Charette : Général Breton, héros de la Vendée révoltée

6 Fév

La capacité de la salle Bretagne – 400 places assises – fut rapidement dépassée. Avec l’accord du service sécurité, ce sont près de 500 personnes, qui, en définitive, auront été accueillies ce jour-là. En préambule, une séance de dédicace avait été organisée, remportant un vif succès. Reynald Secher et Philippe de Villiers, pendant près d’une demi-heure, signeront l’ouvrage « Le Roman de Charette », objet de la conférence, ainsi que différents supports d’ouvrages antérieurs, DVD et bandes dessinées et livres de Reynald Secher. Devant les signes d’impatience du public, il fut décidé de reporter les dédicaces en fin de soirée.

Charette-Villiers-oct2012En même temps que le public nantais, M. François-Hélie de La Harie (1), organisateur de la conférence, remercia tout spécialement de leur présence, les membres de la famille Charette, et les nombreuses personnes venues de Bretagne, et même du Loiret, pour célébrer la vie du héros « Vendéen-Breton », ou « Breton-Vendéen ». Alors que la couverture de l’ouvrage « Le Roman de Charette« , annonçait « Philippe de Villiers, Vendéen comme lui« , les Bretons ont été heureux de constater que sa qualité de Breton a bien été privilégiée, tout au long de la soirée. L’on peut trouver ici la conférence en audio.
L’ouvrage, édité en octobre dernier chez Albin Michel, connaît un vif succès, plus de 50.000 exemplaires ont déjà été achetés. « Monsieur Philippe de Villiers, j’ai l’impression que vous avez coupé la file des descendants de Michelet » ! Cette phrase empreinte de malice, déclencha, après un bref moment d’hésitation, les applaudissements soutenus de la salle, ravie devant tant d’outrecuidance !

M. de La Harie, rappelle que Philippe de Villiers, créateur en 1978, du « Puy du Fou » s’est vu décerner l’an dernier à Los Angeles, l’Oscar du meilleur parc d’attraction au Monde. Puis, s’adressant à Reynald Sécher, il présente l’auteur du créateur du concept, faisant dorénavant autorité, de « mémoricide« , négationnisme du « génocide« , lui-même issu du « populicide« , de la Révolution française et sa Terreur.

Avant de laisser la parole aux deux conférenciers, François-Hélie de La Harie, nous explique que les recettes de la soirée, serviront au financement de la chapelle en cours de restauration à la Chapelle Basse-Mer : Saint Pierre ès Liens, ainsi qu’à celui d’un nouveau projet de mémorial.

Intervention de M. Reynald Sécher

C'est une salle BRETAGNE plus que pleine et très attentive qui écoutait à Nantes l'histoire de Charette par Reynald Sècher et Philippe de Villiers

C’est une salle BRETAGNE plus que pleine et très attentive qui écoutait à Nantes l’histoire de Charette par Reynald Sècher et Philippe de Villiers

Les moyens d’extermination de la population de la Vendée ont été décidés par le Comité de Salut Public, sous les ordres de la Convention, préfigurant les régimes totalitaires du XXe siècle – communisme, nazisme, polpotisme. C’est bien la France qui a décidé de l’extermination d’une partie de sa propre population. Reynald Sécher communique à l’auditoire sa passion de la vérité, par ses recherches d’archives historiques, jusque là méconnues, conduisant à l’évidence du premier génocide de l’Histoire. Lui-même, né à Nantes, mais originaire de La Chapelle-Basse-Mer, en Pays de Retz, rive sud de la Loire, il fut sensibilisé à cette question depuis son plus jeune âge. La République et l’Histoire officielle n’ont cessé de travestir et de cacher tout ce pan de l’Histoire de France. En 1983, Reynald Secher fut le premier à parler du concept de « mémoricide« , négation délibérée de la mémoire, par occultation de la vérité historique. Ainsi, il apparaît difficilement concevable que le général Turreau, organisateur impitoyable et sanguinaire des Colonnes Infernales, puisse conserver son nom gravé sur l’Arc de Triomphe, à Paris. Comme le soulignera Philippe de Villiers, d’autres massacreurs demeurent célébrés, tel Antoine-François Fourcroy, chimiste, dont la statue décore l’Hôtel de Ville de Paris ! Rappelons que ce dernier fut le premier à émettre l’idée de gazer la population des « brigands« , auprès de la Convention, inspirant plus tard le régime nazi !

Intervention de M. Philippe de Villiers

En exposé liminaire, Philippe de Villiers souligne l’importance de son objectif lorsqu’il décida de créer, en 1978, Le Puy du Fou, puis la course du Vendée Globe, lorsqu’il était président du Conseil général de Vendée : pour « faire connaître le département de Vendée et son histoire au monde entier« . Il en profite pour nous annoncer qu’un producteur d’Hollywood serait prêt à créer un film à partir du scénario de son Roman de Charette, qui de fait n’est pas un roman, mais un livre d’histoire où tout est vrai, une histoire qui s’est réellement déroulée dans notre région, dans les tourmentes de la Révolution et sa Terreur effroyable !

Puis, Philippe de Villiers nous détaillera son livre consacré au « Charette, marin breton« , durant toute une heure, captivant l’auditoire par son talent de conteur, et même d’acteur, se mettant véritablement dans la peau d’Athanase Charette de La Contrie, ceci sans la moindre note ! Le public reste silencieux, admiratif, vivant un pan d’une histoire méconnue. Le jeune officier des Gardes Marines connaît, à Brest, un « amarinement » laborieux, mais soutenu par son parent Charette, membre du Parlement de Bretagne, il persévère et monte rapidement en grade, puisqu’il fut lieutenant de Vaisseau dès l’âge de 24 ans, en 1787. Il compte, entre 1780 et 1790, onze campagnes à son actif, dont quelques-unes dans les Amériques. Puis il est envoyé en mer du Nord et en Russie. Il combattra ensuite les Barbaresques en Méditerranée. Les navires de guerre français, jouèrent, à l’époque, un rôle non négligeable dans les prémisses de la perte de puissance de l’empire ottoman.

Philippe de Villiers évoquera également l’expédition de Bougainville, de La Pérouse sur la Boussole et l’Astrolabe, ainsi que l’épopée avec La Motte-Picquet, la guerre d’indépendance aux États-Unis. On rencontre les botanistes et les hydrographes ainsi que les inventeurs de la cartographie moderne. Charrette passera quinze ans dans la Marine Royale, la première en Europe à l’époque. Ses voyages au long cours lui permettront de connaître le monde entier, le monde extérieur à une France largement terrienne. Charette était un homme « moderne« , à la veille de la Révolution.

A son retour à Toulon, la Révolution vient d’éclater. Charette décidera de quitter la Marine Royale, ne voulant pas combattre contre son roi, et revint à Nantes retrouver sa femme et sa soeur. Il s’était marié avec une dame d’âge mûr de la bonne société dont, en fait, il convoitait la fille ! et s’était alors installé à Challans. Les paysans de Vendée en révolte contre le Pouvoir révolutionnaire et la Convention, connaissant le prestige de l’officier de marine breton, viennent lui demander d’être leur chef de guerre.

Il constitue alors son armée de résistance à l’ordre, que la République veut instaurer par la violence, les massacres et le sang. Alexandre Soljenitsyne, venu en septembre 1993 au Puy du Fou en ami-invité de la famille, a pu ainsi déclarer que la répression abominable du soulèvement des paysans vendéens a bien été le premier génocide de l’Histoire, précurseur de tous ceux qui ont suivi au cours du dernier siècle et l’aurait alors incité Philippe de Villiers à écrire ce livre.

Philippe de Villiers termine sans détailler les guerres de Vendée que Reynald Secher avait magistralement narrées. Le public accompagne Philippe de Villiers-Charette place du Bouffay à Nantes où est conduit Charette après sa capture. Puis avec 3.000 hommes ils se rendent place Viarme, non loin de la salle Bretagne. Il décrit ses derniers instants : il mourra debout, sans bandeau sur les yeux et veut être rasé. Philippe de Villiers vit ces instants, baissant le ton devenant à peine audible…A la fin de cette conférence passionnante, la salle ovationna debout, à la fois Reynald Sécher et Philippe de Villiers, en reconnaissance de leur prestation mais aussi de leur rôle dans la défense de la vérité historique, trop longtemps occultée par les historiens « à la botte ».

Charette est mort, fusillé par des Français, le 29 mars 1796, à Nantes, à 33 ans. On peut en conclure, également que, par rapport aux nombreuses biographies de Charrette, centrées principalement sur l’époque révolutionnaire, l’originalité du livre de Philippe de Villiers fut, cette fois de s’étendre sur une période où le Breton-Vendéen se distingua dans la Marine Royale, cet « homme au sang salé« , avant de devenir l’un des chefs de l’insurrection vendéenne, comme le dit si bien Philippe de Villiers.

(1) François-Hélie de La Harie : ancien vice-président de la section nantaise du Souvenir vendéen, conférencier lui-même : «La Guerre de Vendée à travers les vitraux ».

Reynald Sècher, historien Breton du génocide britto-vendéen, en pleine séance de dédicace.

Reynald Sècher, historien Breton du génocide britto-vendéen, en pleine séance de dédicace.

Gilbert ENGELHARDT et Maryvonne CADIOU

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