Ce matin, profitant du pont de la Toussaint, les occupants de la ZAD avaient lancé urbi et orbi l’invitation de se retrouver dans la maison du Tertre, au centre-ouest de la ZAD, pour le week-end, comme ils l’ont fait le week-end dernier au Liminbout. Cette amicale réoccupation d’un lieu de vie a tourné en violent assaut dans l’après-midi, puis en démolition illégale au cours de laquelle la préfecture a magistralement mis au rancart les lois sur les démolitions des bâtiments amiantés.
Parce que l’invitation au Tertre n’était visiblement pas une incitation à tout casser, l’on comprend difficilement la violence de la répression policière. « Et nous sommes tou-te-s là au Tertre à partir de vendredi midi pour un week-end de fête, de discussions, de retrouvailles. Venez avec les gens que vous aimez, vos sacs de couchage, vos paniers remplis de victuailles et de toutes vos bonnes idées ! ». La matinée sur la zone est calme, un chantier a aussi lieu à No Name pour reconstruire des cabanes. La maison est réoccupée paisiblement vers 14 h 15. Une première maison avait été détruite sur place par Vinci le 17/10 à partir de 12h30 ; il en restait une autre, dont la destruction n’était pas prévue, et que son occupant venait de quitter. Une heure plus tard, huit fourgons de gendarmes mobiles assiègent la maison et somment tout le monde d’en sortir. Refus des militants. La situation se tend, six d’entre eux montent sur le toit. Puis les gendarmes décident de partir, en laissant deux, puis un vigile sur place, qui part à son tour. Le WE s’annonce calme.
Mais à 16h, l’ordre de Paris tombe. Pour Ayraultbespierre, veni, vidi, Vinci, le Tertre doit être vidé avant que la nuit ne tombe et être rasé dans la foulée. A 16 h 40, dix fourgons de gardes-mobiles partent de Vigneux vers le Tertre, quatre d’entre eux s’en vont barrer le carrefour du Chêne des Perrières, puis reviennent, renforcés, vers 19h 30, et vident la maison. 150 gendarmes se massent autour pour essayer de faire descendre six militants perchés sur le toit. La nuit tombe, éclairée par les gyrophares. Six personnes sont interpellées, quatre ont été libérées à 22h30 par la gendarmerie de Blain, deux y sont toujours à l’heure où nous écrivons. La Préfecture, jointe par nos services, n’a pas souhaité nous renseigner sur leur devenir.
Une pelleteuse arrive une heure plus tard et commence à détruire la maison, alors qu’il y a encore une personne sur le toit et une dans le conduit de cheminée. A 22h, l’éverite (les grandes plaques d’ardoises pleines de fibres d’amiante) volent de partout, les procédures de destruction d’un bâtiment amianté ne sont absolument pas respectées, et la Préfecture n’en a pas cure. L’urgence est de détruire le toit, le plus vite possible, quels que soient les risques, quelles que soient les lois, pour empêcher la réoccupation de la maison. Veni, vidi, Vinci.Les manifestations de soutien se multiplient de toutes parts. Au gouvernement, la ministre du Logement, Cécile Duflot, menace de révoquer l’accord Verts – PS si Ayrault ne lâche pas le dossier Notre-Dame des Landes. Une étude indépendante estime « douteux et coûteux » le projet aéroportuaire. L’ambiance de « guerre civile » a été relayée par France Info. Les pilotes s’opposent au nouvel aéroport dans les colonnes de Ouest-France Les normands soutiennent les occupants de la ZAD sur Tendance Ouest. Bastamag a exhumé la situation d’un préfet de Nantes qui a pantouflé chez… Vinci, le groupe qui est censé faire l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Même RTL parle de Notre-Dame des Landes, « épine dans le pied de Ayrault » qui est en train de devenir un scandale national. Pour la seule journée de demain, des rassemblements sont prévus : à Fégréac à 10h30 (Jean-Paul Jaud, auteur de Nos enfants nous accuseront, Tous cobayes viendra rencontrer les opposants au projet d’aéroport) Nîmes (9h30 place de l’Horloge), à Sarzeau (manifestation pour sauver Ayrault et la France à partir de 9h au parking de Super U, Sarzeau est la commune où se trouve la résidence secondaire de Ayraultbespierre), à Rouen (14h 30 à la Halle aux toiles, côté parking Vinci), à Evreux (15h devant la Poste), à Paris (tractage au métro Odéon à 20h). La contestation prend tous azimuts.
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mais quelle honte ce gouvernement!!!!! on est sous l’ère soviétique!!