Châteaubriant : deux mois pour remettre ABRF sur les rails

7 Mar

La holding AORF, spécialisée dans la construction et la réparation de wagons de fret, n’a plus que jusqu’au 30 avril pour se trouver un repreneur ou un investisseur capable de remettre sur bonne voie ses deux sites de Châteaubriant (ABRF, 139 salariés) et Saint-Denis de l’Hôtel (SDHF, 110 salariés). Faute de solution, ce pourrait bien être un nouveau coup dur pour l’industrie castelbriantaise

Un wagon en atelier, à Saint-Denis de l'Hôtel (SDHF) mi-2012

Un wagon en atelier, à Saint-Denis de l’Hôtel (SDHF) mi-2012

La crise du groupe AORF est ancienne, et l’on pensait encore en octobre qu’une solution allait être trouvée via un rachat par l’entreprise semi-publique russe UVZ  (Uralvagonzavod), qui avait déjà repris – avec efficacité du point de vue tant économique que social – leur part dans la fonderie Sambre et Meuse à Feignies qui produit des bogies moulés et tampons ferroviaires. Mais la solution d’un rachat par UVZ tend à s’éloigner, puisque le PDG d’AORF, Eric Vinassac, président d’un cabinet spécialisé dans l’accompagnement du redressement des entreprises en difficultés, Bernard Krief Capital, et l’actionnaire majoritaire Jean-Luc Ramondeau, la refusent. En lieu et place ils ont préféré demander de la commande publique et de faire inscrire leurs entreprises dans un projet de la structuration fret au niveau national, mais se heurtent à l’absence totale de volonté des pouvoirs publics.

Site de Saint-Denis de l'Hôtel, mi-2012

Site de Saint-Denis de l’Hôtel, mi-2012

La solution pour AORF devrait donc tout de même être privée. Le russe UVZ et l’indien Tantia ont été approchés pour reprendre l’entreprise. Il y a de la charge de travail – maintenance de wagons essentiellement – jusqu’au 30 avril. Les deux sites sont minés par un important passif, 6 millions à SDHF qui n’a plus de trésorerie et 18 millions à Châteaubriant. L’on craint dans les deux usines que seule l’une d’entre elles sorte indemne de la situation. Châteaubriant se trouve entre les métropoles nantaises et rennaises, le mieux placé finalement pour la Bretagne et le grand Ouest (Maine, Perche, Anjou, Basse-Normandie). L’usine est en outre un leader français et européen de la fabrication de wagons porte-automobiles et peut compter sur une solide implication politique des pouvoirs publics locaux (Châteaubriant et CG44) pour échapper à la fermeture. Saint-Denis de l’Hôtel – qui vient d’ouvrir un atelier de maintenance des wagons de gaz – se trouve à 20 km d’Orléans sur une ligne vétuste dont le transport commercial a été quasi abandonné depuis le 30 mars 2012, et dont la rénovation et la réouverture en tram-train ne devrait intervenir qu’en 2020 au mieux, voire 2025. Par ailleurs le Loiret, assez fortement touché par la crise, est une région économique bien plus atone que la Bretagne, et fortement dépendante de la métropole parisienne. Bien malin celui qui pourra prévoir quelle usine, de Châteaubriant ou de Sant-Denis de l’Hôtel, sera sauvée.

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  1. Châteaubriant : deux mois pour remettre ABRF sur les rails | Breizh ... | BelgianRailway | Scoop.it - mars 10, 2013

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