La Bretagne subit de plein fouet la concurrence agricole européenne

11 Sep

SAU-B5Statistique/Fiscalité. Dans une note du 6 septembre, le ministère du Commerce Extérieur observe que les exportations françaises de produits agricoles « continuent à s’effriter » et que « en dépit d’un repli pour les fruits, les importations agricoles continuent de progresser régulièrement, du fait d’achats importants de graines oléagineuses à l’Amérique (Brésil et Paraguay) et à l’UE (Bulgarie, Roumanie et Espagne) ». Par ailleurs, les « importations de produits des industries agroalimentaires repartent à la hausse avec, notamment, d’importants achats de viandes ». Seules les exportations de fruits tiennent encore la route.
La crise de l’œuf en août en Bretagne avait remis en tête d’affiche les gros problèmes de l’agroalimentaire français, et notamment de la Bretagne, première concernée. Face aux prix bas et à la force de travail peu chère de la Pologne, de l’Allemagne, de la Roumanie ou de l’Espagne, la Bretagne ne tient plus la corde. Pour l’œuf, cet état de fait s’était doublé d’un cafouillage européen aux dépens des Bretons. L’UE a en effet sorti une norme sur le « bien-être animal » qui met en place des conditions drastiques pour l’élevage, le transport et l’abattage des poules, ce qui nécessite d’importants investissements pour tous les maillons de la filière afin d’être aux normes. Du fait de leur situation économique, l’UE a accordé un délai  l’Espagne et la Pologne pour s’accorder avec la loi ; ce délai n’a pas été accordé à la France – ni donc à la Bretagne – ce qui rend les œufs bretons mécaniquement plus chers puisque les investissements de mise aux normes viennent d’être faits et doivent être rapidement amortis.

La Bretagne historique est la première région française productrice de lait, d’œuf, de porc et de volailles et se positionne en tête également pour la production de choux-fleurs, d’artichauts, d’échalotes, de mâche et de tomates sous serre ; notons aussi l’importance des cultures maraîchères, de la vigne en Loire-Atlantique, des fraises (Plougastel, mais aussi Cléder, Fay de Bretagne…), des oignons rosés de Roscoff, du muguet et des pommes à cidre. En 2010, l’agroalimentaire emploie plus de 80.000 personnes en Bretagne (dont 11.000 en Loire-Atlantique) et les exploitations agricoles emploient 74919 personnes. Il y a 37911 exploitations agricoles sur l’ensemble des cinq départements ; la superficie agricole utilisée totale s’étend sur 2 044 437 hectares, malgré une diminution constante du fait de la pression foncière autour des grandes villes et sur les côtes.

Les mots sur les maux Bretons peuvent être mis facilement : trop de charges, trop de normes, trop d’impôts. C’est bien pourquoi l’éco-taxe est vécue comme la dernière goutte qui fait déborder le vase déjà par trop rempli. L’érosion des exportations augmente le risque de surproduction et donc de nouvelles crises agricoles, face auxquelles les interventions de l’Etat ne seront guère que des emplâtres sur une jambe de bois tant qu’elles ne s’attaqueront qu’aux conséquences et non aux causes. La mauvaise santé des exportations agricoles bretonnes traduit est surtout la traduction sur le terrain, mais aussi sur les marchés mondiaux, du « ras-le-bol » fiscal : à force de taxer ceux qui produisent, le fruit de leur travail est trop cher et n’est plus acheté, donc les taxes rapportent moins et obligent l’Etat à en renforcer le produit déclinant par… d’autres taxes. Un engrenage fiscal meurtrier pour les Bretons comme les Français. Ce gouvernement – ou un autre – doit avoir le courage de remettre à plat le branlant, stipendieux et inefficace édifice fiscal français pour dépénaliser le travail, rendre moins chers les produits et libérer la croissance. Parce que, pendant que l’Etat se sucre à (grand) peine, les Bretons se serrent la ceinture.

4 Réponses to “La Bretagne subit de plein fouet la concurrence agricole européenne”

  1. Sol de Grisolles septembre 11, 2013 à 7:53 #

    Très bien vu, bravo !!!

  2. CAMARET Pierre septembre 12, 2013 à 1:38 #

    Je crois l’avoir deja dit . Pensez a la Balance des paeiments .Les pays mentionnes nous achetent des produits , des ensembles Industriels a Haute Valeur ajoutee , en contre parti il faut leur acheter quelque chose.
    Quand je vois un Parti politique Francais qui pour sauver l’economie francaise , veut tout faire en France et exporter , mais ne rien importer .La Dirigeante de ce Parti est une grande malade , qui ne connait rien a rien .
    Les Poulets congeles / Achat de AIRBUS :Un pays d’Asie recemment a mis cette politique en vue : Je vous achete vos AIRBUS , et vous m’achetez mes poulets Congeles ( sinon je vais chez BOEING )

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  2. Ecotaxe : un arrêt de mort pour l'économie bretonne - octobre 18, 2013

    […] de 80.000 personnes en Bretagne dont 11.000 en Loire-Atlantique. Le secteur subit de plein fouet la concurrence européenne surtout de la part de pays où la force de travail est moins chère (Espagne, Pologne) ou alors […]

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