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Les cinq dernières villes communistes de plus de 1000 habitants en Bretagne sont en Côtes d’Armor

31 Mar

engreneAprès les élections municipales qui ont vu les communistes se faire jeter de leurs derniers bastions en Loire-Atlantique – Trignac – et en Morbihan – Quéven – il ne leur reste plus que cinq villes de plus de 1000 habitants. Toutes sont situées en Côtes d’Armor. Et toutes ont réélu leurs sortants, repoussant aux prochaines échéances la question des successions.

Il s’agit de Bégard (Gérard le Caer, maire), de Ploufragan (Rémy Moulin), de Trélivan (Claude le Borgne), de Plénée-Jugon (Gérard le Cam) et de la Motte (Jean-Pierre Guilleret). Ce dernier a d’ailleurs eu chaud : il a été réélu avec 50.29%, sept voix d’avance sur son concurrent. La fin du communisme municipal approche en Bretagne.

Sur l’ensemble de la France, le PCF – héritier du communisme et de ses crimes, mais aussi en Bretagne des crimes d’une certaine Résistance qui frayait avec le banditisme – gérait 94 villes de plus de 3500 habitants avant les opérations électorales. Il en a depuis perdu 32 et repris une (Aubervilliers). Par ailleurs à Vénissieux – désormais seule ville communiste du Rhône après la perte de Vaulx-en-Velin, le candidat de droite battu compte déposer un recours en raison de multiples irrégularités constatées. Et peut-être aussi pour torpiller la liste d’extrême-droite qui s’y présentait, puisqu’il n’y est pas arrivé pendant l’élection.

Municipales à Nantes : l’accord PS-Verts ignore l’aéroport de Notre-Dame des Landes

26 Mar

-Le dossier de l’aéroport était en haut de la pile des négociations entre le PS et Verts ces jours-ci. Gonflés par leur score important (14.5%), les Verts de Pascale Chiron avaient remis le sujet sur le tapis, crispant le PS emmené par Johanna Rolland, qui se voyait mal trahir l’ex-maire et actuel Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

Finalement, après des négociations laborieuses, les Verts ont préféré quinze postes dont plusieurs postes d’adjoint, et la place de n°3 pour Pascale Chiron, à une mise au point claire au sujet de l’aéroport. Celui-ci est renvoyé au rejet probable des recours, d’ici quinze jours ou un mois. Après les municipales. La cuisine politicienne suit son cours.

Cela dit, il sera difficile au gouvernement fragilisé par la déroute de la gauche de gouvernement et surtout du PS d’ignorer les écolos d’EELV, vent debout contre l’aéroport. A Rennes et a Grenoble, les listes communes Front de Gauche – EELV ont fait respectivement 15 et 29%, virant dans cette dernière ville en tête. Et plus que jamais, les écolos dont l’apport à la gouvernance de la France est quelque peu limité, restent indispensables à François Hollande qui espère encore être réélu en 2017. Cependant, on peut légitimement s’inquiéter de la force des convictions des Verts, qui déjà en 2011 avaient préféré http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=23881 avoir beaucoup plus de circonscriptions et ignorer leurs désaccords avec le PS sur l’aéroport et l’EPR.

 

Municipales à Nantes : trois listes à la peine

22 Fév

17Selon nos informations, au moins trois listes ne sont pas bouclées à douze jours du délai de dépôt des listes (6 mars). Il s’agit des listes du Modem (Xavier Bruckert), de la Chance pour Nantes (Sophie van Goethem, divers droite) et des Nantais pour la famille (proche du Printemps Français).

Pour boucler leurs listes, des méthodes différentes sont employées : le Modem appelle au secours sur Twitter, Sophie van Goethem tente  de débaucher des candidats d’autres listes et les Nantais pour la Famille draguent les catholiques engagés. Il n’en reste pas moins que pour ces trois listes, c’est très mal barré et que la Providence se charge visiblement de faire un tri de raison dans les nombreuses listes du centre et de la droite qui se disputent la capitale bretonne.

NDDL : poker menteur du Modem et de l’UDI sur l’aéroport

21 Jan

-Le dossier de l’aéroport, aux municipales de Nantes, c’est comme le sparadrap du capitaine Haddock : ça colle aux doigts et ça embarrasse. Surtout dans les partis divisés sur la question. Le Modem – dont une grande partie des militants sont opposés au projet de transfert à Notre-Dame des Landes – n’échappe pas à cette quadrature du cercle, façon nantaise.

Ainsi, en présentant sa liste « l’alternative pour Nantes », la liste Modem-UDI issue de leur désaveu  de la candidate de la droite filloniste Laurence Garnier, le Modem, plutôt opposé à l’aéroport, a du faire avec l’UDI qui est, elle, dans son ensemble favorable à un aéroport que ses candidats – notamment à Châteaubriant – soutiennent sans réserves.

De fait, le projet transports de la liste devrait ravir les opposants au transfert de l’aéroport. Inspiré par les propositions de l’association Nexus, opposée à l’aéroport, s’engage à mettre en oeuvre « la descente des avions sans palier » au-dessus de la ville « sur Nantes-Atlantique », mais aussi « la desserte de Nantes-Atlantique par le rail existant » et « l’étude et la réalisation d’une piste de confort est-ouest ». Il y a en effet des rails – rouillés et pleins d’herbes – qui passent devant l’aérogare et aboutissent dans les dépôts logistiques du D2A, la zone industrielle qui jouxte l’aéroport. C’est l’ancien tracé de la ligne de Nantes à Pornic, qui fut déviée pour contourner l’aéroport quand il fut agrandi après-guerre.

Seulement, il y a un mais. Ecrit petit sous les belles promesses. « Sous réserve de l’avenir du dossier de NDDL ». Autrement dit, précise un ténor de l’UDI du département qui souhaite rester anonyme : « ceux du Modem sont bien gentils avec leurs rêveries, mais pour nous, ce dossier est plié ». Comme pour la quasi-totalité de l’establishment politique nantais : s’ils ne se sont pas faits de mauvais gré au transfert de la plate-forme, ils l’appellent de leurs voeux et soutiennent ardemment une politique de grands projets socialistes qu’ils ne manquent pourtant jamais de brocarder devant leurs électeurs locaux et nationaux.

Nantes. Julien Bainvel (UMP) rejoint la liste UMP-UDI aux municipales

19 Jan

bainvel-nantesLaurence Garnier (UMP, filloniste) continue à unir le microcosme politique de droite derrière elle. Après avoir attaché sur sa liste – en tant que n°2 et comme « personnalité de la société civile » un ex-cadre dirigeant du MEDEF au profil plutôt éloigné  de l’entrepreneur nantais moyen – elle a réussi à rallier le dernier UMP qui boudait encore, à savoir le copéiste Julien Bainvel.

En privé, celui-ci confessait avoir quelque peu mal digéré la magouille  qui a permis à Laurence Garnier d’être investie candidate officielle. S’étant fait à l’idée, comme le résume un de ses proches, que « pour ce coup-ci c’est raté », il se prépare activement à être candidat de la droite aux municipales de 2020. D’ici là, les principaux ténors fillonistes de la droite locale risquent en effet d’être complètement carbonisés ou à la retraite là où sont leurs racines politiques et sociales… en Vendée, à Versailles ou à Paris, donc loin des réalités nantaises et bretonnes qu’ils n’ont jamais su percevoir.

La distance est d’ailleurs si grande entre la droite politisée officielle et les préoccupations des nantais qu’il y a trois autres listes de droite – une menée par Pierre Gobet qui est résolument ouverte à la société civile – une autre menée par Sophie Van Goethem et une dernière, indépendante, proche du Printemps Français.

Ronan Kerdraon (PS) préfèrera en 2014 Plérin au Sénat

11 Jan

CumulPour les municipales,  le mouvement citoyen Blanc c’est exprimé animé par le costarmoricain Gérard Gautier, reconnu pour sa lutte pour la reconnaissance du vote blanc a lancé l’opération Sus aux cumulards Elle vise à limiter le cumul des mandats par les élus et pousser les électeurs à refuser de voter pour les cumulards.

Le mouvement a ainsi notamment interrogé les deux candidats pour la mairie de Plérin, Ronan Kerdraon, sénateur-maire socialiste et Alain Cadec, actuellement député européen U.M.P. et conseiller général. « Dans un courriel reçu le vendredi 10 janvier, Ronan Kerdraon confirme publiquement sa décision, si il est réélu maire de Plérin de ne pas cumuler ce mandat avec celui de sénateur », annonce le mouvement. Son challenger de droite n’a pour l’heure pas donné suite aux questions du mouvement ; il est vrai que les émoluments de député européen sont très confortables. En revanche il avait déjà annoncé qu’il abandonnerait son mandat de conseiller général s’il est élu à Plérin.

Le mandat de Ronan Kerdraon s’achèvera aux prochaines élections sénatoriales, prévues en septembre 2014  mais qui pourraient être repoussées à 2015 dans l’espoir de limiter la défaite attendue par le gouvernement qui craint que le Sénat ne rebascule à droite. Il devrait donc ne plus être que maire de Plérin en 2014… et conseiller de l’agglomération de Saint-Brieuc.

 

Une liste proche du Printemps Français aux municipales de Nantes ?

23 Nov
Le Printemps Français, en schéma

Le Printemps Français, en schéma

Ira, n’ira pas ? La possibilité d’une liste indépendante, mais proche du Printemps Français aux municipales de Nantes s’estompe peu à peu. Son lancement devait être annoncé à l’occasion de la conférence de Béatrice Bourges le 15 novembre. Il n’en a rien été. A la vérité, les inspirateurs de cette liste se tâtent encore.

Car il y a plus dur que de réunir les noms nécessaires et constituer une réserve en cas de désistement. Il faut surtout prospecter ailleurs que dans le « triangle d’or », qui sera déjà largement mis à contribution par les listes de droite déjà déclarées, à savoir celle de Laurence Garnier, celle de Montchamp/Hunault et celle de Sophie Van Goethem, si elle maintient sa candidature.

Investiture de Laurence Garnier à Nantes : comment l’UMP 44 a arrangé son coup

23 Oct
L'UMP 44 depuis l'investiture de Laurence Garnier à Nantes

L’UMP 44 depuis l’investiture de Laurence Garnier à Nantes

Après nos articles récents qui dévoilaient l’inexistence du sondage sur lequel l’UMP s’appuie pour justifier le choix de Laurence Garnier (filloniste) pour mener sa liste dans la capitale bretonne, puis celui où nous exposions tout le flou autour de ce sondage et de ses résultats putatifs nous sommes en mesure d’expliquer comment l’UMP de Loire-Atlantique a arrangé son coup, évincé Marie-Anne Montchamp et pourquoi tente-t-elle de faire prendre aux nantais des vessies pour des lanternes. Suivez le guide.

 

L’UMP 44 tente de faire passer un sondage « maison » pour un sondage officiel

Nous persistons et signons. Il n’y a pas eu de sondage fait par un organisme de sondage officiel, ni par l’IFOP, ni Louis Harris ou d’autres comme on a pu l’entendre ; organismes de sondages qui sont liés à l’UMP nationale par des contrats permettant au parti de sonder régulièrement l’opinion sur diverses questions, tout au long de l’année, ou tester les chances de succès de leurs candidats.

En revanche, il y a eu un sondage « maison », mais sur une question qui n’avait strictement rien à voir avec les municipales. Celui-ci a porté, d’après nos sources confidentielles et très proches du dossier, sur moins de 700 personnes. La question n’avait rien à voir non plus avec les municipales et ne présentait pas de liste de candidats aux interrogés. Il leur était demandé : « quelle est la personnalité qui a le plus de notoriété de la droite et du centre à Nantes ? », la réponse étant laissée ouverte. Curieusement, la personne arrivée en tête… est le chef de file de l’UMP 44 François Pinte.

 

Un sondage commandé par François Pinte pour des raisons internes à la droite locale

Ce qui permet de se poser deux questions. Est-ce une coïncidence si ce sondage est mené alors que le leadership des fillonistes en général et de François Pinte est menacé au sein même de l’UMP44 ?  Bien des gens trouvent que le bilan de l’ex directeur de cabinet de François Fillon est faible, voire inexistant. Sous sa direction, l’UMP locale est en effet devenue un terrible panier de crabes et a perdu presque tous les postes et les circonscriptions qu’elle détenait dans le département. Ensuite, comment se fait-il que le nom de Laurence Garnier est sorti brutalement du chapeau ?

Le but de ce sondage – dont François Pinte garde secrets les résultats et pour cause – est à la fois d’évaluer – à son avantage – son poids par rapport à d’autres personnalités de la droite locale et à se faire valoir auprès des instances nationales. Seul le résultat compte : il serait le plus connu, donc le plus efficace. A condition que personne ne se demande comment le sondage a été fait. Pourtant, il y a de quoi.

 

 

Un sondage « maison » aussi indigeste que la bouillabaisse marseillaise du PS

Comme nous le disions plus haut, le sondage a porté sur moins de 700 personnes et a été réalisé, selon des sources concordantes, avec les moyens de l’UMP locale ; une méthode qui permet aussi de ne pas en impacter le coût sur les comptes de campagne de Laurence Garnier. Le choix du panel est déterminant dans un sondage. En l’occurrence, nombreuses ont été les personnes interrogées à Carquefou et à Saint-Sébastien sur Loire, deux communes qui ne font pas partie de Nantes et dont la population n’a donc aucun droit de regard sur les municipales du chef-lieu de la Loire-Atlantique. Cependant, ce sont deux communes dont les maires (Claude Guillet à Carquefou et Joël Guerriau à Saint-Sébastien) centristes se représentent et sont assez contestés localement. La finalité très éloignée des municipales nantaises de ce sondage apparaît nettement.

Autre chose : plus d’une vingtaine de proches et très proches, politiquement parlant, de Laurence Garnier, ont été sondés. Ce qui laisse planer un sérieux doute sur la neutralité et l’objectivité de ce sondage maison, très loin en tout cas des méthodes qui auraient été mises en oeuvre par des instituts officiels tels que l’IFOP. Il n’en reste pas moins que depuis une semaine, l’UMP de Loire-Atlantique essaie désespérément de faire prendre aux nantais des vessies pour des lanternes, y arrive de moins en moins, trébuche dans sa version et va jusqu’à ordonner à certains de mes confrères indépendants de ne pas faire leur travail de journaliste. Ce sont d’étranges méthodes pour tenter de gagner la ville – à moins que Laurence Garnier ne se présente que pour perdre ?

Presbytère et logements municipaux : le maire de Blain s’explique

1 Juin

 

Château et ville de Blain

Château et ville de Blain

Suite à notre article sur la démolition du presbytère en avril par la mairie de Blain  nous avons rencontré en mai le maire de Blain, Daniel Leroux, pour le questionner sur les divers problèmes que nous relevons dans notre article.

Presbytère. Selon le maire, la démolition a été faite « dans la grande transparence » et légalement : « il n’y a rien d’illégal à démolir un bâtiment dont on est le propriétaire ». A ceux qui estiment que la mairie aurait du attendre le jugement du recours sur la démolition du presbytère quelques semaines plus tard, il rétorque « quand on a le ballon et le but vide devant soi, on marque ». Avec l’approbation des anciens occupants – les prêtres – qui ont déménagé de l’autre côté de la rue Bizeul dans un bâtiment neuf il y a quelques années.  Il estime que le bâtiment ne pouvait être sauvé « le coût de la réhabilitation aurait été trop élevé et il aurait été totalement incohérent que les ménages qui se seraient installés se soient retrouvées avec une facture énergétique démesurée. »

Opposition. Le maire fustige la mauvaise foi d’une partie de l’opposition au sujet du bâtiment. « Elle était au pouvoir pendant deux mandats et n’a pas fait l’ombre d’une seule campagne de travaux pour le presbytère, moi, quand je veux garder ma voiture, je sais que je dois l’entretenir ». Concernant la démolition, l’opposition, minée par ses divisions, n’a rien fait. Par calcul aussi, estime le maire : « s’ils s’étaient engagés ils auraient été perdants et cela aurait fait tache, là ils sont gagnants ». Mais invisibles. Dindon de la farce : l’ACOPAC, l’association de défense du patrimoine locale qui s’est engagée en justice pour la défense du bâtiment. Ses membres sauront probablement s’en souvenir en 2014.

Logements de la mairie vides. Pour les logements vides, nous les passons en revue avec le maire. Cité Saint-Laurent ? « une campagne de requalification de plusieurs logements vides est prévue ». Au-dessus de la trésorerie ? « il est complètement à refaire, les archives y sont stockées à température et hygrométrie constante, c’est tout ». Saint-Emilien ? « C’est deux logements petits qui en font un grand, il ne convient pas bien, des travaux sont prévus ». Le maire constate aussi qu’installer une famille en situation difficile dans le village n’est pas la meilleure solution car la voiture est indispensable, mais le logement peut servir pour d’autres situations.

Extension : pour mettre fin au stockage des archives au-dessus de la trésorerie, une extension de l’Hôtel de Ville est prévue. Elle sera simple, non somptuaire mais aux normes thermiques RT2013.

Ancienne morgue. Malgré le fait que l’espace ouvert permettait toutes les possibilités, le maire estime que « l’on ne pouvait rien en faire ». Plus sérieux, pour lui, « la mairie n’a pas vocation d’un bailleur de fonds ». N’empêche que 38.000 € pour 79 m², ce n’est vraiment pas cher.

Municipales : « Je donnerai ma décision en septembre », élude le maire. Cependant, interrogé au sujet de la maison médicale – dont la construction va enfin démarrer cette année pour une inauguration dans deux ans environ – il glisse « je ne suis pas axé sur les inaugurations, pour le journaliste qui vient et fait une photo, qui critique ou pas dans son article – c’est son droit – j’ai passé l’âge de faire les choses pour les inaugurations. Moi, je travaille en sous-marin, je crée les conditions pour que les choses deviennent possibles, après… ». Il est donc possible – le maire entretient pour l’heure le suspense – que Daniel Leroux, élu en 2008 dès le premier tour sur une liste d’union de la gauche et des citoyens, passe la main. Réponse en septembre. En six ans, la ville du centre de la Loire-Atlantique – qui a atteint et dépassé les 10.000 habitants – s’est profondément transformée. Il restera à celui, quel qu’il soit, qui prendra la suite en 2014, ou au maire qui assurera la continuité, de continuer le sillon profondément tracé.

Le FN fait son retour en force dans le paysage nantais

31 Mai

fn-44Stupeur et tremblements dans la capitale bretonne : le FN aura à nouveau une permanence, pour la première fois depuis une quinzaine d’années. Ce retour en force va de pair avec les ambitions municipales de Christian Bouchet, tête de liste à Nantes. Objectif affiché : entrer à la mairie et faire aussi bien, sinon mieux que Benoît Blineau, du Modem, en 2008. Avec 6.48%, il avait fait élire deux conseillers municipaux.

Tête de liste, Christian Bouchet estime même que « ce score peut être dépassé, et on peut atteindre, sinon dépasser les 7% à Nantes; on pense pouvoir espérer de 1 à 3 conseillers ». Le parti engrange les adhésions – de 100 membres il y a cinq-six ans, il est aujourd’hui à sept cent, et « les adhésions continuent d’arriver chaque jour ». Secrétaire départementale du FN, Marguerite Lussaud estime qu’il y a aujourd’hui « près de 800 encartés, et que l’on pourra bien arriver à 1000 », ce qui autorise toutes les ambitions. Pourquoi une si bonne santé ? Le FN peut dire merci au mariage gay et à l’UMP, dont l’incapacité notoire à gagner une élection en Loire-Atlantique depuis quinze ans et les multiples divisions internes – auxquelles la guérilla Copé-Fillon a rajouté encore plus de mordant – fatiguent les sympathisants de droite. Cependant, Christian Bouchet tempère « les endroits – comme Nantes – où on a un gros bloc de militants ne correspondent pas toujours aux villes où on a de bons scores aux municipales ». Par exemple, le FN a fait de très bons scores – pour la Bretagne – à la Regrippière (12.73%) ou à la Boissière du Doré (14.21%) aux législatives  2012.

Cette reconquête du paysage nantais s’étend aussi à l’agglomération, puisque des listes seront présentées à Orvault, Vertou et Sautron, « des communes où [le FN] ne fait pas forcément de bons scores, mais où il a une bonne base militante », nous explique Christian Bouchet. La permanence du FN sera située dans un ancien commerce du centre-ville nantais et devrait ouvrir « au moins plusieurs après-midi par semaine ». Elle devrait ouvrir d’ici une quinzaine de jours et être officiellement inaugurée le 23 juin. Ce jour-là, Louis Aliot, vice-président du FN chargé de la formation, vient à Nantes. Pour l’heure, son emplacement reste confidentiel… pour raisons de sécurité. Signe que le FN, même s’il a des ambitions, reste tout de même en terre hostile à Nantes.

Joël Guerriau ne se présentera pas aux municipales à Nantes

6 Avr

A moins d’un changement d’avis – très improbable au demeurant – de dernière minute, le sénateur-maire UDI de Saint-Sébastien ne portera pas les couleurs de la droite et du centre à Nantes en 2014. Après avoir hésité plusieurs mois, le sénateur a confirmé au début du mois ses intentions à ses proches et à la direction de l’UMP, sans rendre publiques ses intentions.

En effet, la droite comptait sur la personnalité de Joël Guerriau pour porter une liste de rassemblement dès le premier tour. Carbonisée après la victoire sans appel de Jean-Marc Ayrault sur Sophie Jozan aux municipales de 2008, en panne de leader, déchirée depuis trois décennies par des crises internes qui atteignent leur paroxysme avec la guérilla entre fillonnistes et copéistes,  l’UMP nantaise est en panne d’idées, de chefs et d’ambition. Une panne d’autant plus grave que Nantes, comme Saint-Nazaire, a toujours sacrifié à son esprit Breton en rejetant les candidats trop marqués à droite ou à gauche, si bien que le centre-droit doit toujours y prendre le pas sur la droite pour espérer l’emporter sur les socialistes.

Deux tiens valent mieux qu’un tu l’auras

Joel_GuerriauCependant, Joël Guerriau a préféré ne pas s’y présenter. Pourquoi un tel choix ? Le sénateur-maire de Saint-Sébastien a absolument besoin d’être reconduit à son mandat de sénateur. Pour être élu la fois précédente, il a bénéficié d’une réserve de grands électeurs que lui a octroyé l’UMP et il a de sérieux doutes de pouvoir en profiter à nouveau. Si bien qu’une grande partie de son activité politique vise à se trouver d’autres appuis, en prospectant notamment au nord du département et sur les terres plus droitières des marges orientales et méridionales de la Loire-Atlantique. D’après ses proches, Joël Guerriau avait depuis le début nourri le doute de ne pouvoir mener à bien son objectif d’être réélu sénateur – ce qu’il qualifiait encore récemment son « objectif n°1 »  – et une campagne municipale à Nantes qui exige d’importants efforts.

Des sondages qu’il a commandés sur ses chances à la mairie l’ont confirmé dans ses hésitations. En effet, « les résultats n’étaient pas brillants », explique l’un de ses appuis à Nantes, sous couvert d’anonymat. Par ailleurs, « une défaite à Nantes aurait pu menacer son aura auprès des grands élus et donc sa réélection aux sénatoriales », ajoute le même. Enfin, le maire de Saint-Sébastien n’avait aucune envie d’abandonner ses administrés et sa mairie, bastion du centre-droit de l’agglomération, pour d’éventuelles chances dans la ville-centre encore perçue comme un bastion de la gauche, bien que son ex-maire, actuellement Premier Ministre, soit empêtré dans de grosses difficultés tant sur le plan national que local.

L’impatience de Copé

Pris dans l’impasse, Joël Guerriau n’a pendant des mois ni démenti ni donné crédit aux rumeurs le mettant hors de la course à Nantes. Il n’a pas non plus donner de réponse définitive tant aux instances nationales de l’UDI – dont il est le coordonateur en Loire-Atlantique – qu’à celles de l’UMP censées le soutenir pour Nantes, à la demande même de Sophie Jozan, leader de l’opposition dans la ville. Cependant, lassé de lanterner et voulant être fixé sur le devenir de Nantes à l’approche du sa venue à La Baule, il demandé à Joël Guerriau de lui déclarer pour le 29 mars au soir, puis pour le 3 avril au plus tard, s’il voulait ou non être candidat à Nantes. Joël Guerriau s’est abstenu de répondre fin mars mais a déclaré le 3 avril à Copé, puis à Annick le Ridant, figure tutélaire de la droite nantaise, qu’il renonçait définitivement pour se consacrer à ses ambitions sénatoriales.

L’UMP en panne de leader

Le renoncement de Joël Guerriau laisse passablement désemparée l’UMP nantaise, complètement encalminée. En effet, la chef de file de l’opposition nantaise, Sophie Jozan, a tout fait pour convaincre Joël Guerriau d’y aller à sa place, et ne se retrouverait candidate que par défaut, après avoir dit à qui voulait l’entendre qu’elle ne voulait absolument pas se présenter aux municipales. Ses chances de réussite sont effectivement estimées très faibles, même si elle y mettait de la conviction.

L’UMP de Loire-Atlantique souffre aussi d’une ambiance interne délétère, qualifiée de « chasse aux sorcières » par certains copéistes comme le jeune Romain le Junter. La direction de l’UMP est pour l’heure filloniste et tente de fortifier les positions de Fillon dans le département. Cependant, le verrouillage progressif du parti par Jean-François Copé pourrait conduire à un grand nettoyage dans les rangs de la droite nantaise.

Anticipant le mouvement, le filloniste et ancien dircab de Fillon François Pinte, qui dirige l’UMP 44, devrait être prochainement candidat aux régionales en Vendée. Une façon de quitter discrètement l’arène politique. Il faut dire que tout le monde s’accorde aussi sur le peu de chance pour Pinte de donner un score honorable à la droite nantaise. En effet, il est passablement plombé par son opinion des écologistes  ou encore son comportement aux législatives de 2007  et en 2012 où ses manœuvres sont restées en travers de la gorge des centristes nantais.

Pour rappel, François Pinte, fils de l’ancien ministre et député de Versailles Etienne Pinte, est apparu en 2002 dans la vie politique nantaise en faisant écarter Elisabeth Hubert, sur fond de marchandages électoraux nationaux, de l’investiture UMP pour la 2e circonscription (centre-ville nantais)  qu’il manque d’arracher – à 324 voix près – à la socialiste Marie-Françoise Clergeau. En 2007, il enterre les ambitions de Ghislain Gomart et reprend le combat, certain de gagner grâce à l’effet Sarkozy, alors que Marie-Françoise Clergeau et son équipe de campagne mettent le paquet. En face, l’UMP qui se trouve une permanence un peu perdue dans le quartier Graslin, peine à sortir d’une campagne atone alternant réunions et tractages sur les marchés. Bref, surprise, les socialistes gagnent, largement et l’aura de Pinte pâlit, donnant un nouvel élan aux crises internes de la droite nantaise. Enfin, après avoir tout fait pour écarter le centriste Hervé Grelard de l’investiture de droite à la première circonscription, nettement plus à droite et détenue par le modéré François de Rugy (EELV), il perd à nouveau aux législatives de 2012. Ce qui fait de lui « l’homme aux trois échecs aux législatives », violemment mis en cause par une partie de la droite de la Loire-Atlantique, et notamment les jeunes loups copéistes.

Enfin, l’ancien conseiller com’ de Nicolas Sarkozy Franck Louvrier, un temps pressenti pour Nantes, s’engage définitivement à la Baule où il devrait prendre la relève de l’actuel maire Yves Métaireau. Il se murmure même parmi les baulois qu’il devrait être sur sa liste aux prochaines municipales et qu’il lui sera progressivement mis le pied à l’étrier pour prendre la suite en 2020. Franck Louvrier, maire de la Baule en 2020 ? L’idée ne paraît pas si saugrenue que ça, tant la station balnéaire bretonne reste une place forte de l’UMP tendance sarkozyste. En attendant, ce bastion de la droite aspire les vocations de la droite nantaise, quand elles n’émigrent pas sur des terres électoralement plus propices comme Gonzague de Chantérac à la Roche-sur-Yon ou Maxime Lelièvre vers l’ancrage familial à Châteaubriant.

L’option du parachutage s’éloigne

L’UMP envisageait ces derniers jours – sans grand enthousiasme – un parachutage. Celui de l’ancienne ministre du troisième gouvernement Fillon Marie-Anne Montchamp. Cette ancienne députée villepiniste du Val de Marne voit sa circonscription supprimée dans le cadre du redécoupage législatif en 2010 alors qu’elle multiplie les critiques et les tentatives de fronde parlementaire contre Nicolas Sarkozy.  Actuellement soutien de Jean-François Copé, cette native de Tulle fait partie des « ministres à recaser ». Elle a bénéficié de l’investiture UMP pour la 4e circonscription des Français établis à l’étranger (Benelux) mais n’a pu y être élue. Elle pourrait aussi être parachutée aux municipales dans la région lyonnaise. Jean-François Copé qui devait annoncer le 3 avril à La Baule son entrée en scène aux municipales de la capitale Bretonne se serait laissé convaincre par le peu d’enthousiasme – c’est un doux euphémisme – de la droite locale et aurait renoncé au parachutage d’une parfaite inconnue à Nantes qui aurait contre elle le fait d’être imposée par Paris et de venir d’ailleurs. Soit deux très bonnes raisons de se crasher aux élections.

Union du centre-droit à Nantes : la solution Maurice ?

Le retrait de Joël Guerriau laisse donc l’UMP en panne de leader qui ait envie d’aller se frotter au bastion de Jean-Marc Ayrault, et à ses troupes. Le centre-droit quant à lui n’a à peu près pas d’autre candidat déclaré, à l’exception d’un seul qui pourrait devenir la seule solution pour que la droite se présente en rangs unis à Nantes en 2014, et maximise ses chances d’envoyer les socialistes en ballotage, puis d’emporter la mairie. Le manque de candidats à droite exaspère quelque peu quand l’on sait que pour les villes qu’elle compte conquérir malgré un contexte qui lui est défavorable, la gauche a déjà désigné ses candidats et forme ses listes : c’est le cas à Orléans par exemple.

Il s’agit de Loïc Maurice, qui était sorti du bois et avait rendu publiques ses ambitions pour justement mettre fin à la valse-hésitation de Joël Guerriau et à l’immobilisme de la droite nantaise. Plein d’idées et de conviction pour sortir Nantes de l’impasse du système Ayrault il n’a pour l’heure pas commenté la situation, mais apparait chaque jour de plus en plus incontournable pour mettre enfin la droite nantaise en ordre de bataille. Car, après avoir trouvé un nom derrière lequel se rallier et mettre à contribution toutes les bonnes volontés, le plus dur devra être fait : approcher et convaincre les 300.000 habitants de la ville de Nantes que le changement, c’est maintenant.

Loic Maurice : Pour Nantes, il faut se mobiliser maintenant !

30 Mar

Municipales 2014. Bien que tout sourit à la droite – crise économique, gouvernement incompétent, Premier Ministre gravement mis en difficulté sur ses terres, président fantômatique – elle a quand même un problème avec les grandes villes, et avec Nantes en particulier. Le problème est simple : alors qu’il y a 300.000 habitants à approcher, à rencontrer, à convertir, tâche de plusieurs mois de campagne, elle n’a toujours pas de candidat, ni d’unité. L’UMP envisage sans grand enthousiasme un parachutage, quant à l’UDI, elle est suspendue au choix du sénateur-maire de Saint-Sébastien Joël Guerriau qui pour l’heure n’a dit ni oui, ni non.

Le leader départemental du CNI – centre national des indépendants, membre de l’UDI et chef d’entreprise Loïc Maurice en a marre de cet immobilisme. Il s’est déclaré, le premier, candidat et nous consacre une entrevue pleine de volonté et de conviction. Car pour lui, il y a urgence en la demeure : Nantes est devant une chance historique d’alternance et il convient de ne pas la louper.

nantes

BreizhJournal : Monsieur Loïc Maurice, merci de nous recevoir. Vous avez déclaré votre candidature. Selon vous, quel est le problème de la droite à Nantes, aujourd’hui ?

Loïc Maurice : Il y a un manque terrible de coordination. Du côté de l’UDI, Joël Guerriau prend tout sur lui, joue perso, mais sans dire ni oui, ni non à sa candidature. L’opposition est hors-service, et la vraie raison, c’est qu’elle a été créée par l’UMP et est complètement en déroute suite à la guerre interne qui fait rage entre Fillon – que soutient la majeure partie de la fédération départementale – et Copé. Il n’y a pas de leader de l’opposition, aujourd’hui.

 

BreizhJournal : Quel est le but de votre candidature ?

Loïc Maurice  : Mettre un coup de pied dans la fourmilière, pour qu’il y ait clairement, enfin, vite, une liste de centre-droit à Nantes. Parce qu’au vu de la situation locale et nationale, reprendre Nantes à la gauche, c’est maintenant ou jamais. L’alternance ne peut cependant passer que par le centre – c’est la spécificité politique de Nantes, qui s’écarte de la droite et de la gauche trop marquées.

 

BreizhJournal : Croyez-vous à une candidature de Joël Guerriau ?

Loïc Maurice  : Pour l’heure il n’a dit ni oui ni non, il ne s’exprime pas du tout à ce sujet. Mais en coulisses il est pressé par l’UMP qui commence à se lasser de ses atermoiements. Il a commandé des sondages qui ne l’ont pas rassuré sur ses chances et souhaiterait surtout rempiler comme sénateur, il lui faut absolument un second mandat et c’est son but n°1.

 

BreizhJournal : Quel est votre rapport à la Bretagne ?

Loïc Maurice  : Je suis né de parents d’Ille-et-Vilaine qui ont toujours pensé que la capitale de Bretagne était à Rennes. Mais la querelle des capitales n’est pas le fond du problème. Cela ne me gêne absolument pas que Nantes soit en Bretagne. Les régions sont pour l’heure trop petites, je suis pour une grande région Bretonne qui comprenne les cinq départements plus, éventuellement, la Mayenne, qui est très proche de la Bretagne.

 

BreizhJournal : C’est un peu un passage obligé, mais que pensez-vous de l’aéroport de Notre-Dame des Landes ?

Loïc Maurice : Il y a quelque chose qui me gêne beaucoup dans ce projet. C’est qu’on se batte avec autant de fermeté sur l’aéroport sans prévoir de moyens pour y accéder. C’est Gribouille. Les entreprises de Vendée et du sud-Loire prévoient – s’il est fait et dans la configuration actuelle – de faire passer le fret de nuit, massivement. Des norias de camions sur les routes. Dans le fond, c’est l’aéroport du nord-Loire, de Rennes et de Vannes. La Vendée et le Choletais, dont le poids économique n’est pas négligeable, en sont coupées et c’est très mauvais pour la cohésion des territoires. Donc je conditionne mon acceptation du projet au fait qu’il y ait un troisième pont ou une voie de franchissement. Or, du fait des contraintes écologiques et financières importantes ainsi que d’un manque de volonté politique, ce 3e franchissement de la Loire est au fond d’un tiroir.

 

BreizhJournal : Vous avez des projets pour Nantes. Qu’en est-il, par exemple, en matière de transports ?

Loïc Maurice  : Il y a un gros problème. La réflexion de l’équipe Ayrault est uniquement axée sur une politique anti-bagnoles. C’est bien que la ville n’en soit pas envahie, mais ils ont rompu l’équilibre. Toutes les pénétrantes ont sauté, sans que la ville n’en soit simplifiée, ni pour ses habitants, ni pour ceux qui y travaillent. Résultat des courses, le commerce du centre-ville s’appauvrit, il y a même des fermetures alors que compte tenu du contexte démographique, cela devrait être en plein boom.

 

BreizhJournal : Parlons justement de démographie. Estimez-vous que c’est un défi pour Nantes ?

Loïc Maurice  : Oui, assurément. Il y a une politique de densification du centre-ville, mais on ne fait guère qu’empiler des habitants, sans leur donner les commerces nécessaires. A Saint-Joseph de Porterie, par exemple, où une ZAC est en pleine construction avec des centaines de logements, il n’y a en tout et pour tout qu’un tabac, une boulangerie, deux coiffeurs, un pizzaïolo et un fleuriste pour 2.500 habitants. Sinon il faut aller – en voiture – à Carquefou. Et l’on nous parle de développement durable, de ville sans voiture ? Alors que sur l’Ile de Nantes, il y a exactement le même problème. De qui se moque-t-on ? Pourquoi veut-on faire de Nantes une « réserve d’indiens » sans mettre en place les équipements suffisants, et surtout permettre aux Nantais de sortir, car tout – commerces, industries et équipements – est maintenant hors de la ville en périphérie ?

 

BreizhJournal : Cet empilement d’habitants a-t-il pour vous d’autres conséquences ?

Loïc Maurice   : Oui, Nantes se dégrade, Nantes se banalise, Nantes perd son âme. Regardez ces cubes de béton qui ont poussé partout. A la place des maisons bourgeoises sur les avenues, des champs autour de la ville. On peut faire la même daube de Lille à Perpignan, c’est la standardisation, l’uniformisation de l’urbanisme, la négation et de l’œuvre et de la spécificité des villes. Ce sont des clapiers qui n’ont rien de mieux que les « grands ensembles » des années 60 : vite et mal bâtis, tous sur le même modèle. Des ghettos. Et la municipalité laisse faire, absolument passive, elle se laisse porter par la dynamique, elle ne sait pas où elle va, où elle emmène Nantes. Il faut en finir.

 

BreizhJournal : Merci, Monsieur, de nous avoir consacré du temps. Pour terminer, par quels mots pourrez-vous résumer votre projet pour Nantes ?

Loïc Maurice : Je veux donner un nouveau souffle à ma ville, rendre Nantes aux Nantais.

NDDL : l’expulsion de Bellevue et de la Châtaigne sera plus difficile que jamais

26 Mar

Le hameau de cabanes de la Châtaigne, construit depuis le 17 novembre 2012 au sud-ouest du bois de Rohanne est immédiatement expulsable. Ainsi en a décidé aujourd’hui la justice, qui astreint les occupants qui se sont déclarés habitants permanents à payer 450 € par jour d’occupation au bout de 8 jours. Le jugement pour la ferme de Bellevue tombe le 28. L’on s’attend là aussi à une décision favorable à l’expulsion de ses occupants. Cependant, alors que la ZAD s’attend et se prépare activement à un nouveau coup de force printanier, plusieurs facteurs externes plaident pour que le gouvernement arrête les frais.

Cabanes de la Chat Teigne - fin janvier 2012

Cabanes de la Chat Teigne – fin janvier 2012

La ferme de Bellevue  abrite aujourd’hui une vingtaine de vaches – dont 14 ont été ramenées le 10 mars – une truie, une dizaine de poules et plusieurs paysans et occupants volontaires. Le collectif COPAIN44 qui fédére l’opposition paysanne à l’aéroport a appelé hier à  « accentuer la mobilisation sur le site de Bellevue dès le 28 mars, et [à] renforcer le dispositif de protection autour de la ferme. Il est donc fait un appel urgent à tous les paysans, actifs ou retraités, de Loire- Atlantique et de tous les départements alentour, pour acheminer sur le site tracteurs et matériels agricoles opérationnels ou réformés. » Près de 124.5 hectares de terres dépendent de la ferme, dont la viabilité économique est réelle.Le village de cabanes de Bellevue était quant à lui pris dans un imbroglio juridique qui a démontré – s’il fallait encore le prouver ! – combien l’indépendance de la justice devenait une chimère lorsqu’elle traitait d’un projet d’Etat comme l’est l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Cependant, si Paris estime que les opposants sont trop Bretons pour avoir droit au droit français, l’Europe s’en est mêlée et surveille maintenant directement le dossier  ce qui devrait avoir des conséquences importantes pour les occupants de la ZAD et opposants au projet. Notons au passage qu’il ne devrait pas y avoir d’expulsion tant que le rapport de la commission de dialogue ne sera pas rendu ; cette remise est prévue entre la fin du mois et début avril.

L’Hôtel Ibis de Treillières a reçu depuis quelques jours environ 80 gendarmes mobiles et des autorisations de travaux – essentiellement liées au barreau routier donc situées au sud-ouest et au sud-est de la ZAD – ont été déposées pour la fin mars. Disposant d’un soutien local et national très fort, les opposants sont très motivés pour s’opposer, par la force au besoin, aux travaux du barreau routier et à leur expulsion. Cependant, hors de Notre-Dame des Landes plusieurs facteurs plaident pour un évitement du coup de force au printemps sur la ZAD. Revue de détail des causes qui pourraient éviter à Notre-Dame des Landes une nouvelle invasion policière.

L’Europe sauvera Notre-Dame des Landes

D’abord, l’arrivée en force et très officielle des instances européennes, qui ont demandé à la France des compléments d’informations impératifs pour mi-avril. Si la France passe en force, Sandrine Bélier, eurodéputée EELV qui mène la fronde auprès des instances européennes avertit   « nous ferons tout pour que le Parlement mette en demeure la France d’arrêter les travaux, au besoin en passant par une prise de position politique européenne ». Une telle issue est très probable : les instances européennes, souvent critiquées pour la lenteur de leur action, un pas après les problèmes auxquels elle est censée répondre, ne manqueront pas l’occasion d’agir en amont d’un projet ni la possibilité en or de rappeler la France à l’obligation de respecter le droit européen dont plusieurs textes fondamentaux sont violés   par le projet d’aéroport.

Un régime socialiste très inquiet par la déroute attendue en 2014

La ferme de Bellevue, . Notre-Dame des Landes, Bretagne.

La ferme de Bellevue. Notre-Dame des Landes, Bretagne.

Ensuite, le gouvernement, déjà très fragilisé sur le plan intérieur – par les affaires et son autisme face à la contestation sans cesse croissante du projet de loi sur le mariage gay  peut difficilement se permettre d’ouvrir un nouveau front, fut-il loin de Paris, au risque de se mettre à dos une frange croissante de la population scandalisée – à juste titre – par les excès de violences policières et les illégalités diverses et variées. Politiquement, le gouvernement a plutôt intérêt, pour sauver la mise aux municipales de laisser couler le dossier, le temps que les recours des propriétaires légaux soient épuisés, ce qui ne sera pas fait avant fin 2015.Nombre d’élus socialistes locaux – la « base » du PS – somment le régime de Paris d’arrêter les frais avec le projet qui exaspère les populations Bretonnes, angevines, mancelles et poitevines déjà très énervées par la montée en puissance de la crise, des impôts, le caractère pour le moins indécis de la politique gouvernementale et son autisme face aux revendications sociales et économiques. Le PS – qui s’est constitué un domaine réservé dans les cinq départements Bretons et détient plusieurs grandes villes de l’Anjou, du Maine, de la Normandie et du Poitou – pourrait souffrir durablement de la crise : Angers, la Roche sur Yon, Laval, Saint-Brieuc, Caen et Rennes sont dans la ligne de mire de la droite et du centre (UMP, UDI) et pourraient basculer. De quoi alimenter la peur panique des élus et de tous ceux qui vivent des grasses prébendes des collectivités socialistes.

Pour l’heure, toute opération policière est illégale

Ce triton marbré ne pèse que 8 grammes, mais il pourrait faire reculer des millions de tonnes de béton et de policiers

Ce triton marbré ne pèse que 8 grammes, mais il pourrait faire reculer des millions de tonnes de béton et de policiers

A la suite du président de la Commission de dialogue qui a laissé paraître ses doutes au sujet de la pertinence du projet d’aéroport dans la presse parisienne, d’autres instances nationales, parmi lesquelles le WWF demandent des études complémentaires. Enfin, les autorisations auprès de la Commission Nationale des Paysages et des Sites pour les dérogations à la loi sur l’eau et le déplacement des espèces naturelles protégées ne sont pas obtenues. Ce qui veut dire – alors que commence la période de reproduction des batraciens – que tous travaux lourds qui occasionneraient des atteintes aux milieux naturels, aux sols et aux espèces naturels sont pour l’heure illégaux et pourront faire l’objet de procédures judiciaire et d’interdiction par les maires des communes concernées au titre de leur pouvoir de police.Tout comme les fouilles qui abîment les champs, une intervention policière, nécessitant force véhicules, usage de gaz lacrymogène et poivre, de grenades de désencerclement, d’engins de travaux pour démolir les cabanes et les barricades et causant un piétinement accru de surfaces somme tout réduites et en zone humide ne manquerait pas de dégrader les milieux naturels et de causer la mort d’espèces protégées. De quoi provoquer les foudres de l’Europe et de nouveaux recours judiciaires, sur des fondements juridiques qui ne peuvent être sujets au doute ou à l’interprétation en fonction du pouvoir politique. Si le droit a été largement foulé aux pieds par le pouvoir, la perspective – en ces temps de disette budgétaire – d’une condamnation pécuniaire européenne infamante et importante pourrait refroidir les ardeurs d’un Premier Ministre qui se sait sur un siège éjectable.

Le Parti Pirate refuse de s’allier avec Dupont-Aignan

22 Fév

La section française du Parti Pirate ne manque pas une occasion d’affirmer son originalité. En ce moment, le Parti Pirate est en train de se fédérer pour 2014 sur l’ensemble de l’Union Européenne afin de monter sa campagne aux élections européennes. Choix stratégiques sur lesquels la section française risque fort d’influer.

000-logo_pp_rvbEn effet, une coalition avait été prévue au niveau européen avec une coalition de partis eurosceptiques, les EUDemocrats, dans le seul but de collecter plus de fonds ; le parti pirate de Suède défend le plus ce rapprochement uniquement financier. Les délégués des sections italienne, catalane, grecque, belge et danoise se sont ralliés à cette position. Cependant, le parti pirate français s’oppose à cette alliance stratégique pour un motif simple : le leader français des EUDemocrats est Nicolas Dupont-Aignan. Dans un long argumentaire des pirates français, plus marqués à gauche que nombre de leurs collègues européens, développent l’impossibilité de se rapprocher – au risque de le cautionner – d’un leader de droite nationaliste aux positions qualifiées de « glissantes »  voire « xénophobes ».

Le Parti Pirate Français doit se prononcer officiellement sur la question incessamment sous peu. Pourtant, Nicolas Dupont-Aignan a tendu la main aux Pirates depuis 2009 et s’est retrouvé sur nombre de combats politiques avec eux. Cette communauté de combat suffira-t-elle à sceller une improbable alliance stratégique ? La réponse est probablement dans les mains des Pirates français.

En Avant Bretagne lance sa campagne des municipales

16 Fév

En Avant Bretagne / En Awen Breizh (EAB) lance sa campagne pour les municipales de 2014, alors que de nombreux partis français et Bretons commencent à établir leurs listes ou choisir leurs candidats. Ici, point de têtes de liste, de cadors et de jeunes loups, le seul ticket proposé aux électeurs, c’est la Bretagne plus unie et plus libre. C’est une « affiliation » que propose EAB, une charte de valeurs auxquelles doit adhérer le candidat pour « se revendiquer de la démarche EAB ».  Mais aussi – enfin – une démarche réaliste et modérée, loin des extrémismes contraires qui agitent le petit bocal du nationalisme politique Breton. Une bolée d’air frais bienvenue.

eabEn août 2012, au lendemain des législatives qui tournent au désastre pour les candidatures nationalistes bretonnes, l’ex-membre de l’UDB et président du mouvement En Avant Bretagne Jean-Jacques Page appelait au « rajeunissement et au rassemblement » des nationalistes Bretons pour 2014, autour d’un leader naturel, le maire de Carhaix Christian Troadec. Le mouvement se présente comme une « union des modérés » et se positionne pour une Bretagne unie. Six mois plus tard, alors que le mouvement politique Breton – l’Emsav – peine à sortir de ses vieilles ornières  et que le très modéré « régionaliste » Paul Molac, élu de l’UDB dans le Morbihan avec le soutien du PS, est quasi invisible, l’épisode scandaleux de la censure de la revue Bretons permet d’apprendre que 18% des Bretons et 53% des jeunes Bretons sont favorables à l’indépendance.

Jean-Jacques Page, qui a cédé sa présidence à François Le Gal dans un souci de « rajeunissement et de renouveau à partir d’une figure  neuve et non partisane » nous explique la raison de cette initiative lancée par EAB : « Aujourd’hui, la Bretagne est en danger (amputation, langues minorisées, identité marginalisée…), et la conscience de ce péril devrait s’imposer à tous ceux qui pensent que la Bretagne a du sens et donne du sens à leur vie. Il est des moments où il faut savoir dépasser les clivages partisans et idéologiques, pour faire avancer, voire pour sauver l’essentiel. Les 12 points du « Breizh ImPacte » ne sont pas clivants, donc consensuels. Chacun est libre de son appartenance militante, partisane, idéologique (sauf à être extrémiste), et se retrouve dans une démarche qui valorise une communauté de destin et de projets : La Bretagne.J’ai la conviction que le moment est venu de voter Bretagne, de prendre notre destin en main ».

Pour obtenir l’affiliation EAB aux municipales, le candidat devra « afficher une démarche modérée » et adhérer aux douze points
du Breizh Impacte
. Les candidats EAB permettront à la Bretagne et aux Bretons de proposer une alternative à l’insuffisance de la décentralisation, la concentration des pouvoirs à Paris, l’inexistence de l’autonomie et l’oppression de l’identité et de la langue de Bretagne par la République une et indivisible. Le mouvement EAB espère que l’élan créé aux municipales permettra de transformer l’essai aux régionales en 2015. Pour que la goélette Bretagne puisse enfin manoeuvrer librement dans les eaux tumultueuses de la crise.