Une ferme de la ZAD risque de devenir le prochain champ de bataille de Notre-Dame des Landes. Il s’agit de la ferme de Bellevue, dont l’exploitant est parti dans la plus grande discrétion samedi soir, abandonnant sa ferme – des hangars et une longère en pierre – à deux vigiles payés par AGO-VINCI. La destruction de la ferme devrait commencer demain matin. L’ACIPA a diffusé un communiqué appellant à l’occuper immédiatement et rapidement, avant demain matin.
Dans la soirée de dimanche, vers 19h, des « tracteurs vigilants » des agriculteurs opposés au projet d’aéroport ont été déplacés autour de la ferme pour s’opposer à sa destruction et au passage tant des engins de chantier que des forces de l’ordre. Dimanche vers 20h, la ferme a été occupée par des zadistes et des paysans, les vigiles sont partis. Actuellement – à 22 h 30 – il y a plus d’une centaine de paysans et de zadistes, et 50 tracteurs autour de la ferme. Près de 50 autres tracteurs sont attendus demain sur les lieux. « On est là pour que la ferme reste debout. Nous sommes déterminés, notre moral est bon », nous explique Dominique Guitton, agriculteur opposé au projet.
Le départ de l’exploitant « attendu et prévisible »
A la vérité, le départ de l’exploitant, Serge Durand, était attendu par un peu tout le monde. L’exploitant avait en effet eu par le passé des bisbilles avec les zadistes – ces militants opposés à l’aéroport qui se sont installés plus ou moins illégalement sur l’aire prévue pour le projet, la ZAD – des « troubles de voisinage » qui ont fait la une des journaux locaux lorsqu’il a eu une discussion animée au cours de laquelle l’agriculteur a pris un coup de « porte de clapier » et a porté plainte. Il a par la suite retiré sa plainte, mais ses relations avec les zadistes, qui l’accusaient d’être dans le camp de Vinci, sont devenues exécrables. Un proche de l’agriculteur à l’époque nous explique sous le couvert de l’anonymat : « les zadistes occupaient une ferme à côté, celle du Rosier [maintenant détruite] et lui ont emprunté, en lui demandant, des outils et un de ses hangars. Il a eu un mal fou à récupérer son hangar quand il en a eu besoin, et pour les outils, pareil. Puis, avec toutes les pressions, l’affaire s’est envenimée jusqu’à plus possible ». Toujours est-il que l’agriculteur louait, en connaissance de cause, ses bâtiments et ses terres au Conseil Général et les a donc rendu, après avoir été réinstallé à Plessé. Tout cela, dans une grande discrétion – qui trouverait, d’après une source proche du dossier, un juste prix auprès de Vinci – mais qui n’a pas suffi à tromper les agriculteurs opposés au projet. Le départ de l’exploitant était en effet annoncé comme imminent depuis début décembre.La leçon de Saint-Jean du Tertre
Ceux-ci ont en effet été échaudés par la destruction, très discrète et sans heurts, de la ferme de Saint-Jean du Tertre. Délaissée par ses habitants le 11 janvier, cette ferme située tout à l’ouest de la ZAD a été détruite du 15 au 17 janvier. Un choc pour les occupants du site, d’autant plus qu’il s’est avéré que « certains camarades étaient cependant au courant de la destruction en cours de cette ferme, mais ils n’ont lancé aucun appel à la défendre. Apparemment, parce qu’ils n’y voyaient pas l’intérêt et/ou qu’ils pensaient que la ZAD n’en aurait pas l’énergie. » En effet, ces dernières semaines, il y a moins de monde qui occupe la ZAD – les conditions hivernales étant difficiles sur place, certains zadistes sont partis se reposer ailleurs. Cependant, les militants devraient revenir dès qu’il y aura une nouvelle alerte, comme en ce moment. Dominique Fresneau commente pour BreizhJournal : « cette affaire nous a servi de leçon, maintenant nous on va surveiller de beaucoup plus près ce qui se passe sur la ZAD » pour défendre les lieux de vie en dur. La ferme de Bellevue est d’autant plus symbolique que « c’est la première ferme menacée qui est encore en activité ».
D’autres fermes concernées
En effet, d’autres fermes sont menacées par des destructions très prochaines, elles-mêmes motivées par la volonté d’éviter que les bâtiments vides ne soient immédiatement occupés par des opposants. A la Geneslière sur la RD81 un agriculteur loue sa ferme depuis 40 ans au Conseil Général. « Mais il n’est pas près de bouger, et il faudra aussi le déloger », commente Dominique Fresneau. Au Chantier Frais, le collectif paysan COPAIN44 (opposé à l’aéroport) dément toute volonté de départ de la part de l’exploitant installé sur place.
trste ,il a été acheté par vivendi – c’est la perte de nos terres cultivables – on se bat en indonesie et au bresil – en france , on laisse faire – il faut se mobiliser – chaque terre industrialisée est une perte pour la nature – ils n’ont qu’a utilisé les anciennes industries laissés a l’abandon et que personne ne songe a dépolluer !!
Ils dénoncent le capitalisme et l’exploitation des humains , mais exploitent les animaux…c’est pas éthique tous ça.