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Patrimoine de Notre-Dame des Landes : la croix des Quatre paroisses

8 Avr

P1010720Au beau milieu des étendues naturelles de l’est de la ZAD, non loin du ruisseau de l’Epine, se trouve sous une voûte d’arbres un élément remarquable du patrimoine de Notre-Dame des Landes : la croix des quatre paroisses. Edifiée en granit en 1801, donc avant la création de la paroisse de NDDL, elle se trouve à la limite de trois (maintenant) anciens cantons, ceux de Blain, la Chapelle sur Erdre et St Etienne de Montluc, de quatre paroisses et de deux arrondissements, Nantes et Savenay.

La croix, en granit, est fixée sur un socle porté par un gros pilier central et quatre piliers d’angles. Sur les quatre faces du pilier central, on peut lire « Paroisse et limite de Fay 1801», « Limite de Grandchamp », « Limite de Vigneux », « Limite de Treillières 1861», chacune selon son orientation. La table est en granit et reprend les inscriptions, remplaçant seulement Fay par Notre-Dame des Landes. Les limites des trois paroisses de Vigneux, Grandchamp et Treillières – et des communes – rayonnent vers le sud à partir de la croix, partageant la lande jadis inculte. Au XIXe, la croix était le point de rencontre des processions des quatre paroisses lors des Rogations. Chacune venait par ses chemins de terre, et à la croix, une prière commune les réunissait. C’est là aussi que les pélerins mangeaient sur le pouce – cidre et morceau de pain – avant de repartir.

En mauvais état, la croix a été restaurée en 2000 par l’association du petit patrimoine de Vigneux. Non loin se trouve une fontaine qui ne se tarit jamais et d’où sourd le ruisseau de l’Epine. Les fermes les plus proches de la Noë Verte et de la Noë Bernard ont été rachetées et détruites par le département. La croix elle-même se trouve à l’emplacement d’une piste du projet d’aéroport. Plusieurs habitations d’opposants à l’aéroport se trouvent non loin et maintiennent un peu de vie dans la lande.

 

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Inflation de la Fonction Publique Territoriale : la CCEG épinglée

28 Déc

ag-publicLa CCEG – ou communauté de communes d’Erdre et Gesvres – qui regroupe à peu près toutes les communes riveraines du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes – a été épinglée par la Chambre régionale des Comptes, relève le média indépendant Breizh Info, qui fait l’inventaire des remontrances adressées par l’institution aux communes du département.

Ainsi, relève la Chambre régionale des comptes, « les charges de personnel, qui absorbent 17,6 % des crédits de fonctionnement, soit 2,3 M€ en 2011, ont été multipliées par deux depuis 2006 ». Cette inflation est cependant due au transfert des charges des communes vers l’intercommunalité et à l’accroissement des compétences des services de la CCEG. Cependant, il est probable que l’on aurait pu éviter le « doublement des effectifs » qu’enregistre l’institution. Ces charges restent cela dit en-dessous de la moyenne nationale – tirée par les grandes villes – car elles ne s’établissent qu’à 43€/habitant contre 67 au plan national.

D’autres villes ou collectivités se voient reprocher des évolutions plus graves. Ainsi de Pornichet : recours quasi systématique à des recrutements externes pendant les premières années de l’actuelle mandature municipale, embauche de contractuels plutôt que de fonctionnaires, ou encore une gestion qui laisse la bride sur le cou aux dits fonctionnaires puisque les arrêts maladie ont cru d’un tiers sur la mandature et les arrêts pour accidents du travail ont quasiment quadruplé. Les communes de Guérande, de la Turballe et de La Baule, ainsi que l’intercommunalité Sud-Estuaire (Saint-Brévin) sont aussi citées.

Patrimoine de Notre-Dame des Landes : la croix double de la Piclotais

7 Sep

P1010401Notre-Dame des Landes avant Notre-Dame des Landes. Beaucoup de gens croient que Notre-Dame des Landes a été construite au milieu de nulle part vers 1840. En fait, ce n’est pas vrai, en 1845 il y avait déjà 1400 personnes sur le territoire de l’actuelle commune et une partie d’entre elles habitaient des hameaux qui existent depuis le XVIIe siècle, voire avant (la Marchandais, la Héraudais, la Primais, la Forestrie, Foucré, Breilvin…). C’est pourquoi nous allons démarrer une série sur le patrimoine landais avant la création de la paroisse et de la commune de Notre-Dame des Landes. Nous tirerons pour l’essentiel nos informations du livre de Marie-Ange Lebreton, Des pierres sur la lande (2004).

P1010400Lorsqu’on arrive de Fay de Bretagne, la route dépasse le hameau du Bourget et plonge pour passer le ruisseau de l’Arche du Fouan, qui marque la limite occidentale de la commune. Dans la remontée, un chemin boueux s’ouvre à gauche. Au fond, face à une mare aménagée au bord du ruisseau, se voit une croix pattée curviligne, tirée du granit proche de Vigneux. Sur son fut sont portées la date de 1835 et les initiales JG. Son soubassement était jadis de pierres jointoyées à l’argile, quatre bornes marquant aux coins les alentours de la croix, qui regarde Fay de Bretagne.

En 1998, le terrain autour de la croix qui tombait lentement en ruines fut défrichée, et c’est alors que l’on découvrit une croix inconnue jusque ailleurs. Cette petite croix grecque en granit portait la date de 1625, ce qui en faisait la croix la plus ancienne connue jusqu’alors à Notre-Dame des Landes. Lorsque la restauration de la grande croix du XIXe est entreprise par un voisin, des gens se présentent pour racheter la croix de 1625. Pour garder cette croix sur place et décourager les tentations, décision est prise de l’incruster dans le socle de la grande croix. C’est ainsi que si on écarte un peu les hortensias, on peut voir au pied de la croix de 1835 celle qui a été érigée là – ou ailleurs – près de deux siècles auparavant. L’ensemble est inauguré le 3 septembre 1999.