Archive | janvier, 2013

Transhumance en Drôme contre l’industrialisation des élevages

31 Jan

Des éleveurs de plusieurs départements du sud-est de la France et de Provence organisent ces jours-ci, du 28 janvier à Mormans au 1er février à Valence-ville une transhumance festive pour sensibiliser la population à la politique gouvernementale d’industrialisation de l’élevage traditionnel ovin et caprin.

En effet, le gouvernement impose depuis juillet 2010 l’identification des animaux par une puce RFID à l’oreille, mesure obligatoire à peine de lourdes sanctions, à savoir la suppression des aides PAC. Pour 2015 une autre mesure clivante est prévue : l’obligation de se fournir en reproducteurs mâles certifiés, c’est-à-dire issus de centres de sélection.

Les éleveurs estiment qu’il s’agit d’interdire aux éleveurs les échanges de mâles entre les fermes, comme cela s’est toujours fait. Les mâles ne seront donc plus sélectionnés que sur des critères propres à l’industrie, au détriment des multiples critères paysans qui assurent diversité génétique, rusticité, résistance aux maladies, et donc du patrimoine immatériel constitué par ces sélections à travers les siècles des races actuelles d’ovins et de caprins. Pour ce qui est de l’identification RFID, l’administration assure qu’elle permet d’améliorer la traçabilité et les conditions de travail des éleveurs, qui répliquent que le système actuel – une boucle à chaque oreille – est suffisant et que la raison réélle de cette mesure est d’offrir un marché captif aux fabricants nationaux de nanotechnologies, pratique il est vrai traditionnelle du « complexe administratif-économique » français qui tend à faire du pays une sorte d’économie capitaliste dirigée.

Une des raisons officieuses de la pugnacité de l’Etat à imposer l’identification RFID des bêtes serait la lutte contre la fraude aux aides PAC qui valent à la France de sérieux soupçons de la part des autorités européennes et des militants anti-fraude des pays voisins. Ces fraudes sont essentiellement localisées en… Corse et en Provence, donc dans le Sud-est, et sont tolérées par l’Etat pour des raisons – sur le coup évidentes – de paix sociale. Cependant, l’argument peut être retourné. En effet, les fraudes concernent essentiellement les bovins  dont la divagation sur les routes et dans les villages – conduisant les humains à enclore les lieux qu’ils habitent plutôt que les champs ( !) – est la plus éclatante manifestation. Cette divagation, véritable « calamité » de la Corse avec l’état des routes, a fait l’objet d’un rapport récent qui propose à l’Assemblée de Corse de mettre en place une délégation de service public pour la collecte des animaux vers trois lieux de dépôt et le recouvrement d’amendes auprès des éleveurs. Nul doute que ce rapport  accueilli par des levées de bouclier connaîtra le même sort que ses prédécesseurs : la poubelle.

Les éleveurs souhaitent faire connaître à l’Etat leur « refus de [se] plier à des exigences qui ne satisfont que l’industrie » et veulent « rester libres de leurs pratiques pour faire perdurer la notion du vivant dans leurs rapports avec les animaux ». Ils solliciteront à Valence une entrevue avec M. Le Foll, ministre de l’agriculture, pour demander la levée de l’identification obligatoire et la suppression du projet portant sur les mâles certifiés.

transhumance drôme

Passage de la Châtelaine : la reconstruction bien entamée

30 Jan

Le 1er avril 2012, le passage de la Châtelaine sis en biais entre le n°9 de la rue Scribe et le n°20 de la rue Crébillon était ravagé par les flammes. Les pompiers réussirent à stopper l’incendie qui s’était propagé par les greniers contigus en s’appuyant  sur les murs de refend des immeubles XVIIIe sur chacune des rues. Néanmoins le sinistre pose de nouveau la question de la gestion du bâti hétérogène du centre-ville de la capitale Bretonne, ville exceptionnelle en tous points, notamment parce que, étendue au XVIIIe, elle échappa pour l’essentiel aux percées hygiénistes du XIXe.

Sommet de la partie en réfetion du n°9 rue Scribe

Sommet de la partie en réfetion du n°9 rue Scribe

Près de neuf mois plus tard, l’enquête peine à déterminer les reponsabilités, les deux pistes – criminelle (incendie volontaire) et accidentelle – étant à égalité dans le flou artistique. En revanche, la reconstruction a commencé, avec le côté cour de l’immeuble situé rue Scribe (Déclaration Préalable 12265, accordée le 21 septembre 2012). Le grenier y a entièrement brûlé, jusqu’à un mur de refend, et le plancher du 3e niveau a été roussi. La toiture a été remplacée, les planchers renforcés par une poutraison de fer et trois duplex y seront aménagés sur les deux derniers étages, ainsi qu’un appartement juste au-dessous. Un ouvrier du chantier commente pour BreizhJournal « ici, ça a chauffé, il ne restait plus rien du toit et des poutres, mais les planchers, eux, sont bons. Cela dit, ils seront remplacés puisque l’espace est réagencé ». Des poutres noircies dans les murs, le sommet cendré de ceux-ci et un pan de toiture déposé auprès du chantier témoignent de la violence de l’incendie.L’échafaudage qui fait le tour de l’aile de l’immeuble en chantier donne sur le restaurant Tex-Mex d’où est parti l’incendie. Les charpentes en fer sont tordues comme par une mâchoire géante, le désordre s’est éparpillé dans les constructions hétéroclites du passage, des vitres ont éclaté ça et là, des ardoises ont volé. Une vision comparable à celle de la cour de l’Hôtel de la Duchesse Anne, lui aussi victime d’un incendie (le 17 juin 2004) attribué à un court-circuit. Pour la réfection du passage, il faudra encore attendre que la justice fixe les coupables. Plusieurs sources parmi les voisins immédiats estiment que les travaux ne commenceraient « pas avant 2015. » Au mieux.

Partie complètement sinistrée du passage de la Châtelaine

Partie complètement sinistrée du passage de la Châtelaine

Les Potimarrants font leur théâtre le 3 février à Nantes

29 Jan

Mais qui sont-ils ? La troupe des Potimarrants est une troupe de théâtre amateur composée d’étudiants et de jeunes professionels. Fondée en 2011 par Jean-Baptiste Darantière, elle regroupe une équipe d’amis autour d’un projet commun, dans le but d’aider une association. L’ensemble des bénéfices est entièrement reversé cette année à l’association l’Arche. Cette association a pour but de redonner une place aux personnes ayant un handicap mental exclues par notre société ! Pour en savoir plus cliquez ici

Cette troupe de théâtre revêt un aspect jeune et impulsif dû aux nombreux étudiants qui la composent. Le principe général suivi par la troupe des Potimarrants est le travail en équipe dans une ambiance chaleureuse et conviviale. La force d’une telle équipe repose sur l’Amitié qui lie tous les membres entre eux et qui leur permet de travailler ensemble dans un but commun, en appliquant les valeurs de solidarité, d’entraide, et de charité indispensables dans toute entreprise humaine. Chaque acteur s’efforce de mettre son talent au service du groupe, dans le but de soutenir matériellement les efforts faits par l’Arche pour l’intégration des personnes handicapées.

Cette année, les potimarrants, jouent pour vous une pièce de Victorien Sardou, écrite en 1870 : Les pattes de mouches. En deux mots, il s’agit d’un vaudeville à l’ancienne, avec ses quiproquos, ses amants dans le placard, ses maris jaloux, et ses amours impossibles, le tout dans des décors somptueux, des jeux de projecteurs, et un orchestre fort dynamique. La mise en scène à l’ancienne, est réalisée par jean-Baptiste Darantière, un jeune metteur en scène très prometteur, qui sera aussi présent sur scène : ne manquez pas cette occasion unique de pouvoir dire dans quelques années « Jean-Baptiste ? Oui, je le connais depuis ses débuts  » !

En bref, voici une excellente occasion de découvrir ou re-découvrir le théâtre, à des tarifs très abordables. Si vous êtes lassés du cinoche, ou qu’aucun film ne vous tente, et que lé télé commence à vous énerver, amenez votre famille, votre chéri(e), vos amis, ou vous-même ! Venez soutenir les plus faibles en vous amusant !

Pour en savoir plus,

– visitez le site : www.potimarrants.fr

– la page Facebook de la troupe : https://fr-fr.facebook.com/troupedespotimarrants.nantes

– la chaîne you-tube, avec de nombreuses vidéos, dont les bandes-annonces : https://www.youtube.com/channel/UCtRoYSvMeFyyJNHwWrluDHw.

Où ? Le 3 Février à 16h, salle Bretagne (420 places), 23 rue Villebois Mareuil à Nantes.

Comment réserver ? Sur le site ou au 06 35 35 62 69.

 

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Répit de deux jours pour la ferme de Bellevue

28 Jan

Ils étaient bien décidés, ce matin vers six heures, à protéger la ferme de Bellevue à Notre-Dame des Landes de la destruction. Une vingtaine d’opposants et une trentaine de tracteurs ont passé la nuit dans la ferme et autour, rejoints un peu plus tard par plusieurs dizaines d’autres militants et paysans.  Comme nous l’avons constaté en arrivant par le Chêne des Perrières, la route qui mène de ce croisement à Vigneux est barrée en plusieurs endroits par de fortes barricades, renforcées toute la soirée de dimanche et la nuit jusqu’à quatre heures du matin.

Au petit matin, donc, les gendarmes ont fait une rapide pointe vers les environs de la ferme située à l’ouest de la ZAD. Avant de rebrousser chemin devant la première barricade, au Chantier Frais. Une camionnette de EDF, partie de Nantes, n’a pas non plus poursuivi vers la ferme. Les forces de l’ordre se sont contentées comme d’habitude de barrer les carrefours des Ardilières et de la Saulce. En effet, suite à un appel de l’opposante à l’aéroport et chef de file du collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (CéDéPa) Françoise Verchère, le préfet a suspendu les opérations visant à détruire la ferme le temps que la situation se décante. Pour deux jours.

Vers dix heures, l’hélicoptère de la gendarmerie a survolé la maison et ses alentours pendant 10 mn pour repérer les barricades et les protections de la maison. Autour d’elle, une trentaine de tracteurs sont reliés par des câbles dans la cour au sud, derrière et dans le chemin, formant une enceinte qui hésite entre l’ellipse et le triangle ; d’autres tracteurs barrent la route d’accès à la ferme. Les paysans ont rétabli un tour de garde par canton, dans le but d’assurer une « présence permanente avec le plus grand nombre possible de volontaires pour protéger la ferme« . La route du Chêne des Perrières à Vigneux était coupée ce matin par quatre fortes barricades, deux avant et deux après la ferme. Celles-ci ont été renforcées pendant toute la matinée. L’une d’elle est appuyée à la corne d’un bois près du débouché du chemin de Suez, barré par trois barricades, dont un fossé en eau, le chemin ayant été décaissé sur 40 cm de pronfondeur et 2 m de large. L’on peut d’ailleurs constater ailleurs sur la ZAD – à la Sécherie notamment et sur le chemin qui mène du Sabot à la RD42 (Notre-Dame des Landes > La Pâquelais) que, du fossé en eau (sur lequel est parfois jeté une vague passerelle) au bastion en argile et divers objets en passant par la barrière (ou la chicane) mobile, la notion de rempart connaît un véritable revival.

Carte de Bellevue et de ses abords, ainsi que des nouvelles barricades.

Carte de Bellevue et de ses abords, ainsi que des nouvelles barricades.

« Ce n’est pas une ferme, c’est un village »

La ferme de Bellevue est assez importante à vue d’œil. Une longue longère poursuivie par une ancienne grange sur poteaux dont les espaces ont été progressivement murés. Deux hangars en tôle devant, une remise, d’autres remises derrière à usage de cave et de granges, une mare, une grangette devant dont une pièce est pourvue d’une cheminée. Le logis n’a que deux chambres en état, mais l’eau y est encore courante et l’électricité n’a pas été coupée. Le grenier est important et nu. La toiture et la façade ont été refaites par le Conseil Général, propriétaire du bâtiment, il y a une vingtaine d’années.

Découvrir la ferme de Bellevue

façade de la ferme

façade de la ferme

Le fermier passé (Serge Durand) n’a fait que peu d’entretien, et aucun agrandissement – pas même un hangar pour ses vaches, « toujours dehors » dans les près, selon un agriculteur voisin, hormis une petite extension derrière la maison. En partant, il a « tout emmené, y compris les interrupteurs », allant jusqu’à défoncer deux portes dans la grange pour récupérer les lourds linteaux de granit. La maison a un four à pain conservé. Devant celui-ci, il y avait un linteau en pierre que M. Durand a essayé d’emmener mais a laissé en plan, démolissant une partie du toit. Cependant, d’après un militant expert en la matière, « ce four peut remarcher. La sole est en bon état, la voûte a quelques petites fissures qui se rebouchent à l’argile. Rien de grave ».Si les militants réussissent à conserver la ferme debout, l’espoir d’une seconde boulangerie pour ravitailler en pain la moitié ouest de la ZAD est permis. L’actuelle se trouve dans une maison non expulsable, aux Fosses Noires, au sud-est de la ZAD. Mais ce n’est pas le vieux four, dont la sole est hors service, qui est utilisé, mais un four de boulanger en métal placé dans la même pièce, et qui n’utilise que le conduit de son confrère fatigué. Avec quelques aménagements de rigueur, la ferme de Bellevue pourrait accueillir en permanence de 30 à 40 personnes, créant un nouveau lieu occupé – et donc un point de fixation de la lutte autour d’un corps de ferme en dur – à l’ouest de la ZAD. Au seuil de l’une des pistes projetées et déjà présentes sur les cartes de l’IGN. Laissons donc le dernier mot à un zadiste « les pistes sur le papier, peut-être, mais dans la réalité, c’est nous qui gérons ».

Mobilisation générale pour la ferme de Bellevue à NDDL

27 Jan

Une ferme de la ZAD risque de devenir le prochain champ de bataille de Notre-Dame des Landes. Il s’agit de la ferme de Bellevue, dont l’exploitant est parti dans la plus grande discrétion samedi soir, abandonnant sa ferme – des hangars et une longère en pierre – à deux vigiles payés par AGO-VINCI. La destruction de la ferme devrait commencer demain matin. L’ACIPA a diffusé un communiqué appellant à l’occuper immédiatement et rapidement, avant demain matin.

Dans la soirée de dimanche, vers 19h, des « tracteurs vigilants » des agriculteurs opposés au projet d’aéroport ont été déplacés autour de la ferme pour s’opposer à sa destruction et au passage tant des engins de chantier que des forces de l’ordre. Dimanche vers 20h, la ferme a été occupée par des zadistes et des paysans, les vigiles sont partis. Actuellement – à 22 h 30 – il y a plus d’une centaine de paysans et de zadistes, et 50 tracteurs autour de la ferme. Près de 50 autres tracteurs sont attendus demain sur les lieux. « On est là pour que la ferme reste debout. Nous sommes déterminés, notre moral est bon », nous explique Dominique Guitton, agriculteur opposé au projet.

Bellevue, c'est là. Sur la nouvelle carte IGN disponible sur Geoportail, l'axe des pistes (en grisé sur notre image) est déjà indiqué.

Bellevue, c’est là. Sur la nouvelle carte IGN disponible sur Geoportail, l’axe des pistes (en grisé sur notre image) est déjà indiqué.

Le départ de l’exploitant « attendu et prévisible »

Vue de la ferme de Bellevue (2011)

Vue de la ferme de Bellevue (2011)

A la vérité, le départ de l’exploitant, Serge Durand, était attendu par un peu tout le monde. L’exploitant avait en effet eu par le passé des bisbilles avec les zadistes – ces militants opposés à l’aéroport qui se sont installés plus ou moins illégalement sur l’aire prévue pour le projet, la ZAD – des « troubles de voisinage » qui ont fait la une des journaux locaux lorsqu’il a eu une discussion animée au cours de laquelle l’agriculteur a pris un coup de « porte de clapier » et a porté plainte. Il a par la suite retiré sa plainte, mais ses relations avec les zadistes, qui l’accusaient d’être dans le camp de Vinci, sont devenues exécrables. Un proche de l’agriculteur à l’époque nous explique sous le couvert de l’anonymat : « les zadistes occupaient une ferme à côté, celle du Rosier [maintenant détruite] et lui ont emprunté, en lui demandant, des outils et un de ses hangars. Il a eu un mal fou à récupérer son hangar quand il en a eu besoin, et pour les outils, pareil. Puis, avec toutes les pressions, l’affaire s’est envenimée jusqu’à plus possible ». Toujours est-il que l’agriculteur louait, en connaissance de cause, ses bâtiments et ses terres au Conseil Général et les a donc rendu, après avoir été réinstallé à Plessé. Tout cela, dans une grande discrétion – qui trouverait, d’après une source proche du dossier, un juste prix auprès de Vinci – mais qui n’a pas suffi à tromper les agriculteurs opposés au projet. Le départ de l’exploitant était en effet annoncé comme imminent depuis début décembre.La leçon de Saint-Jean du Tertre

Ceux-ci ont en effet été échaudés par la destruction, très discrète et sans heurts, de la ferme de Saint-Jean du Tertre. Délaissée par ses habitants le 11 janvier, cette ferme située tout à l’ouest de la ZAD a été détruite du 15 au 17 janvier. Un choc pour les occupants du site, d’autant plus qu’il s’est avéré que « certains camarades étaient cependant au courant de la destruction en cours de cette ferme, mais ils n’ont lancé aucun appel à la défendre. Apparemment, parce qu’ils n’y voyaient pas l’intérêt et/ou qu’ils  pensaient que la ZAD n’en aurait pas l’énergie. » En effet, ces dernières semaines, il y a moins de monde qui occupe la ZAD – les conditions hivernales étant difficiles sur place, certains zadistes sont partis se reposer ailleurs. Cependant, les militants devraient revenir dès qu’il y aura une nouvelle alerte, comme en ce moment. Dominique Fresneau commente pour BreizhJournal : « cette affaire nous a servi de leçon, maintenant nous on va surveiller de beaucoup plus près ce qui se passe sur la ZAD » pour défendre les lieux de vie en dur. La ferme de Bellevue est d’autant plus symbolique que « c’est la première ferme menacée qui est encore en activité ».

D’autres fermes concernées

En effet, d’autres fermes sont menacées par des destructions très prochaines, elles-mêmes motivées par la volonté d’éviter que les bâtiments vides ne soient immédiatement occupés par des opposants. A la Geneslière sur la RD81 un agriculteur loue sa ferme depuis 40 ans au Conseil Général. « Mais il n’est pas près de bouger, et il faudra aussi le déloger », commente Dominique Fresneau. Au Chantier Frais, le collectif paysan COPAIN44 (opposé à l’aéroport) dément toute volonté de départ de la part de l’exploitant installé sur place.

Carte 1/25000e de l'ouest de la ZAD avec situations de Bellevue, du Chantier Frais et de St Jean du Tertre.

Carte 1/25000e de l’ouest de la ZAD avec situations de Bellevue, du Chantier Frais et de St Jean du Tertre.

Fay de Bretagne : le pont de Villhouin sera consolidé

26 Jan

Le village de Fay de Bretagne (Faouell) en Loire-Atlantique abrite, tout à l’ouest de son territoire, en limite de Bouvron, une petite merveille cachée. Un pont dit « romain », à Vilhouin, qui est en fait gothique (XIIIe-XIVe siècle) et se trouve tout au bout de la retenue d’eau du même nom (sur le territoire communal de Bouvron) qui alimentait jadis deux moulins à foulon.

Le pont de Vilhouin est perdu dans les arbres et les broussailles, et depuis longtemps, certains demandaient à éclaircir la jungle locale. Seulement, « si on abat les arbres, le pont tombe », nous précise Mme Sardais, maire de Fay. Les racines des arbres se sont en fait étroitement mêlées aux fondations du pont. Une consolidation a été budgétée par la mairie et sera réalisée en 2013. Les conditions techniques du projet ne sont pas encore connues et un cabinet d’études sera missionné. La commune aurait un autre pont ancien, qui fut consolidé il y a une vingtaine d’années et qui se ruine, à l’est de son territoire près du carrefour de l’Arche du Fouan.

Chômage : stable en France, +0.9% en Bretagne

26 Jan

Le Père Noël avait dans sa hotte un cadeau pour le gouvernement : la stabilisation des courbes du chômage, puisque la France ne compte que 300 chômeurs de plus en décembre. La Bretagne, elle, en compte 1713 de plus (+0.90%) dont les gros bataillons ont été pour l’essentiel fournis par la Loire-Atlantique et le Finistère.

Le mois dernier, le chômage baissait – un peu (-0.15%)  – en Bretagne. Ce mois-ci, le chômage stoppe sa montée inexorable, depuis huit mois consécutifs, dans les Côtes d’Armor (+0%). Mais augmente fortement dans le Finistère (+1.4%, près de 540 chômeurs en plus), en Loire-Atlantique (+1.1% soit 603 chômeurs en plus), et un peu moins dans l’Ille-et-Vilaine (+0.8% soit 334 chômeurs) et dans le Morbihan (+0.8% soit 247 chômeurs). En tout, il y a maintenant 191.296 chômeurs de catégorie A en Bretagne.

Autour de nous, le chômage augmente de 1.7 % dans la Manche, 1.3% dans le Calvados, 0.4% dans l’Orne, 0.9% dans le Maine-et-Loire, 0.8% dans la Sarthe, 0.6% dans la Mayenne, et 2.2% en Vendée. On est loin de la « stabilisation » !

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En France : un miracle statistique sans lendemain ?

Le gouvernement se félicite de la « stabilisation du chômage » qui rend possible « l’inversion » de ses courbes. Attention, intox ! Puisque plusieurs indicateurs montrent clairement que la stabilisation du chômage est une réussite statistique qui sera suivie de lendemains difficiles. En effet, la stabilisation du chômage a été forgée en augmentant le nombre de radiations administratives (+24%) et les entrées en stage. Sachant qu’en moyenne, 40% des chômeurs administrativement radiés sont réintégrés dans Pole Emploi dès le mois suivant, une partie d’entre eux se retrouveront dans les statistiques de janvier, où le chômage monte traditionnellement suite à la fin du pic d’activité intérimaire et temporaire liée aux fêtes. Un sondage fait par l’Express indique que ses lecteurs n’y croient pas. Pour 54 % d’entre eux, c’est de l’enfumage. Ils ne croient pas si bien dire. Du reste, la « stabilisation du chômage » n’est pas partagée par tous. Le chômage augmente de 0.4% en Alsace, de 1.3% en Aquitaine, de 0.5% en Yonne, de 0.9% en Languedoc-Roussillon, de 1,4% en Gironde, voire de 1.7% dans le Doubs. Mais il se stabilise en Picardie, PACA et dans les Rhônes-Alpes.

C’est essentiellement sur les contrats dit de génération – soit 500.000 prévus en 5 ans, les stages et les contrats aidés que le gouvernement prévoit de jouer pour renverser la courbe du chômage. C’est-à-dire sur des moyens typiquement socialistes, coûteux pour l’Etat et en partie déconnectés de l’économie réelle. Quant à celle-ci, elle est paralysée par la rigueur et le marasme, non seulement français, mais aussi mondial, et ne devrait redémarrer que grâce à la Chine et à l’Asie. Chine qui est en train de réussir ce que les Etats-Unis avaient accomplis avec le new deal : se relancer par des grands travaux publics. Stratégie qui est inapplicable en France : les gouvernements successifs oublient trop souvent deux facteurs majeurs : la taille du pays et sa puissance tant financière qu’en ressources naturelles. En France, il faut, d’après des économistes, au moins 1.4% de croissance annuelle pour que l’économie créée des emplois, et que les dispositifs coûteux du gouvernement se transforment en boosters. On en est loin : la prévision de croissance pour 2013 faite par le gouvernement est jugée très optimiste, et la croissance réélle ne devrait pas dépasser +0.1% sur les six premiers mois. Un encéphalogramme économiquement plat qui permet de se demander s’il y a un pilote dans l’avion.

L’organisation de la chaîne humaine à NDDL le 11 mai se précise

26 Jan

Il y avait du monde, ce soir, à Notre-Dame… de Grâce, paisible village à 4 km au sud de Guenrouët, au beau milieu des landes de Loire-Atlantique. Oui, là aussi, il n’y avait rien ou presque, avant le 19e siècle (1). Mais ce soir, dans la bientôt ex-salle polyvalente du village – elle doit être démolie et reconstruite pour la plus grande gloire de la mairie de Guenrouët – il y avait environ 120 personnes, venues majoritairement des comités de soutien à la lutte les plus proches, Blain, Savenay, Guenrouët, Campbon, la Brière etc. mais parfois de bien plus loin. Carcassonne, Dinan, Saint-Brieuc, Saumur…

Tout ce monde était venu des comités de soutien de Bretagne – et un peu d’ailleurs (2) se faire expliquer l’organisation de la chaîne humaine citoyenne, qui aura lieu le 11 mai tout autour de la ZAD « pour frapper un grand coup et enterrer définitivement le projet ». Qu’on se le dise – alors que les géomètres font en ce moment leur grand retour sur la ZAD pour préparer les travaux du barreau routier – « 2013 sera l’année du quitte au double pour le projet ».

Télécharger le tracé de la chaîne humaine

chaîneLe 11 mai, les arrivants sont invités à « étaler leurs arrivées dans la matinée, pour éviter des bouchons sur la ZAD ». En effet, 100.000 personnes sont espérées. Un pari fou? Au contraire :  « nous étions 30.000 au moins le 17 novembre et au FestiZAD. Si chaque personne venue à ces manifestations amène trois-quatre autres personnes, c’est tout à fait jouable ». Comme la chaîne humaine – le tour de la ZAD par les routes – fait 25 km de long, 25.000 personnes suffiraient à la faire. Mais plus on est de fous… Les organisateurs ne se font pas d’illusions « ce sera le bazar, mais on va au moins essayer de le canaliser ». Les comités locaux les plus proches, venus en nombre, devront assurer la gestion des arrivées et des départs de manifestants, comme pendant la manifestation de « réoccupation » en novembre et le FestiZAD en janvier.  La chaîne humaine devrait se former entre 14 et 15 heures – heure du passage de l’avion qui photographiera depuis le ciel la chaîne humaine. Puis la dislocation se ferait vers 15 h 30, pour rejoindre un lieu encore à définir situé « au centre de la ZAD » pour un concert qui durera de 16h à 2h du matin, avec « une grande scène et plusieurs petites », et « une programmation éclectique » encore sous le sceau du secret. Les artistes se produiront bénévolement, mais seront remboursés de leurs frais, et hébergés. La recherche d’artistes volontaires et de lieux d’hébergement se poursuit activement en ce moment, en faisant appel à toutes les bonnes volontés.

Un site internet flambant neuf

Alors, l’on s’organise, et l’on communique. Avec un site  tout neuf, qui explique quoi, où, pourquoi, et qui appelle à contribuer. Cette souscription citoyenne est découpée en engagements. Mise à prix 2€ – on peut donner plus, pour financer la préparation de la chaîne humaine et la gestion, le jour J, de l’affluence, mais aussi du concert qui suivra la manifestation. Les dons sont possibles par Paypal (y compris de façon anonyme), et bientôt par CB et chèque, un compte bancaire devrait ouvrir d’ici sous peu.  Le site a été lancé au début de la semaine – mais ce soir, c’était le lancement officiel. Il a reçu, en cinq jours de quasi anonymat numérique près de 400 € de dons (dont 89 de dons anonymes) et 2100 visites.

Des panneaux partout

Exemple (indicatif) de panneau. Pour donner une idée du graphisme et de l'apparence.

Exemple (indicatif) de panneau. Pour donner une idée du graphisme et de l’apparence.

La communication passe aussi en 4X3. Enfin, non. En 222×120 (cm) et en 222×60. Neuf slogans différents ont été préparés – des arguments « les plus irréfragables possibles »  – pour être dispersés un peu partout en France. Les panneaux – écrits en français – seront préparés en Bretagne, sur plusieurs lieux de fabrication, puis les comités locaux viendront les chercher et les installeront sur leurs terroirs. Les comités devront s’organiser par groupes d’une dizaine, géographiquement proches, qui formeront des grappes de production et de stockage, puis de diffusion aux comités locaux des alentours. Chaque comité de Bretagne et des régions alentours – Anjou, Maine, Vendée, Poitou – devrait fabriquer environ 25 panneaux d’un même type – d’après ce que l’on a pu comprendre d’une ébauche d’organisation. Le but de cette campagne d’affichage sans précédent est de « toucher de nouvelles personnes » pour faire bouger les lignes et développer le caractère sérieux de la lutte, et les arguments de fond qu’elle avance contre le projet. Certains des slogans sont spécifiques à la Loire-Atlantique et développent ainsi l’impact pour les travailleurs d’Airbus Bouguenais du transfert de l’aéroport, ou pour l’emploi au sud de la Loire en général.Le site propose des modèles de panneaux et de pochoirs. Les panneaux seront tous, sauf un, munis du petit triangle « non à l’aéroport », jaune, noir et rouge, réalisé au pochoir (d’abord le rouge, puis le jaune, puis le noir). 1000 panneaux devraient être fabriqués – coût 15 000 €  – et installés dans toute la France via les réseaux militants, agricoles, etc. La lutte contre l’aéroport entend bien utiliser « la capacité de mobilisation extraordinaire » que lui confèrent ses réseaux et ses presque 200 comités locaux.

Les comités sont aussi invités à faire des panneaux libres. Un par comité, en format libre, pour mettre en avant « ce pourquoi vous luttez, ce qui vous motive, et vos caractéristiques régionales ». Etant donné le nombre de comités locaux Bretons, les Gwen ha Du fleuriront à Notre-Dame des Landes, Vigneux, la Pâquelais et ailleurs, puisque ces panneaux seront installés – à mesure qu’ils seront acheminés à Notre-Dame des Landes – sur le tracé de la chaîne humaine pour « matérialiser l’espace agricole sacrifié » au projet d’aéroport et assurer une présence visuelle de la chaîne, avant la chaîne.

Affichage partout

2.000 affiches ont été imprimées, pour être diffusées partout dans les réseaux associatifs, dès maintenant. Le brasseur Breton Coreff, qui soutient la lutte activement, prévoit d’en diffuser dans ses 400 points de vente en Bretagne. Le réseau Biocoop devrait être aussi sollicité, tout comme de nombreuses associations. Les panneaux pré-définis devraient être fabriqués dans le mois à venir, et des affiches nouvelles fleuriront partout avec le printemps. Une chaîne humaine qui compte aussi avec un enchaînement de solidarités pour une société nouvelle.

Notes

(1)   : A Notre-Dame… de Grâce, comme à Notre-Dame… des Landes, mais aussi à Saint-Emilien, la Chevallerais, à Sainte-Anne de Campbon etc. vers 1830-1840, des agriculteurs pleins de foi et de volonté s’attachèrent à défricher et à construire fermes et églises là où il n’y avait rien… que des landes communes où l’on menait paître les bêtes des pauvres et des paroisses. Aujourd’hui, ce sont encore souvent les descendants des fondateurs de ces communes et paroisses « spontanées » –  et légalisées bien après leur création, qui vivent sur place. Facteur historique non négligeable qui fait de la Loire-Atlantique un des rares départements où le nombre de communes créées ait progressé au XIXe (voire au XXe) et qui rend encore plus déchirant la spoliation de la terre.

(2)   La réunion a été émaillée de longs débats sur… notamment, l’opportunité de remplacer les hectares par les pistes dans le modèle de panneau que nous rapportons dans ses grandes lignes. Débat qui s’est achevé en tire-bouchon… puisque sur 270 hectares on peut très bien mettre plusieurs pistes, et que l’on ne sait toujours pas si ce sont les hectares ou les pistes qui touchent le plus grand nombre. Voilà un sujet pour l’IFOP. Si un sujet ne porte pas à débat, c’est que « la grande majorité des participants, ici, sont Bretons, puisque la Loire-Atlantique… ça n’a jamais cessé d’être la Bretagne », comme l’a fait remarquer un participant, approuvé par la salle entière. Chaîne humaine, on vous dit.

Commémoration du bombardement de Morlaix dimanche 27

26 Jan

Dimanche 27 janvier aura lieu la cérémonie en mémoire des morts du bombardement de Morlaix le 29 janvier 1943, il y a 70 ans. Suite à ce bombardement de la RAF, 67 morts civils sont relevés parmi lesquels 39 enfants de deux à six ans de l’école Notre-Dame des Anges et une de leurs institutrices. La cible officielle du bombardement, le viaduc, est quasi indemne, avec trois petits impacts.

Dessin paru suite au bombardement dans la revue Feiz ha Breiz (mars-avril 1943)

Dessin paru suite au bombardement dans la revue Feiz ha Breiz (mars-avril 1943)

Cas unique en Bretagne, les victimes de l’école sont inhumées ensemble dans une chapelle construite auprès des nouveaux bâtiments de l’école, rebâtie sur place. Cas aussi très particulier, la mémoire de ce bombardement sera longtemps du seul domaine de la foi et du nationalisme Breton… jusqu’à ce que les blessures se referment et que le temps passe. Cette cérémonie sera peut-être la dernière qui se déroulera en présence des bâtiments de l’école, ceux-ci devant être détruits. La chapelle sera conservée.

Quand ? :  devant la stèle de Notre-Dame-des-Anges à 10H40 et à 11h30 devant la plaque commémorative place des otages

Article détaillé sur l’histoire et la mémoire du bombardement

 

 

Clichés : les Guignols s’attaquent à la Corse

25 Jan

Les bombes sont à la Corse ce que les cochons le sont à la Bretagne : un prétexte à clichés parisiens. Et ça n’a pas manqué dans les Guignols de l’Info du 23 janvier, qui une fois de plus chutent lourdement dans le cliché en présentant les Corses comme n’étant capables de solidarité que pour faire sauter la maison d’un continental.

foncierCorsespoliationspeculation-4Les mêmes Guignols oublient de préciser que bien souvent, c’est la loi française que les Corses font respecter à coups de bombes. Par exemple la loi littoral, largement foulée aux pieds par bien des élus locaux (et des préfets, aussi) incapables de résister aux pressions de toutes sortes – liées à l’argent de l’immobilier surtout. Pressions qui conduisent à une urbanisation tant démentielle – pour des communes dont la surface à urbaniser double suivant les révisions de PLU alors que la population stagne –  qu’anarchique. L’on construit un peu partout, au mépris des dispositions fondamentales du droit de l’urbanisme, telle que la continuité de l’urbanisation mais aussi de la situation des réseaux, des routes, de la géographie même. L’argent prime sur la nature, les passe-droits accordés aux uns suscitent la rancœur des autres, et des nouvelles pressions, toujours plus, pour transformer la terre en or. Un coup de crayon sur un zonage, c’est vite arrivé. Une bombe aussi. Mais une explosion plus importante menace tout le monde : le ras-le-bol des Corses, qui voient leur île saccagée – souvent en toute apparence de légalité et parfois par des Corses eux-mêmes – et qui n’ont que les bombes pour s’opposer au massacre de leurs paysages, de leur île, de leur nation.

Addendum : un lecteur nous rapporte que les Guignols ont bien commencé la semaine, en faisant dire à la marionnette de Mitt Romney au coin d’un gag que Erwan était un « prénom Breton tout pourri« . Surtout, ne sortez pas du caniveau !

Conférence mardi 29 janvier sur le génocide britto-vendéen

24 Jan

L’on nous informe que l’historien du génocide britto-vendéen Reynald Secher tiendra une conférence sur les événements de 1793-94 dans le sud de la Loire-Atlantique, les Mauges et le nord de la Vendée le mardi 29 janvier à 20h30 à la salle Bretagne, 23, rue Villebois-Mareuil à Nantes. Philippe de Villiers sera présent.  La conférence s’appellera « Charette : Bretagne et Vendée« . Salle de 420 places. Entrée 5 euros, 1 euro étudiants, gratuit pour les religieux.

Situer : 47.227559,-1.564761 (Nantes/Naoned)

S’y rendre : Bus lignes 12, 32, 52 sur la rue Paul Bellamy, arrêt Bruneau, remonter la rue Anatole Le Braz, tourner à droite dans la rue Villebois-Mareuil.

Tramway 3, arrêt Poitou descendre la rue du Maine, tourner à gauche dans la rue Villebois-Mareuil.

NDDL : Un vin de résistance contre l’aéroport

23 Jan

Après la bière Coreff « Nann » (non) à l’aéroport, voici venir le vin allié. L’on nous transmet à l’instant que le comité de soutien de l’Allier aux opposants à l’aéroport s’est mis en partenariat avec les vignerons bio de Saint-Pourçain, Luc et Claudine Tisserand, pour proposer une « cuvée de résistance » contre l’aéroport. Sortie prévue fin janvier.

Etiquette de la bouteille

Etiquette de la bouteille

Le vignoble de Saint-Pourçain est une petite AOC dont ils sont les seuls vignerons bio, après un démarrage en 2010 plutôt laborieux. Contre-étiquette de la future cuvée de "résistance" L’appellation est petite – 650 hectares – mais ancienne, le vin du Bourbonnais se targue d’être celui de la table des Rois, avant d’être décimé par le phylloxéra et remonté par la chimie. Aujourd’hui, Saint-Pourçain est fort d’une cave coopérative et de 17 caves particulières. Dont une bio, Terres de ROA. Ce n’est pas un toponyme local, mais une appellation qui colle à la réalité du domaine – deux vignobles de 9 ha chacun, distants de 12 km ; ROA signifie « Raisin Organics Attitude ». Luc et Claudine sont tous deux depuis 23 ans dans la vigne et longtemps dans le conventionnel. Ils ont décidé en 2006 de commencer la conversion de leurs vignes et vendent désormais leur vin 6.70€ et 8.70€ pour les cuvées.Fin novembre, le collectif local, dont les Luc et Claudine Tisserand sont membres, phosphore sur l’élaboration d’une cuvée de soutien à la lutte. Début décembre, le Breton Coreff les prend de vitesse avec sa bière spéciale, dont les 5000 bouteilles se répandront dans toute la France. Mi-décembre, le projet est mis en chantier. L’étiquette et la contre-étiquette sont élaborées par le collectif, qui s’occupe de  la com’ et du lancement. Le prix est ajusté au plus bas, soit « six euros, dont un est reversé directement au collectif », nous explique Claudine.

2000 bouteilles de cette « cuvée vinifiée en chai citoyen d’un bouquet fruité et épicé où la chlorophylle supplante la kérosène et le carbone » sortiront. Le vin, qui tire 12.5°, est un assemblage de cépages gamay et pinot. L’envoi, pour les clients situés au loin, se fera en cartons de six bouteilles. Chacune d’entre elles devrait permettre d’apporter une aide concrète à ceux qui se mobilisent sur la ZAD au quotidien. Un vin goûtu aux suaves arômes de révolte à consommer avec modération jusqu’à la victoire. Santé !

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Demain, le clocher de Saint-Gildas des Bois sur fond d’éoliennes ?

22 Jan

La Communauté de Communes du Pays de Pontchâteau – Saint Gildas des Bois a défini un périmètre de Zone de Développement Éolien entièrement situé sur les deux communes de Sévérac et Guenrouët) et représentant une surface de 122 hectares. Un projet d’implantation de quatre éoliennes de 2 MW chacune a été prévu entre le Rocher à la Vache, sur Sévérac, et le Cougou, sur Guenrouët. La production annuelle estimée est de 20 000 Mégawatts heure, soit l’équivalent de la consommation électrique hors chauffage de 8 000 foyers. Le permis de construire des quatre éoliennes a été délivré en novembre 2011, est détenu par la société « sites à watt développement ». Le conseil municipal de Blain doit rendre un avis consultatif sur la question jeudi.

Les 4 éoliennes seront implantées ainsi deux autour du site mégalithique et de la chapelle du Rocher à la Vache, deux face au Cougou. Résultat : le clocher de Saint-Gildas des Bois risque d’être encadré par les éoliennes, et on le verra ainsi depuis toutes les routes qui rejoignent le bourg par le sud (RD773, RD2, RD17) et de la voie ferrée.

Plan du parc éolien prévu

« Pas de covisibilité » pour les porteurs du projet

Etude de covisibilité revue et corrigée. En jaune, les points qui ont servi de base aux études paysagères du porteur du projet. En rouge, une partie des points d'où le clocher sera visible sur fond d'éoliennes.

Etude de covisibilité revue et corrigée. En jaune, les points qui ont servi de base aux études paysagères du porteur du projet. En rouge, une partie des points d’où le clocher sera visible sur fond d’éoliennes.

L’association qui porte le projet, Eoliennes en Pays de Vilaine, a produit des études paysagères qui écartent le risque de covisibilité, un ressaut se trouvant entre le parc et Saint-Gildas, mais, les pales de 40 m chacune devant être perchées à 100 m de haut, cette colline qui se trouve entre le Rocher à la Vache et Saint-Gildas risque d’être vraiment petite. Par ailleurs, le clocher de Sévérac sera, comme en convient l’association, encadré par les éoliennes, comme la chapelle du Cougou. Le projet est développé dans  le cadre de la transition énergétique, « nous voulons développer l’éolien partout, par les associations, les riverains et les collectivités. Le parc va d’ailleurs financer un salarié qui travaillera sur les économies d’énergies possibles, parce qu’on ne peut pas d’un côté économiser de l’énergie fossile, et de l’autre continuer à gaspiller ».La Commission des Sites de Loire-Atlantique s’est penchée sur le projet et n’a rien trouvé à redire, ni l’ABF (Architecte des bâtiments de France) d’ailleurs. Mais l’ABF n’a rien trouvé à redire, aussi, contre ce bâtiment qui jure un peu, dans la cour du château d’Ancenis. La Commission des Sites a seulement demander à déplacer une éoliennes (E4 sur le plan) vers le nord-ouest, pour qu’elle soit moins proche du Rocher à la Vache – qui n’en restera pas moins encadré par deux éoliennes.

Cependant, l’on nous a transmis ces études. Or, les points qui ont servi de base aux mesures sont tous dans l’axe au sud du clocher, au ras du bourg et de la voie ferrée. Là où les éléments de premier plan – maison, arbres – abondent. L’étude déduit triomphalement qu’il n’y a pas de risque. Cela dit, les points d’où le clocher apparaîtra clairement flanqué d’éoliennes ne sont pas entrés dans l’étude. C’est, par exemple, la RD17 vers Notre-Dame de Grâce, d’où l’on aperçoit, au niveau du tournant vers le nord que cette route prend face au moulin du Landas, le clocher de Saint-Gildas des Bois qui domine – seul pour l’instant – le paysage, et qui sera, demain, encadré par des éoliennes sans que les collines dites buttes de Brenugat qui s’élèvent un peu au-dessus des landes de Fontenelles ne parviennent à masquer celles-ci. Inutile de dire que depuis le moulin du Bolhet, à quatre km de Saint-Gildas, on verra très bien les éoliennes près du clocher. Mais c’est un point haut, le Bolhet. On les verra aussi de la RD773, en s’éloignant un peu du bourg. Au lieu-dit Gourap, pile poil à l’entrée du bourg, par exemple. Et des hameaux environnants. Autant d’habitants qui auront le droit au nouveau paysage : un clocher rescapé de la guerre encadré par des éoliennes.

Deux visions du paysage en conflit

Le développement des parcs éoliens – dont un projet est prévu à Issé (Beaumonts) et un autre près de la forêt de Domnesche (Saint-Aubin) dépasse les périmètres classiques de protection des monuments (100 et 500 m, pour peu qu’ils soient inscrits ou classés) puisque l’impact d’une éolienne s’étend au paysage et touche tous les monuments, qu’ils soient ou non protégés.

Certes, les paysages sont altérés par des lignes à haute tension, des bâtiments en tôle, des lignes téléphoniques, des caténaires et une multitude d’éléments dispersés qui, pris individuellement, jurent, mais qu’on ne remarque même plus à force de les voir. Mais ils ne se perchent pas à 100 ou 150 m de haut, hors pales ! « Le paysage évolue sans cesse », estiment les porteurs du projet. Certes, mais un département particulier comme l’est la Loire-Atlantique, dont le relief peu marqué est ponctué par des vallons doux, la moindre éolienne plantée sur un point haut – habituellement une lande, soit la croupe d’un vallon – se voit à une dizaine de km à la ronde. Comme se voient les éoliennes de Bâtine, près Campbon, ou de Soudan, ou de Derval. Dans un département comme l’est la Loire-Atlantique, une « petite éolienne » de 2MW – hauteur de mat 100 m, grandeur de la pale 41 à 46 m – s’impose au paysage au détriment du relief naturel et des éléments paysagers marquants – moulins, châteaux, chapelles et clochers – reflets de notre Histoire tumultueuse et persévérante néanmoins.

La Loire-Atlantique, comme le reste de la Bretagne, est un département qui a la chance de ne pas avoir de centrale nucléaire, et qui a refusé le danger nucléaire avec vigueur et détermination. Résultat, la Bretagne historique est peut-être la seule région de France dont l’éolien représente 17% de la production électrique  (en 2011), part qui ne cesse de monter. Mais est-ce que cela suffit-il à justifier pour autant que l’on plante des éoliennes partout, jusque et y compris en forêtJosselin) et que l’on altère durablement nos paysages ? A chaque citoyen, à chaque élu, à chaque « responsable », de juger en son âme et conscience. Pas en fonction du tiroir-caisse. Le nucléaire rapporte aussi son « salaire de la peur », lui.

Un pont rebaptisé à Rennes

21 Jan

Depuis quelques temps, les militants opposés à l’aéroport Notre-Dame des Landes ont pris l’habitude de rebaptiser telle ou autre voie publique « rue Notre-Dame des Landes » ou « place Notre-Dame des Landes ». A Rennes, ce matin, un pont a été rebaptisé. Mais pas par eux. Par des militants Bretons  qui n’ont rien d’autre à faire que de faire la publicité d’un certain Polig Monjarret ?

Non plus. Un indice : la passerelle Saint-Germain – puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a monté en grade. Toujours pas ? Un autre : l’opération a un lien direct avec ce qui s’est passé il y a 220 ans à Paris. Vous y êtes ? Alors quel est le nom du capitaine ? Bon, nous vendons la mèche. Ce matin, c’est l’Action Royaliste rennaise qui a rebaptisé  la passerelle pont Louis XVI. Avec un drapeau fleurdelysé sur la Vilaine et une modeste affiche posée sur la plaque des jumelages rennais. Façon comme un autre de rendre hommage au roi martyr.

le-drapeau-royal-de-France-sur-la-Vilaine2

Avenir de la loi sur le génocide britto-vendéen : la poubelle

21 Jan

Le 16 janvier, Lionnel Luca, député de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes, a déposé une proposition de loi visant à reconnaître le génocide vendéen. Celle-ci a suscité une couverture médiatique plus importante que sur son simple objet, puisqu’elle était cosignée par la députée frontiste de la 3e circonscription du Vaucluse (Carpentras), Marion-Maréchal le Pen.

doue-ha-mem-broLe texte de loi proposé  est très simple : l’article unique dispose « La République française reconnaît le génocide vendéen de 1793-1794. » Comment désigner simplement le troisième crime de la République contre son peuple. Le premier est d’avoir aboli les droits et privilèges collectifs et individuels dans la nuit du 4 au 5 août 1789 – avec les corvées, cens etc. furent passés à la casserole les droits conquis par les provinces, les pays ajoutés peu à peu à la France. Le second est d’avoir assassiné Louis XVI, roi, donc garant de l’unité et de la pérennité de la France.

La précédente proposition de loi sur la reconnaissance du génocide vendéen avait été cosignée par Lionnel Luca (Alpes Maritimes), Véronique Besse (Vendée), Hervé de Charrette (Anjou), Louis Guédon (Vendée), Joël Sarlot (Vendée), Hélène Tanguy (Finistère), Bernard Carayon (Tarn), Jacques Remiller (Isère) et Jérôme Rivière (Alpes-Maritime), soit essentiellement des députés de provinces qui se sont opposées à la République – Provence, Bretagne, Vendée. Celle-ci est cosignée par Lionel Luca, Philippe Vitel (Alpes-Maritimes), Marion-Maréchal le Pen (Vaucluse), Dominique Tian (Marseille), Véronique Besse, Yanick Moreau et Alain Leboeuf (Vendée) et Alain Marleix (Cantal). Marseille et le Cantal s’étant moins fait remarquer dans les rangs de la Contre-Révolution que, par exemple, Toulon ou Rocheservière, l’on peut conclure que les hommes – ou femmes – députés importent plus que les territoires. Surtout si l’on pense aux « patriotes » du Comtat Venaissin (le Vaucluse) qui ont voté à une écrasante majorité le rattachement à la toute jeune République.

Tous les arguments sont bons

massacre-lucsAvec le génocide vendéen, l’on touche au cœur du tabou de la République, à l’origine de la chimère créée dans ces nuits torrides de 1789, lorsque « la France était alors exceptionnellement vibrante. Les billevesées des uns et des autres trouvaient en elle un retentissement éphémère, lequel dominait la voix du bon sens. Elle préférait, suivant le mot de Leibnitz, au grain des choses, la paille des mots. Préférence génératrice de catastrophes (1) ». Alors tous les arguments sont bons pour contrer une loi qui montre à la face du monde l’inanité des grands Mots de la République, ceux qu’elle enseigne aux maliens ou à Poutine, mais est incapable de les appliquer à ses minorités internes – parfois bien plus anciennes que la France qu’elle prétend représenter – et qui ne demandent que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, indépendamment de la folie parisienne, et parfois bien moins. Le droit de parler, d’enseigner et de transmettre leur Histoire ou leur langue. Ce droit que la  République autoproclamée « des droits de l’Homme »  refuse toujours de leur donner.

Les signataires de la loi étant composés de députés de la Droite populaire – un courant gaulliste et nationaliste assumé – et d’une députée du FN – la plus jeune de France soit dit en passant, mais pas la plus effacée – les cailloux pleuvent de toute part sur cette proposition de loi, qui de toute façon est promise à une courte vie. Et plus le critique se trouve à gauche, plus il accuse les promoteurs du projet de « haïr la République ». Dans les faits, la pluralité d’arguments se résume à un seul : cette proposition n’est pas du « camp de la République », donc elle est mauvaise. Les limites du camp de la République – ou du « front républicain » – c’est selon, étant fixées par des juges qui sont aussi des parties, l’on voit combien ce genre d’arguments est de bonne foi.

Bisbilles entre amis

C’est dans cette affaire de camp de la République – et donc d’embargo absolu anti-FN, que l’on peut aligner le retrait de signature de Philippe Vitel déjà cosignataire pourtant d’une proposition de loi similaire en 2007. A sa décision subite, Vitel donne deux raisons, dont la seconde est de loin la plus déterminante « Mais mon collègue a soumis sa proposition à l’ensemble des députés, et pas seulement au groupe UMP, sans nous le dire ; mais en plus il l’a déposée sans nous informer de qui l’avait signée ». Traduction en clair : si Marion Maréchal-Le Pen n’avait pas signé, il n’aurait pas retiré sa signature.

Les lois mémorielles sont inconstitutionnelles

De tant d’honnêteté si Républicaine la proposition de loi sera prestement expédiée ad patres. Ou tout au moins en commission. A quoi sert alors la proposition de Lionnel Luca ? A faire parler de lui ? Il n’en a pas besoin – en ces heures sombres pour le droit de la famille, le moindre dérapage contrôlé sur une certaine proposition de loi lui assurera les Unes de tous les grands médias pendant deux jours. Et sinon ? A maintenir la flamme et le souvenir. Médiatique, mais aussi citoyen. Un jour, la République aura la force de reconnaître son passé.

Mais pas par une loi. En effet, le Conseil constitutionnel a censuré, en février dernier, la loi sur le génocide arménien. Et a fait d’une pierre deux coups en jetant un pavé dans la mare des lois mémorielles. En effet, le Conseil Constitutionnel a estimé que « une disposition législative ayant pour objet de « reconnaître » un crime de génocide ne saurait, en elle-même, être revêtue de la portée normative qui s’attache à la loi » et « qu’en réprimant ainsi la contestation de l’existence et de la qualification juridique de crimes qu’il aurait lui-même reconnus et qualifiés comme tels, le législateur a porté une atteinte inconstitutionnelle à l’exercice de la liberté d’expression ». Résultat des courses : le Conseil constitutionnel a mis un coup d’arrêt à la dérive des lois mémorielles. Et implicitement remis en question – ce qui a de l’importance si jamais une QPC  est élevée au cours d’un procès – le fondement constitutionnel des lois mémorielles existantes, dont la plus célèbre est la loi Gayssot.

Génocide vendéen ? Non, génocide Breton.

Carte des prêtres assermentés (qui ont juré fidélité à la Constitution Civile du Clergé). Le refus Breton apparaît dans sa clarté.

Carte des prêtres assermentés (qui ont juré fidélité à la Constitution Civile du Clergé). Le refus Breton apparaît dans sa clarté.

Nous sommes le 21 janvier. Il y a 220 ans, le roi Louis XVI devenait à son tour martyr de la Révolution. Il y a 219 ans, le général Turreau donnait le coup d’envoi du « génocide vendéen ». Génocide soi-disant « géographique », puisqu’il n’y a pas de peuple vendéen. Mais au cœur de la « Vendée Militaire », il y a cinq pays : pays de Retz, de Clisson, des Mauges, d’Herbauges, de Tiffauges. Ces cinq pays, eux, sont Bretons, et Bretons sont leurs habitants. Les trois derniers étaient de la seigneurie de la famille de Retz, que Gilles – oui, celui qui entra à cheval sous le clocher-porche de l’église de Saint-Etienne de Mer-Morte (Loire-Atlantique) et qui passa en procès, cette irruption en pleine messe ayant découragé jusqu’à ses fidèles soutiens – avait vendu au duc de Bretagne pour assurer son train de vie dispendieux. Bretons, leurs habitants qui furent dès le début critiques envers la conscription, la centralisation du pouvoir à Paris et la politique anticatholique. Bretons, leurs habitants ont fait des choix tant politiques que civils communs, à l’exception notable de quelques terroirs bas-Bretons et des grandes villes. Mais la reconnaissance de l’Histoire du sud de la Bretagne en ce temps ne pourrait avoir lieu sans cette façade trompeuse de « génocide vendéen » qui ne peut que prospérer avec la bénédiction d’une République qui ne peut pardonner aux Bretons de n’avoir jamais su se dissoudre dans l’hystérie de son pouvoir  et de continuer, 220 ans après, à opposer la force tranquille de son peuple, de ses landes, de ses bois et de sa boue aux criailleries et aux balivernes, fussent-elles revêtues d’une cocarde et d’un bonnet de nuit rouge. Que Louis XVI et les martyrs de la Révolution, surtout Bretons, Cévenols, Catalans et Provençaux, reposent en paix.

 

(1) : Léon Daudet, Deux idoles sanguinaires : la Révolution et son fils Bonaparte.