L’UMP nantaise se prépare à torpiller la campagne des municipales

3 Mai

Le parachutage de Marie-Anne Montchamp par les instances nationales de l’UMP fait des vagues dans la capitale bretonne… à commencer par l’opposition municipale, sur fond de guérilla Copé-Fillon.

En effet, l’opposition municipale menée par Sophie Jozan est plutôt filloniste, de même que les instances départementales que l’ex-dircab de François Fillon, François Pinte mène depuis plus de dix ans… au fond du trou, la droite n’ayant jamais pu s’unir pour une campagne ni préparer la relève, et a perdu ainsi en une dizaine d’années nombre de circonscriptions et de municipalités sans jamais parvenir à reconquérir la cité des Ducs de Bretagne.

Un parachutage faute d’autre solution

Une seule chose est sûre : le prochain maire, quel que soit son camp politique, affrontera d'abord les ennemis de son propre camp

Une seule chose est sûre : le prochain maire, quel que soit son camp politique, affrontera d’abord les ennemis dans son propre camp.

Or, les instances nationales de l’UMP sont de plus en plus dirigées par Jean-François Copé qui en a plus qu’assez du gâchis opéré par les fillonistes dans l’ouest de la France – et surtout en Loire-Atlantique, autour de la stratégique ville d’Ayrault. D’où le parachutage de Marie-Anne Montchamp, faute de candidat ad hoc proposé par la droite locale… c’est une option par défaut qui signe l’échec total de l’UMP en Loire-Atlantique, et au passage d’un centre incapable de s’unir et d’accorder les egos et les ambitions de ses diverses familles. Il n’y a toujours pas d’UDI organisée au niveau départemental, le coordinateur attitré – Joël Guerriau – ayant fait passer ses ambitions sénatoriales avant le reste.

Il y a un mois et demi, nous dévoilions que les services du Premier Ministre étaient tout à fait inquiets  quant au résultat des municipales en Bretagne et dans l’ouest intérieur (Maine, Perche, Anjou, Poitou) : les élections pourraient se traduire par un désastre pour le PS. Depuis, la tendance s’est plus que confirmée, nous vous en donnerons bientôt la preuve. Le seul espoir du PS réside dans la désorganisation totale de la droite nantaise, un réel atout.

Sophie Jozan : le chien couché sur le tas de foin

Le jour de la visite de Marie-Anne Montchamp hier à Nantes, l’opposition locale lui a envoyé un petit communiqué signé Sophie Jozan, selon lequel l’opposition « n’accepte pas l’idée d’un parachutage » à Nantes et elle [Mme Jozan] « ne sera pas candidate » pour ne pas créer la division à droite. Ce qu’on appelle une fin de non-recevoir en bonne et due forme. Un membre de ladite opposition, fumasse, commente son impression à BreizhJournal sous le couvert de l’anonymat « c’est une immense connerie ça encore. En fait, on n’a pas de candidat, mais comme elle vient d’ailleurs et qu’elle met en lumière notre incapacité, on la flingue. Et comme ça va se savoir, on aura l’air fin une fois de plus. Du genre minable, c’est minable ».

En gros, Mme Jozan fait la même chose que Joël Guerriau qu’elle avait poussée de toutes ses forces à endosser le maillot de candidat en 2014 pour Nantes. Comme ce dernier, qui avait fait savoir son retrait de la course début avril à ses proches sans le faire connaître même à ses partenaires politiques pour bloquer le cours des événements, Mme Jozan joue le blocus. Les russes appellent ce type de comportement  « le chien couché sur le tas de foin » : un chien couché sur un tas de foin dans une écurie, qui aboie à chaque fois que quelqu’un, homme ou bête, essaie de se servir, mais n’en tire aucun profit lui-même puisqu’il est bien connu que les chiens ne mangent pas de foin.

Bainvel dans l’ombre

Le sentiment exaspéré de ce membre de l’UMP 44 résume l’ambiance : une direction incapable et au bout du rouleau, des militants inquiets, des responsables intermédiaires pris en étau, tout ça sur fond de guerre au couteau entre partisans de Fillon – lâchés par leurs chefs qui se précipitent pour être éligibles sur la liste UMP aux régionales, de préférence ailleurs que dans le 44 – et ceux de Copé en minorité numérique, mais qui ont la pêche pour deus raisons. D’abord parce que Copé renforce chaque jour son emprise sur le parti, et s’est arrangé avec Fillon pour éviter un nouveau vote que les deux savent très explosif, et ensuite parce qu’ils soutiennent leur propre candidat, Julien Bainvel, récemment bombardé secrétaire national de l’UMP. Celui-ci ferraille dur pour être en bonne place sur la liste de Marie-Anne Montchamp voire s’imposer comme une solution par défaut si la greffe ne prend pas.

Si bien que la droite locale ressemble actuellement à un sac de nœuds où l’on retrouve les bainvelistes contre les jozanistes contre les montchampistes contre les centristes, eux-mêmes dressés les uns contre les autres… un beau bazar auquel répond depuis quelques semaines, la nouvelle du retrait de Jean-Marc Ayrault étant connue, le réveil des ambitions à gauche. Cependant, il y a une différence notable entre la droite et la gauche : à droite, il n’y a pas de vrai candidat réunissant les capacités et les réseaux à une volonté de fer pour y aller, en dehors de Marie-Anne Montchamp (UMP) et de Loïc Maurice (CNIP). A gauche, il y a une vraie école des cadres, ce qu’un proche de l’actuel maire Rimbert appelle sans sourciller une « poulinière » qui offre une diversité de personnalités dans tous les spectres de la gauche, sans oublier François de Rugy (Verts) qui n’a jamais caché ses ambitions pour Nantes.

L’optimisme socialiste

Pourquoi alors ce manque de candidats à droite ? « C’est simple », commente un connaisseur des arcanes de l’UMP 44 « à chaque fois qu’il y a eu un gars capable, ils l’ont flingué pour pas qu’il leur fasse de l’ombre. Et éventuellement qu’il mette son nez dans leurs tambouilles. C’est réussi, il n’y a personne. » Résultat, alors même que le contexte national et local (mariage gay, Notre-Dame des Landes) les desserve grandement, les socialistes sont plutôt optimistes sur leurs chances de garder Nantes. Chaque jour passé est un jour de perdu pour la droite, qui, encore une fois, ne sera prête qu’en hâte et au dernier moment, tout en assurant aux militants qu’il ne manque pas un bouton de guêtre. On l’a vu en 14… et aux législatives de 2007 où malgré un contexte national hyper-favorable, la droite a réussi à perdre deux circonscriptions (la première et la cinquième) maintenant bétonnées par la gauche. Les militants du rang désespèrent, eux, que quelqu’un siffle un jour la fin de la récréation… et du massacre.

21 Réponses to “L’UMP nantaise se prépare à torpiller la campagne des municipales”

  1. Alain FRANCOIS Mai 3, 2013 à 5:06 #

    heureusement que la droite n’a que peu d’espoir de revenir à Nantes. Le dernier en date (Chauty) y avait fait assez de dégâts pour qu’on n’ait pas envie de les revoir. Et Ayrault a fait ici un excellent travail que personne ne peut lui reprocher. Il est vrai qu’en tant que 1er ministre, il fait un peu trop trainer certaines choses (NDDL par exemple), mais ça change vraiment des prédécesseurs !!

  2. stef Mai 3, 2013 à 6:30 #

    Bof.
    Ump,ps, meme combat.
    Et ce a tout les echelons !
    Si ces gens-la avaient fait une petite once de bien en Bretagne, ca se saurait.
    Des miettes alibi contre une rancon delirante, voila leur proposition – commune !

  3. camaret Mai 3, 2013 à 11:27 #

    La Droite la plus bete du Monde , La Gauche la plus incompetente du Monde .Des citoyens sans dynamisme .Une des solutions partir de l’hexagone

  4. M. de PONTCALLEC Mai 4, 2013 à 6:04 #

    De toutes façons, l’UMP locale n’a plus de militants purs et durs. J’en faisais partie, mais je suis tellement déçu par ces Jacobins, que je n’ai pas renouvelé ma cotisation. Je n’aime pas les « Versaillais », parachutés, comme je les appelle. Il nous faudrait un vrai candidat de la droite réactionnaire,BRETON, qui aime et apprécie notre Région par essence BRETONNE, qui en connaissent les potentialités économiques et culturelles, pas un bobo (ou une bobonne )parisiens .

  5. Yann Le Bleiz Mai 4, 2013 à 9:26 #

    Compter sur l’UMP ou le PS pour sortir Nantes de la prison des PdLs….!
    Il me semble y avoir une erreur quelques parts!

    Mais comme aucun candidat ou militant n’a le courage de renforcer les rangs de parti politiques bretons, ce sont les « versaillais » qui vont piloter notre capitale!

    Dire que Aurault à fait du « bien » à Nantes, faut pas exagérer!
    Si Nantes était à nouveau la capitale de Bretagne elle serait une Barcelone n°2 (une ville de dimension européenne), et non un « satellite parisien » (une ville de dimension… française)!

    • Alain FRANCOIS Mai 4, 2013 à 1:04 #

      Nantes=Barcelone 2 ? Faut quand même pas plaisanter, la taille des villes (et donc leur puissance économique) n’est en rien comparable. Et pourquoi d’ailleurs vouloir à tout prix Nantes capitale de la Bretagne. Nantes y perdrait à coup sûr son statut de capitale régionale (demandez aux rennais ce qu’ils en pensent) et seule la Bretagne pourrait y gagner, pas la ville. C’est pour ça que les nantais ne sont pas prêts à demander le rattachement à la Bretagne, comme les rennais d’ailleurs. Nantes a un passé culturel breton incontestable, et personne ne dit autre chose. Mais son présent et son avenir ne sont passent plus un repli administratif, même si c’est du à une période sombre de notre histoire. C’est loin tout ça. Pourquoi pas par la capitale d’une grande région de l’Ouest, mais pas un retour vers un passé qui ne lui apportera rien. Et puis, aujourd’hui, les stats montrent que la population nantaise est composée d’habitants de provenance multiple: 30% de Bretagne, autant de Vendée, et les 40% restants d’autres régions de France. Les nantais de notre époque sont avant tout nantais, et se sentent bien ainsi. C’est la vie !!

      • stef Mai 4, 2013 à 1:20 #

        Quelle legitimite vous trouvez-vous a parler au nom de tous les nantais (et de tous les rennais tant qu’a y etre !!) ?

        Que savez-vous de ce que Nantes aurait a revaloir a Barcelone si elle n’etait pas vampirisee par vos amis de Solferino ?

        Quelles sont vos sources qui vous permettent d’avancer que 40% des nantais sont vendeens ?

        Quel formatage bien jacobin vous a traumatise au point que vous ne puissiez pas entrevoir l’existence d’un territoire a plusieurs capitales ?

        Que pensez-vous que la Loire Atlantique ait a gagner dans cette region que vous affectionnez, alors qu’elle en est le seul moteur, qui doit tracter le reste de ladite region ?

      • Alain FRANCOIS Mai 4, 2013 à 2:06 #

        le même légitimité que la vôtre … a savoir parler de ce que je sais. J’ai indiqué 30% de vendéens (ou proches), pas 40. C’est une statistique qui a été faite et publiée lors du dernier recensement concernant l’agglomération nantaise. Vous n’avez pas du la lire!

        Hé oui, j’affectionne cette région qui est une des plus agréables à vivre, qui a une progression économique parmi les plus importantes des régions de France. Grâce à Nantes, certes, mais pas uniquement. Savez vous que la Vendée est un des départements le plus attractifs actuellement ?

        rassurez vous, je ne suis pas du tout jacobin. Je crois beaucoup en l’autonomie (pas l’indépendance) des régions. C’est aussi pour ça que je suis favorable à NDDL, pour émanciper l’Ouest de la région parisienne. Mais je ne crois absolument pas que Rennes laisserait échapper son statut de capitale régionale, pas plus que Nantes. Et un dispositif à 2 capitales, là, il faut vraiment être rêveur pour envisager que cela soit viable. Vous avez des exemples ?

        Socialement, comment verriez vous le sort de milliers de salariés dépendant de l’une ou l’autre de ces régions en cas de fusion? Sans doute sans grande importance pour vous, mais moi je ne peux les oublier et les faire passer en pertes et profits simplement pour revenir dans le passé.

        • stef Mai 4, 2013 à 2:59 #

          A l’evidence, la Loire Atlantique serait bien moins agreable a vivre si elle ne faisait plus partie le pdl … La question raisonnable n’etant pas non plus d’aimer ou pas les vendeens (qui sont du reste defavorables a ladite region, cf les 3 derniers sondages ouest fce).

          Concernant les emplois que vous estimrz menaces par la reunification, soyez coherent. On ne calcule pas un nombre d’emplois publiques necessaires a une population en termes de nombre de structures, si ? Auquel cas, pensez a nos amis de la Mayenne (qui sont eux aussi defavorables au naintien de pdl), qui seraient surement fort soulages de ramasser les emplois supposes en question !

          En termes d’emploi aussi vous ecoutez trop la propagande des instances de votre parti concernant nddl. Si ce projet devait se faire, nous n’y gagnerions pas un emploi. Allez jeter un oeil sur le site de l’Acipa, plutot que de vous contenter du livre de votre bon camarade auxiette …

          Bien sur, ma vision de l’organisation administrative des territoires n’est celle de la pyramide tres verticale pronee par ayrault et consorts. Leur vision est archaique, tres jacobine (soyez coherent : ne la soutenez pas!), et tres nombriliste aussi. D’autres contrees existent, organisees d’autres manieres (Lander et etats des etats-unis par exemple), et, vous n’allez pas me croire, ca marche plutot pas mal. Qui sait ? Peut-etre qu’un jour l’etat auto-centre arretera de se gratouiller le nombril, et envisagera de sortir de sa periode « empire » pour acceder a une periode « democratie » …

  6. Jean Sivardière Mai 4, 2013 à 2:58 #

    Je ne vois pas en quoi l’aéroport de NDDL émanciperait l’Ouest de la région parisienne. Si NDDL est construit un jour, on n’y offrira jamais les vols directs intercontinentaux aujourd’hui disponibles à Roissy. Les responsables de Lyon Saint-Exupéry n’ont pas réussi à pérenniser une desserte Lyon-New York alors que la zone d’achalandise de cet aéroport est bien plus vaste et peuplée que le Grand Ouest.

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