère - fin 2012

Cave saine et sèche du presbytère – fin 2012

Jacky Flippot, de l’ACOPAC, ne mâche pas ses mots : « Je suis déçu, oui. C’est inadmissible qu’une mairie pousse les feux ainsi et use de méthodes mafieuses pour créer une situation irréversible, sans se soucier de la justice. On parle beaucoup de moralisation aujourd’hui. La moindre des choses, c’est que la mairie attende le jugement. » L’ACOPAC a déposé un référé au début des travaux, afin de les faire arrêter. Elle a été déboutée, et a dépensé 1.700 € en pure perte. Un jugement sur le fond est attendu, mais il est peu probable que la justice condamne la mairie à reconstruire le bâtiment, sain mais assez vétuste et difficile à transformer en logements. La mairie avait déclaré en 2009 vouloir le restaurer pour y mettre les bureaux de la maison de retraite, mais a fait volte-face en 2010 devant le coût des travaux, qu’elle estimait à 1 million d’€.Une gestion des logements publics qui laisse à désirer

presbyt3L’opposition – dont les membres étaient partagés quant à la question de l’ancien presbytère, n’a rien dit sur le passage en force de la mairie, bien que certains de ses membres ont à cœur de dénoncer l’aveuglement et les méthodes « soviétiques » de la majorité, qui selon eux n’est composée que de « rouges », c’est-à-dire de membres du Front de Gauche ou de la CGT. « L’opposition s’en fout complètement », explique Jacky Flippot. Le manque de sens politique de l’opposition est une bénédiction pour la mairie, dont ce n’est pas le premier passage en force – l’affaire de l’aire de jeux de Saint-Emilien en est un autre tout aussi révélateur sur les limites de la démocratie participative à Blain.

Cependant, il y aurait beaucoup à dire sur la gestion des logements qui dépendent de la mairie. L’un d’entre eux – au-dessus de la trésorerie – a été transformé en dépôt d’archives municipales. Un autre, entre l’ancienne mairie et l’ancienne école de Saint-Emilien de Blain, est vide depuis le départ de son dernier occupant, il y a plus de six mois. Plusieurs autres sont vacants dans la « cité » Saint-Laurent, des immeubles proprets de cinq étages entre le centre de Blain et le Canal de Nantes à Brest. Quant à l’ancienne morgue municipale, qui ne servait plus depuis des années, ses 79 m² (« deux pièces sur carrelage, un sanitaire et un grenier ») qui pouvaient être aisément transformés en logement ont été cédés 38.000 € par la mairie par délibération du conseil municipal du 21 février 2013. Autrement dit bradés. Pendant que des Blinois n’arrivent pas à se loger, des logements viables sont cédés par la mairie ou laissés sans occupants. Il n’y a sans doute pas d’urgence pour l’équipe municipale en place. En revanche, ce fut vraiment urgentissime de raser l’ancien presbytère au lieu d’attendre quelques semaines que la justice tranche l’affaire.  Le sens des priorités de la municipalité échappe souvent au commun des mortels.

En mai, la Bretagne se met à l’heure galloise : voici le programme

20 Avr

bzh-walesNous vous écrivionsqu’à l’initiative de la section des Relations interceltiques et internationales de l’Institut culturel de Bretagne, la Maison de l’Europe de Brest et l’association Bretagne-Pays de Galles, la Bretagne se mettra à l’heure galloise en mai avec l’organisation de manifestations, expositions et conférences dans 17 lieux en Bretagne. Nous vous écrivions aussi que dès que l’on aura le programme, on le publiera sur un support simple et accessible, comme une Google Map. Chose promise, chose due. La ligne représente  – évidemment – les frontières de la Bretagne. La carte a été mise à jour le 28 avril à la lumière du programme définitif.

Fest-noz contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes ce soir à Pont-Péan (35)

20 Avr

bigouden-nddlA l’affiche Hamon/Martin Quintet ; Kedal ; Tan Arvest ; Ifig ha Nanda Troadec et Hamon/Leroy pour soutenir la lutte contre l’aéroport de Notre Dames des Landes. Le fest-noz est organisé par le collectif rennais de soutien aux opposants à l’aéroport. Il a lieu à partir de 20h00 à l’espace Beausoleil de Pont-Péan, au sud de Rennes sur la RN137 (gare de Bruz).
Renseignements sur le site. Entrée : 6€.

Nantes : la manifestation contre le mariage gay se heurte à la violence des partisans de la loi

19 Avr

Hier soir, la manif pour tous 44 a organisé une manifestation à roulettes (vélos, poussettes, trottinettes) pour manifester pacifiquement contre la loi Taubira. Le cortège, devait partir de la place Viarme, descendre vers les 50 otages, passer devant la mairie puis redescendre vers la préfecture. L’événement, a rassemblé environ près de 1200 personnes selon les organisateurs et la police, pour une fois d’accord sur le nombre. Bref, un rassemblement qui devait se passer dans la bonne humeur et le respect qui caractérise la manif pour tous depuis le début. Malheureusement, les personnes qui souhaitaient exprimer en paix leur point de vue allaient vite s’apercevoir que la liberté d’expression est un concept pas encore maîtrise par tous.

visuelEnviron un quart d’heure avant le départ du cortège, entre 150 et 200 militants pro-mariage pour tous sont arrivés et on immédiatement crié des insultes, brandi des doigts d’honneur, des bouteilles en verre, et hurlé des appels au meurtre, tels que « un hétéro une balle, une famille, une rafale ». Des CRS se sont déployés immédiatement entre ces provocateurs et les manifestants abasourdis devant ce déchaînement de haine aveugle. La violence allait encore monter d’un cran : un jeune homme, passant sur un trottoir a côté des partisans de la loi Taubira a vu arriver sur lui une dizaine de personnes qui lui on arraché son drapeau et l’on roué de coups, avant que des CRS  interviennent. Dans la foule des antis, une dizaine de policiers en civils veillaient à la sécurité des manifestants. De son côté, la manif pour tous avait déployé un cordon de sécurité pour se protéger et aider la police. Une fois le cortège parti, des jeunes filles costumées en Marianne bâillonnées, ouvrant la marche, comme les symboles d’une démocratie foulée au pied, les partisans de la loi ont tenté de charger la foule en passant par les rues adjacentes. Heureusement, le dispositif mis en place par la police a réussi à les contenir avant que des familles ne se fassent molester.

Une fois le cortège arrivé devant la préfecture, différent intervenants ont pris la parole pour argumenter une fois de plus sur leur refus de cette loi et sur les conditions antidémocratiques du passage de cette loi. Ainsi, un intervenant a expliqué que « Nantes, ancienne ville esclavagiste, a retenu les leçons de son passé et ne laissera jamais qu’on puisse acheter des humains ! ». D’autres se sont insurgés contre l’emploi systématique de la violence par les partisans de la loi : « ils nous disent violents, et ils appellent au meurtre ! » ou encore leurs accusations à l’encontre des manifestants opposés au projet de loi Taubira : « ils nous disent homophobes mais des homosexuels défilent avec nous. » Après quoi, les organisateur ont donné le signal d’une « dispersion en groupes et rapide« ,  ils craignaient en effet que des agressions se produisent comme a Lyon et Caen où un père de famille s’était fait agresser par des pro-mariage pour tous. Dure soirée pour la démocratie…

François Hollande avait dit qu’il serait le président du rassemblement. Et il a réussi : c’est un fait, jamais une telle mobilisation n’a été faite dans l’Histoire récente de France. Un président réussissant l’exploit de rassembler des catholiques, des athées, des musulmans, des homosexuels, pour une cause commune, ne peut être totalement mauvais.

Sur un média habituel des groupes d’extrême-gauche qui ont participé aux heurts, se trouve une toute autre version des événements. Un appel à une contre-manifestation avait été posé pour « 19h30 à Hôtel-Dieu », laissant le flou sur les intentions des contre-manifestants « nous verrons ensuite ce que nous ferons, contre-manifestation, blocage du cortège… ». De fait, usant d’un vocabulaire très péjoratif envers les manifestants opposés au projet de loi Taubira, qualifiés de « homophobes », « nervis », « fachos », « réactionnaires » voire « militants d’extrême-droite », les contre-manifestants qui font le récit des événements dénoncent « les violences policières » , autrement dit l’action des CRS pour protéger les manifestants pacifiques contre le projet de loi des coups et blessures portés par les « militants LGBT et antifachos » à l’origine de la contre-manifestation. Des faits de violence sont reconnus entre les lignes, ainsi des drapeaux brûlés et de l’agression d’un manifestant : « Quelques drapeaux de la « manif pour tous » sont brulés, des slogans sont chantés, ça crie de part et d’autre. Une bousculade a lieu entre un homophobe et une camarade » ainsi que de la tentative de blocage de la manifestation arrêtée par une charge des forces de police : « La manif homophobe s’élance, notre cortège décide de contourner le dispositif par une petite rue pour atteindre le cortège des réactionnaires. Arrivés sur une place ou passent les fachos, c’est le déferlement de violence : les flics anti-émeute nous sautent littéralement dessus ». Les contre-manifestants notent avoir été gazés sans ménagement par les policiers « plusieurs bombes de gaz [lacrymo] grand format sont vidées à bout portant dans [leurs] visages » et d’avoir vu un de leurs camarades interpellé. A noter qu’un commentaire d’un participant à la manifestation contre le mariage gay a été censuré par Indymedia. A chacun de juger de quel côté se trouve la violence, verbale et physique, ainsi que la volonté d’accepter l’expression libre de l’avis – diffèrent – d’autrui.

Louis Lecomte pour BreizhJournal

Armor-Lux victime de l’inconséquence du gouvernement

18 Avr

Depuis quelques jours, le gouvernement a encore fait 50 victimes en Bretagne. Serait-ce des manifestants gazés pour sauver l’honneur de quelque Premier Ministre ? Non point. Des agriculteurs emprisonnés pour un délit imaginaire parce qu’ils s’opposaient à un grand projet inutile ? Non plus. Alors qui ? Armor-Lux, PME Bretonne du textile, et cinquante emplois supprimés.

armor-lux-comedieQue s’est-il passé ? Armor-Lux détenait le marché de la fabrication des uniformes de policiers, depuis 2008. Elle espérait le garder sur la période 2013-2017. Mais au bout d’une procédure dite – par blague sans doute – de dialogue compétitif, c’est une filiale du groupe GDF-Suez spécialisée dans l’ingénierie et les systèmes de communication qui décroche le sésame. Ineo, ladite filiale, n’entrave que dalle à l’habillement. Pas grave ! Elle s’est associée à quelques PME du textile – dont une du Pas de Calais – auxquelles elle sous-traitera la production mais empochera le flouze. Cela a suffi au ministère pour prétendre favoriser la « production française », relève le Canard Enchaîné avec saveur. Un vrai coup de Taser qu’assène l’administration de Valls à la PME Bretonne. Une vraie justification aussi pour un small business act local qui permette aux entreprises publiques – y compris aux forces de police du cru – d’acheter Breton et non de maintenir la flamme bleue de GDF Suez.

Mais visiblement, pas la production Bretonne. Bilan pour Armor-Lux : cinquante emplois supprimés, 25 millions d’€ de recettes perdues – argent d’autant plus précieux qu’il ne dépend pas des fluctuations du marché – et un possible imbroglio judiciaire en plus. D’après nos informations, en haut lieu l’on a estimé « qu’Armor Lux était déjà bien assez connue comme ça ». Du coup de pub de Montebourg au coup de masse de Manuel Valls, le gouvernement avance cahin-caha et la Bretagne paie les pots cassés.

Manifestants gazés en gare de Nantes : le système Ayrault tombe le masque

17 Avr

Quatre jours après que les manifestants qui bloquaient samedi 13 avril au soir le train de Caroline Fourest en gare de Nantes se soient fait charger et gazer  en pleine gare sans évacuation préalable – mettant en péril des milliers d’usagers et les agents SNCF dont plusieurs se sont fait gazer – une question taraude tout le monde : qui a donné l’ordre de cette énorme bavure, et pourquoi ? La préfecture n’a pas voulu s’exprimer. Nous sommes en mesure de répondre aux deux. Décryptage.

Le côté mou et le côté casque à pointe

ayrault-930_scalewidth_630Nous disposons d’informations très confidentielles qui nous permettent d’affirmer que l’ordre de gazer n’a pas été donné par le Préfet. Ni même par le Ministre de l’Intérieur. Mais plus haut encore. Celui qui a longtemps sévi à Nantes développe maintenant au gouvernement une hésitation molle qui tranche avec la rigidité avec laquelle il menait les affaires nantaises et imposait ses choix à tous – c’est ainsi qu’il a relancé le grand projet inutile et bientôt enterré de Notre-Dame des Landes. Rigidité à laquelle tout le monde se pliait, y compris les élus de l’opposition. C’est en quelque sorte le côté casque à pointe de ce professeur d’allemand.

Loïc Maurice (CNIP), candidat aux municipales de Nantes nous raconte son premier conseil municipal « Il y avait un curieux ballet de chemises cartonnées vertes et rouges ; attentif à tout, je l’avais remarqué. Des chemises vertes qui étaient transmises par les élus de la majorité au cabinet du maire, dont ils recevaient des chemises rouges. Alors je demande au collaborateur de l’opposition – un fonctionnaire payé par la mairie chargé de nous aider – ce que c’est que cela. Il répond avec un très grand naturel : les chemises vertes contiennent les questions posées par les élus de la majorité au maire. Les chemises rouges contiennent ces mêmes questions – reformulées dans un sens plus acceptable pour le maire et la réponse d’avance rédigée qui allait leur être donnée au conseil, ainsi que le nom de la personne qui la leur donnerait. Et les élus de la majorité se pliaient tous à ce rituel bien peu démocratique – et qui montrait le peu de considération que le maire leur portait –  comme des toutous ». Les élus de l’opposition aussi, puisqu’ils ne l’ont pas dénoncé et ont d’ailleurs fait encore mieux en se rendant incapables de s’organiser pour reprendre la ville aux socialistes, avec un niveau d’amateurisme et de tambouille interne qui frisait, tant en 2001 qu’en 2008 l’incompétence… ou la connivence.

Pourquoi alors le Jean-Marc Ayrault de Nantes, casque à pointe en Bretagne, est si mou à Paris ? Un proche de l’actuel gouvernement commente cyniquement : « parce qu’à Paris, il doit parler et négocier avec de vieux lions de la politique, qui savent comment le mater – c’est bien le diable si en des décennies de politique il n’a pas quelque chose à cacher – et de fait le tiennent par les couilles ». Si bien que le Premier Ministre est remarquablement effacé et se fait avoir dans tous les arbitrages – de Harlem Désir qui lui a été imposé à la tête du PS à Montebourg qu’il avait voulu virer et que Hollande a maintenu pour garder une caution de gauche assumée. A Nantes en revanche, Jean-Marc Ayrault garde sa rigidité, voire agit encore plus durement pour faire oublier ses revers parisiens. Au risque de causer d’énormes bavures. Comme le dit Loïc Maurice « le soir du 13 avril, le système Ayrault se démasque. Cet homme se présente comme démocrate chrétien. Il n’a été ni l’un ni l’autre et en offre une preuve éclatante ».

Un ordre absurde pour pallier au délitement rapide du système Ayrault

Alors pourquoi cet ordre ? Un proche du Premier-Ministre commente, sous couvert d’annymat : « si cela avait été à Dijon, Marseille ou même Paris, cet ordre n’aurait jamais été donné. Jean-Marc a une relation très possessive avec Nantes, qu’il voit vraiment comme ‘‘sa’’ ville, ‘‘son’’ fief ». Depuis qu’il est au gouvernement, Jean-Marc Ayrault perd peu à peu pied à Nantes, ses échecs successifs, l’incapacité du gouvernement à redresser la situation du pays défont peu à peu son aura locale. Comme il ne s’est jamais préoccupé de sa succession, ceux qui ont pris la relève à gauche à Nantes apparaissent ternes et interchangeables. Et même dans les administrations, les mouvements d’hommes et le désaveu croissant du gouvernement délitent nettement le « système Ayrault ». Enfin, comme Nantes se trouve au centre de tous les enfumages et de toutes les luttes sociales – chômeurs qui s’immolent, Notre-Dame des Landes, opposition au mariage gay (le département étant l’un des cinq plus actifs de France dans la contestation et le nombre de pétitions signées au CESE), une tension extraordinaire donne chaque jour des coups de boutoir dans la chape de plomb du système Ayrault. « Nous sommes en train de lui démolir en quelques mois vingt-cinq ans de travail, vingt-cinq ans de mandats municipaux où il s’est fait une stature locale, puis nationale, et ça le rend furieux », explique Loïc Maurice au sujet de Ayrault.

De fait, Nantes est devenue une fournaise sociale, qui n’a jamais été aussi active, tous azimuts, contre le gouvernement, la ville où peut-être ces efforts sont encore plus visibles qu’ailleurs puisqu’elle est aussi celle du Premier Ministre. C’est aussi à cause de Nantes que le Premier Ministre a empêtré le gouvernement dans l’impasse – politiquement indéfendable et condamnée par l’Europe – de Notre-Dame des Landes, projet qui depuis a été enterré par les scientifiques. Le mutisme du gouvernement – et de la grande presse – témoigne du malaise grandissant à ce sujet, de l’impact des événements de Nantes sur le moral du Premier Ministre, et par là sur toute l’action et la légitimité du gouvernement. Alors, que s’est-il passé samedi soir en gare de Nantes ? Une tentative maladroite d’inverser le cours des choses, de sauver le système Ayrault. L’effet est tout à fait inverse : le système Ayrault coule à pic, Nantes respire plus librement, et le gaz lacrymogène fait pleurer à Matignon et à l’Elysée. C’est l’odeur d’un scandale d’Etat, le cri de manifestants pacifiques – et de milliers d’usagers d’une gare bondée qui ne l’étaient pas moins – sacrifiés à l’égo d’un homme. Inadmissible, fut-il l’ex-maire de Nantes.

Aéroport de Notre-Dame des Landes : le CNPN enterre le projet

16 Avr

Le comité permanent du Conseil National de la protection de la nature s’est réuni le 10 avril au sujet de Notre-Dame des Landes. Les autorisations dont Vinci a besoin pour déplacer les espèces naturelles protégées et pour porter atteinte aux zones humides via la loi sur l’eau sont accordées par le CNPN. C’était à ce jour l’un des plus gros verrous internes à l’ordre juridique français qui s’opposait à la poursuite du projet. Il n’est pas près de sauter.

Le comité s’est réuni au sujet du rapport de la Commission Scientifique, une vraie bombe dont l’importance est minimisée par le gouvernement et qui conduit surtout à enterrer le projet. Définitivement. Le conseil national pour la protection de la nature l’a accepté. Il a fait plus encore : il s’y est rallié et le soutient, lui donnant un tout autre impact. Le comité permanent « fait sienne les douze réserves présentées dans le rapport et demande qu’elles soient effectivement prises en compte par les maîtres d’ouvrage », Vinci-AGO et l’Etat.

 

Deux ans d’études préalables à nouveau nécessaires

asilairLe comité permanent du CNPN recommande donc, conformément au rapport de la commission d’experts scientifiques, la réalisation de « compléments à l’état initial », soit d’études, « sur une période d’au moins deux années », ce qui couvre des études de la biodiversité, des biotopes, des flux hydrologiques… et surtout a comme conséquence que jamais la date d’ouverture de l’aéroport à 2017, ni même à 2018, avancée encore par le gouvernement, ne pourra être tenue; donc il faudra renégocier complètement le contrat de concession, qui prévoyait une date limite au début de 2018, et surtout refaire les études d’impact et l’enquête pour une nouvelle déclaration d’utilité publique, puique l’actuelle deviendra caduque. Surtout, comme pour étudier la biodiversité il faut porter atteinte le moins possible au milieu auquel on s’intéresse, les travaux doivent être suspendus, les opérations policières aussi.

Le comité poursuit en reprenant le grief relevé par le collège d’experts de la commission scientifique, à savoir « l’inopérance de la méthode pour déterminer les mesures compensatoires » et rappelle que cette méthode a servi pour l’examen des dérogations à la protection stricte des espèces qu’il a examinées le 5 juillet 2012. Le comité permanent du CNPN « considère que les demandes de dérogation qu’il a examinées doivent être revues avec la nouvelle méthode validée ». Sans autorisation de déplacement des espèces, pas de travaux possibles.

Infligeant un cinglant désaveu au gouvernement et à sa communication officielle – selon laquelle seul le rapport de la commission de dialogue, écrit pour empêcher le gouvernement Ayrault de trop perdre la face – et ses plumes – dans l’histoire – le comité permanent du CNPN achève le travail en tirant à la mitrailleuse lourde : « le CNPN demande à l’Etat, dans le cadre du projet de loi-cadre biodiversité, de revoir la procédure d’instruction des projets d’aménagement du territoire, afin d’instaurer l’indispensable articulation entre les dispositifs en place (étude d’impact, dérogation espèces protégées, incidence loi sur l’eau, fouilles, enquête publique) et le calendrier de réalisation des projets ». Bref, ce qui veut dire que la conception et le calendrier du projet de Notre-Dame des Landes ne prenait absolument pas en compte les obligations légales d’étude et de protection des milieux et des espèces. Donc que le projet est illégal, comme nous l’écrivions encore le 22 novembre dernier.

Télécharger l’avis du comité permanent du CNPN

NDDL : Des affrontements à nouveau, plus d’une douzaine de zadistes blessés

15 Avr

Ayrault aurait besoin qu’on lui explique le sens du rapport de la Commission Scientifique, qui a enterré complètement le projet d’aéroport – mais curieusement bien peu de médias s’en sont fait l’écho, rejoignant ainsi dans la censure le déni du gouvernement. Donc ce matin les policiers se sont vus donner l’ordre de reprendre avec énergie leurs positions sur les carrefours qu’ils tiennent normalement – les Ardilières au nord, la Saulce (RD81) et les Fosses Noires (RD281) au sud. Et ils ont été accueillis fraîchement

Cabane-chicane au débouché du chemin de Suez, Notre-Dame des Landes

Cabane-chicane au débouché du chemin de Suez, Notre-Dame des Landes

Depuis 7 heures du matin, Notre-Dame des Landes vit à nouveau dans l’odeur âcre du gaz, le vacarme des grenades assourdissantes et des flashball. A neuf heures, après deux heures d’affrontements acharnés, les forces de l’ordre reprennent difficilement le carrefour des Fosses Noires. Ils s’attaquent alors au carrefour de la Saulce, autour du quel se massent opposants, puis ensuite au carrefour des Ardilières dont ils prennent le contrôle sans coup férir. Des ordres sont donnés aux gendarmes mobiles d’étendre leur tête de pont et de s’assurer d’un contrôle complet des dits carrefours. Résultat : ils chargent à 10h20 dans le bois de la Rohanne près de la Rolandière, il y a trois blessés parmi les zadistes. A midi, ils commencent à débouler dans le chemin de Suez. La première cabane qui barre le chemin est incendiée pour faire obstacle aux forces de l’ordre. Actuellement à 13 h 15 les combats ont cessé, « mais peuvent reprendre à tout instant », nous assure-t-on sur zone où un appel à mobilisation est lancé tous azimuts. Un convoiturage a ainsi été mis en place à partir du Cardo à Nantes pour aller sur la ZAD. De leur côté, les policiers mobilisent aussi : un renfort de près de cent gardes-mobiles est arrivé vers midi, 250 nouveaux agents ont été dépêchés en début d’après-midi. A 14 h 30 plusieurs véhicules de police barraient le carrefour des Ardilières. Le procureur Françoise Le Coq leur a donné le droit de perquisitionner les véhicules à la recherche de matériaux de constructions et produits inflammables. L’accès à la ZAD reste possible par les multiples voies détournées qu’offrent ces 1200 hectares de bocage. A 16h 20 les affrontements se sont achevés. Un zadiste âgé s’est avancé au-devant des policiers qui progressaient sur le chemin de Suez vers la Chataigne pour leur signifier que s’ils allaient plus avant, il serait la première victime qu’ils devraient laisser sur le carreau. Après négociation, les forces de police sont revenues sur le carrefour de la Saulce.

« Une douzaine de blessés, au grand minimum »

L’infirmerie, débordée, gère la situation de son mieux. L’équipe médicale compte « une douzaine de blessés au grand minimum » parmi lesquels « deux ont reçu des éclats de grenades de désencerclement », deux autres ont eu des impacts de flashball dans le visage qui ont causé « des blessures ouvertes », une personne a du être évacué à l’hôpital (blessure à l’oeil par flashball). Comme le 24 novembre, les gendarmes ont bloqué l’accès à l’ambulance au carrefour des Ardilières – ce qui est illégal – et ont à nouveau bloqué sa sortie pendant « plus de cinq minutes », l’ambulancier ayant du user d’un subterfuge pour pouvoir se dégager et remplir sa mission. Du côté des policiers il y a trois blessés dont un qui a essuyé un jet de cocktail-molotov.

« La situation devrait s’apaiser bientôt »

31-10CRSDepuis Bruxelles, Sandrine Bélier a été mise au courant et les élus sur place sont mobilisés – à commencer par Françoise Verchère. D’après les ordres que les policiers ont reçu, ceux-ci ne portent que sur la reprise des carrefours. L’émoi sur place, à Notre-Dame des Landes, est important, d’autant plus que la convocation demain à la gendarmerie de Blain d’un paysan pour « violence sur gendarme« , « utilisation d’arme par destination » et « non respect des sommations d’arrêter son véhicule » n’est pas non plus pour calmer les esprits. Un appel à se rassembler devant la Préfecture de Nantes à 16 heures a été lancé sur les réseaux sociaux. Il y a d’autres appels pour le reste de la Bretagne : 17h devant la Préfecture de Saint-Brieuc, 18 h à Rennes, mais aussi pour la Vendée (16 h à la Roche devant le théâtre), Lyon (17h30 devant la Lutine, 91 rue Monbtequieu, métro Saxe), Tours (16h devant la mairie). Les élus mobilisés ont reçu l’assurance que « la situation devrait s’apaiser bientôt », en clair que les forces de l’ordre devraient décrocher. Il serait surtout grand temps qu’Ayraultbespierre se mette à lire le rapport de la Commission Scientifique. Il en vaut le coup.

1000 personnes contre le mariage gay accueillent Caroline Fourest à Nantes

13 Avr
Les manifestants sur les voies de la gare

Les manifestants sur les voies de la gare

Un comité d’accueil étoffé (70 personnes) à la gare, puis une foule déterminée de 1000 personnes au couleurs de la Manif pour Tous ont accueilli Caroline Fourest et animé les abords de la Cité des congrès de Nantes, afin, selon France de Lantivy, du collectif La Manif pour tous 44 « pour toujours clamer notre opposition au projet de loi de mariage pour tous, qui poursuit son parcours législatif, mais aussi porter haut notre ferme refus de la théorie du genre et de toutes ses déclinaisons : PMA, GPA et marchandisation de la personne humaine. » Rappelons que le porte-parole du gouvernement et ministre du Droit des Femmes Najat Vallaud-Belkacem, très engagée en faveur du mariage gay, a préféré ne pas venir à Nantes voir l’opposition que suscite le projet de loi Taubira.photoLa manif pour tous 44 diffuse aussi un appel au calme :  « elle déplore des foyers de montée en pression et demande à toutes les personnes de bonne volonté de garder le ton de courtoisie qui caractérise La Manif pour Tous 44 depuis le 17 novembre dernier.» La manifestation s’est faite dans une atmosphère bon enfant et la dispersion a été réalisée vers 17h30 dans le calme. Comme d’habitude, la manifestation affiche un profil très jeune – plus peut-être que dans le reste de la France encore, avec nombre d’enfants, beaucoup de 18-25 ans, des drapeaux, des étendards français et Bretons mêlés, des sifflets, de la Vie sous une pluie nantaise d’un hiver trop long pour porter haut l’opposition nantaise – et donc Bretonne – à un basculement de société radical qui s’accompagne du flicage systématique des opposants.

Foule compacte devant le Palais des Congrès. Photo Gilbert ENGELHARDT

Foule compacte devant le Palais des Congrès. Photo Gilbert ENGELHARDT

La DCRI a estimé que plus de 800 personnes étaient dans la manifestation, qui n’a malheureusement compté aucun leader de droite, hors Sophie Jozan (UMP) entraperçue puisque, nous raconte un manifestant « elle nous a évité pour aller à un concert de musique ». Ce qui en dit long sur la volonté d’une certaine droite de défendre les convictions qu’elle affiche. Lors de la manifestation, aucun heurt n’a été enregistré, hormis le jet de « douze flambys  sur les CRS » », explique France de Lantivy. L’organisation de la manifestation a tout de suite appelé au calme et les CRS « très courtois » ont évité d’aller chercher dans le tas les lanceurs de flans. Quinze à vingt personnes – essentiellement des jeunes royalistes dont la section est très active dans la capitale Bretonne – ont tenté de rentrer dans la salle pour perturber la rencontre, mais se sont fait refouler.

A la suite de la manifestation, une escorte d’opposants a raccompagné Mlle Fourest à la gare. Pénétrant par petits groupes, ils se sont rassemblés à 300 personnes sur le quai 2 et ont retardé de 40 minutes le départ du TGV voie 2 que prenait la militante de la cause lesbienne. Les forces de l’ordre ont chargé dans la gare ( !) et sur le quai en faisant usage de gaz lacrymogène, mettant en péril les nombrex usagers qui empruntent les quais et les passages de cette gare sur-bondée et très ventée tous les jours de 16 h 30 à 19 heures. « On s’est fait gazer sur le quai et les voies», commente Samuel Potier, un manifestant pour lequel l’important a été tout de même réussi soit « 40 minutes de retard pour le train ». Scandant « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous, des enfants d’hétéros » et chantant la Marseillaise, les manifestants ont aussi jeté quelques boules puantes dans une voiture de première classe et quand le train a pu enfin démarrer et quitter la capitale Bretonne, ils chantaient goguenards « Ce n’est qu’un au-revoir« .

Dix agents SNCF ont été gazés. Les agents ont déposé des déclarations d’accident du travail et  s’apprêtent à poursuivre les organisateurs de la manifestation en justice (et donc à se faire débouter, puisque leur gazage n’est pas du aux manifestants mais à l’emploi à priori injustifié et disproportionné du gaz par les forces de l’ordre). De nombreux voyageurs mettent en cause (y compris dans notre courrier des lecteurs) la fermeture du petit souterrain par les forces de l’ordre, qui ont disposé des barrières pour empêcher l’accès aux quais via ce souterrain : effet immédiat dans une gare surbondée : tout le monde s’est rué dans le grand souterrain et les forces de l’ordre ont été débordées. Du côté de la préfecture, zéro commentaire, les autorités s’informant; à l’instant nous apprenons que « le directeur de cabinet« , Patrick Lapouze, seul habilité à réagir, s’est barricadé dans le mutisme et « ne souhaite pas réagir pour l’instant« . Ce qui ressemble à l’aveu implicite d’une grosse bavure. Bref, Mlle Fourest se souviendra qu’on n’hérisse pas impunément les Nantais et les Bretons.

Les services de renseignement français tenteraient-ils de pirater Facebook ?

13 Avr

dcri10On sait que la situation sociale en France se dégrade nettement. Crise économique, autisme du gouvernement, forte contestation sociale et démocratique contre les grands projets inutiles et le mariage pour tous, forte méfiance des français en général à l’encontre d’un gouvernement qui se dirige à l’aveuglette et rampe devant les lobbys – qu’ils soient du Marais, de la magouille ou du béton. On sait que le gouvernement commence à avoir, grossièrement parlant, « les boules » : après Valérie Fourneyon ministre des Sports qui a différé son déplacement orléanais le 11 pour éviter les manifestants contre le mariage et l’adoption pour tous, c’est maintenant Najat Vallaud Belkacem qui refuse de venir à Nantes. Ce matin, un militant contre le mariage pour tous, Samuel Lafont, a été poignardé (4 coups de couteau) par plusieurs individus au métro Odéon. Il est hospitalisé, mais il est peu probable que cet acte violent contribue à calmer le jeu, bien au contraire. Nous apprenons cependant à l’instant que ses agresseurs seraient des Roms. En revanche une personne a bien été agressée physiquement hier par un militant LGBT vers 21h30 près du Sénat.

Mais depuis hier la peur a gagné les services secrets. Nos informations nous permettent de savoir que des milliers de comptes Facebook ont été visités plusieurs fois depuis des adresses parisiennes qui correspondent entre autres aux sièges de casernes de CRS ou d’antennes de la DCRI. Les services d’investigation et de renseignement se sont en effet rendus compte depuis le 24 mars de l’importance des réseaux sociaux et de la lutte 2.0 dans l’action des manifestants – qu’ils soient suiveurs de Mélenchon ou contre le mariage gay puisque d’après nos sources c’est bien la convergence de ces deux ras-le-bol le 5 mai à Paris qui fait craindre au gouvernement le risque de gros débordements, voire même d’une Révolution.

Seulement, les services secrets n’ont pas prévu deux choses : que Facebook permette de tracer ces connexions et surtout que les usagers français de Facebook sachent s’en servir. Les visites suspectes ont eu lieu à partir de Levallois (siège de la DCRI), Argenteuil, Arcueil (bien vérifier qu’il ne s’agit pas de l’IP du centre de France Telecom à la Vache Noire; cette IP peut apparaître si l’on se connecte à Facebook via une connexion 3G itinérante), Vélizy-Villacoublay (direction zonale des CRS Paris), Neuilly-Plaisance, Rosny-sous-Bois (les deux renvoient au Centre national de formation aux systèmes d’information et de communication basé au Fort de Rosny). D’après nos informations, une multitude de compte a été visitée : notamment des gens de plusieurs paroisses parisiennes, les auteurs de quelques blogs influents et gazettes en ligne catholiques, de royalistes, de militants Bretons, de membres de l’UNI et de l’UMP, mais aussi les comptes de militants d’extrême-gauche, et même de responsables du Parti de Gauche (parti de Mélenchon)… bref un vrai fourre-tout de la France contestataire.

Comment faire alors pour savoir si vous avez été espionné ?

1 – Ouvrez Facebook

2 – en haut à droite sur la barre bleue, cliquez sur le petit cadenas

3 – Dans le menu déroulant, cliquez sur « afficher plus de paramètres »

4 – A gauche, cliquez sur le petit bouclier à coté de Sécurité

5 – Dans le choix de menus, cliquez sur [Modifier] à côté de sécurité

Facebook affiche alors les lieux des dernières connexions – en fait l’antenne la plus proche du lieu où vous vous connectez – ainsi que les périphériques avec lesquels vous vous connectez. Si le lieu de la connexion ou l’appareil utilisé vous paraît incongru ou que vous ne vous souvenez pas de vous être connecté ce jour là, arrêtez la connexion et changez de mot de passe.

Protégez vos amis, votre famille et vos contacts : diffusez cet article et prévenez-les.

 

EDIT du 31/5 : de nouvelles nombreuses connexions suspectes ont été enregistrées (cette fois à raison d’une par semaine à peu près) vers le 11 et le 16, puis le 22 mai, à partir de Nanterre, Vitry, Levallois et Vélizy. Ce regain d’intérêt des services secrets avait probablement pour objet de préparer la manif du 26 mai et d’en connaitre les mots d’ordres.

Un exemple de connexions suspectes. La personne en question n'a pas bougé de Pordic depuis deux semaines.

Un exemple de connexions suspectes. La personne en question n’a pas bougé de Pordic depuis deux semaines.