Après nos articles récents qui dévoilaient l’inexistence du sondage sur lequel l’UMP s’appuie pour justifier le choix de Laurence Garnier (filloniste) pour mener sa liste dans la capitale bretonne, puis celui où nous exposions tout le flou autour de ce sondage et de ses résultats putatifs nous sommes en mesure d’expliquer comment l’UMP de Loire-Atlantique a arrangé son coup, évincé Marie-Anne Montchamp et pourquoi tente-t-elle de faire prendre aux nantais des vessies pour des lanternes. Suivez le guide.
L’UMP 44 tente de faire passer un sondage « maison » pour un sondage officiel
Nous persistons et signons. Il n’y a pas eu de sondage fait par un organisme de sondage officiel, ni par l’IFOP, ni Louis Harris ou d’autres comme on a pu l’entendre ; organismes de sondages qui sont liés à l’UMP nationale par des contrats permettant au parti de sonder régulièrement l’opinion sur diverses questions, tout au long de l’année, ou tester les chances de succès de leurs candidats.
En revanche, il y a eu un sondage « maison », mais sur une question qui n’avait strictement rien à voir avec les municipales. Celui-ci a porté, d’après nos sources confidentielles et très proches du dossier, sur moins de 700 personnes. La question n’avait rien à voir non plus avec les municipales et ne présentait pas de liste de candidats aux interrogés. Il leur était demandé : « quelle est la personnalité qui a le plus de notoriété de la droite et du centre à Nantes ? », la réponse étant laissée ouverte. Curieusement, la personne arrivée en tête… est le chef de file de l’UMP 44 François Pinte.
Un sondage commandé par François Pinte pour des raisons internes à la droite locale
Ce qui permet de se poser deux questions. Est-ce une coïncidence si ce sondage est mené alors que le leadership des fillonistes en général et de François Pinte est menacé au sein même de l’UMP44 ? Bien des gens trouvent que le bilan de l’ex directeur de cabinet de François Fillon est faible, voire inexistant. Sous sa direction, l’UMP locale est en effet devenue un terrible panier de crabes et a perdu presque tous les postes et les circonscriptions qu’elle détenait dans le département. Ensuite, comment se fait-il que le nom de Laurence Garnier est sorti brutalement du chapeau ?
Le but de ce sondage – dont François Pinte garde secrets les résultats et pour cause – est à la fois d’évaluer – à son avantage – son poids par rapport à d’autres personnalités de la droite locale et à se faire valoir auprès des instances nationales. Seul le résultat compte : il serait le plus connu, donc le plus efficace. A condition que personne ne se demande comment le sondage a été fait. Pourtant, il y a de quoi.
Un sondage « maison » aussi indigeste que la bouillabaisse marseillaise du PS
Comme nous le disions plus haut, le sondage a porté sur moins de 700 personnes et a été réalisé, selon des sources concordantes, avec les moyens de l’UMP locale ; une méthode qui permet aussi de ne pas en impacter le coût sur les comptes de campagne de Laurence Garnier. Le choix du panel est déterminant dans un sondage. En l’occurrence, nombreuses ont été les personnes interrogées à Carquefou et à Saint-Sébastien sur Loire, deux communes qui ne font pas partie de Nantes et dont la population n’a donc aucun droit de regard sur les municipales du chef-lieu de la Loire-Atlantique. Cependant, ce sont deux communes dont les maires (Claude Guillet à Carquefou et Joël Guerriau à Saint-Sébastien) centristes se représentent et sont assez contestés localement. La finalité très éloignée des municipales nantaises de ce sondage apparaît nettement.
Autre chose : plus d’une vingtaine de proches et très proches, politiquement parlant, de Laurence Garnier, ont été sondés. Ce qui laisse planer un sérieux doute sur la neutralité et l’objectivité de ce sondage maison, très loin en tout cas des méthodes qui auraient été mises en oeuvre par des instituts officiels tels que l’IFOP. Il n’en reste pas moins que depuis une semaine, l’UMP de Loire-Atlantique essaie désespérément de faire prendre aux nantais des vessies pour des lanternes, y arrive de moins en moins, trébuche dans sa version et va jusqu’à ordonner à certains de mes confrères indépendants de ne pas faire leur travail de journaliste. Ce sont d’étranges méthodes pour tenter de gagner la ville – à moins que Laurence Garnier ne se présente que pour perdre ?
Laissez Laurence Garnier , au risque de perdre,mener une seule liste de droite légitime et ainsi se préparer dans la continuité pour une Municipale à ne pas perdre dans 6 ans !… Les autres « pions » qui veulent se présenter sont des « suicidaires » de la droite girouette intéressée , ce qui n’est pas peu dire !
Pourquoi?